Igric - Svet svetlom stvorený
Chronique
Igric Svet svetlom stvorený
J’aime qu’un groupe prenne une peinture pour sa pochette. Pourtant beaucoup reprochent l’utilisation d’un support déjà existant et aimeraient trouver une oeuvre originale, mais non, moi j’aime bien. Surtout quand c’est dans le style de celle choisie ici : Alyonushka de Viktor Vasnetsov. L’artiste russe a souvent peint des scènes liées à la mythologie et à l’histoire, et elles collent parfaitement aux ambiances d’un certain black metal. Utilisées pour du pagan, du folk ou de l’épique, elles servent bien la musique. Et puis elles me rappellent les pochettes d’albums que j’ai tellement écoutés, de STWORZ ou ISA. Bref ce visuel est pour moi un grand plus !
IGRIC est slovaque, et même si Svet svetlom stvorený n’est que son deuxième véritable album, il existe depuis 2002. Il est resté bien caché dans l’underground durant ses débuts, ne sortant que des démos et un split jusqu’en 2016. Le seul homme à bord, lui aussi nommé Igric, se consacrait sans doute plus à ses projets parallèles. Mais récemment il a de nouvelles envies, dont celle de se concentrer sur son propre travail en solo. Mais c’est plus fort que lui, il a à nouveau collaboré avec des compagnons pour un autre groupe, et en 2021 il a aussi sorti un album de Death doom avec DISTANT SHAPES...
En solo, il privilégie les ambiances que la pochette laissait deviner. Un black metal mélodique, avec de la douceur, avec de la nostalgie, avec des sensations bucoliques mais... pas que. Car je le rappelle, l’homme est slovaque, et comme presque tous les groupes slovaques, il y a du rèche, il y a du dur ! Car certes la nature, les traditions tout ça, c’est bien mignon, mais l’homme ne disparaît pas complêtement derrière tout cela. Les vocaux sont ainsi constamment extrêmes. Ils empêchent ainsi les compositions de devenir trop mielleuses. Quoi que ! Même la musique sait parfois s’emballer et être moins enchantée et douillette qu’à l’accoutumé. Ces bourrasques permettent de la variété à ce album composé de 9 pistes et totalisant 48 minutes. Seulement le petit souci, c’est que l’ordre des pistes semble avoir été décidé de manière totalement aléatoire.
Non, mais sincèrement, je suis surpris des choix qui ont été faits, et il me semble que les enchainements ne sont pas vraiment pertinents ici. Ils portent préjudice à l’album, c’est un fait ! Et c’est surtout le cas au début et à la fin. La première piste est la plus sirupeuse mais elle introduit bien le monde d’IGRIC, donc je ne m’en plains pas. Par contre, elle se termine très progressivement avec de la douceur au piano pendant plus de 2:30. Cela nous fait atterrir très lentement, et alors qu’on espère redécoller tout de suite après, c’est un titre complètement instrumental qui est placé là ! En deuxième position ! Tu mets un instrumental en deuxième piste d’un album toi ? Non ! Et même ! Même si on accepte l’instrumental placé ici, celui-ci non. Parce qu’il est presque le copier coller de l’outro du morceau qui vient de passer ! Pourquoi le remettre ici ? Il aurait été parfait pour terminer l’album ! Il aurait donné l’impression de faire un rappel au premier morceau, et il aurait mis une fin logique à l’ensemble. Donc non, on nous refait atterrir alors qu’on était déjà au sol, et ce pendant 3:41...
Heureusement, l’ossature de l’album est idéale. « Svet svetlom stvorený » est plus agressif, « Proti času » a des tonalités rêveuses avec des choeurs assez clairs, « Srdce lesnej ríše » et « Véd » sont un peu entre les deux... Ah, ça se passe vraiment bien pendant 4 morceaux qui nous prennent et nous embarquent dans les décors et l’histoire slovaques. Le livret aide d’ailleurs à faciliter le voyage. Des photos de nature et de vieilles cartes géographiques y ont été incorporées. Les paroles sont par contre en slovaque, donc difficile pour nous de savoir exactement de quoi il en retourne.
Et puis il reste trois titres. « Ponad valom ľadovým » et « Za valom ľadovým » sont des morceaux instrumentaux... Non mais pfffff... Là encore, qui ? Qui enchaine deux morceaux instrumentaux à la fin de l’album ? Il n’était pas possible d’en mettre un entre les 4 morceaux cités plus haut ? Oui, oui, il y a quand même un autre morceau qui succède. Mais cette fois-ci c’est une version sans les claviers sirupeux du premier morceau. C’est « Severka (original version) ». Par contre, elle est plus courte que la nouvelle version et fait moins de 5 minutes. Normal puisque toute la partie instrumentale à la fin n’existait pas !
Alors IGRIC et ce nouvel album... Eh bien c’est une bonne sortie tout de même. Les bons passages, épiques et enchanteurs, sont plutôt nombreux. Pas sûr que cela me fasse de l’effet encore dans quelques semaines, mais j’ai bien savouré jusqu’à maintenant. Conseillé pour des promenades, pour des moments de quiétude...
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