Concrete Winds en quelques chiffres c’est :
2019 : L’année où tout à commencé.
2 : Le nombre d’albums qu’a sorti le groupe depuis sa formation ainsi que le nombre de membres investis dans cette aventure depuis le début.
19 : Le nombre total de compositions parues à ce jour jusqu’à nos oreilles.
52 : La durée cumulée en minutes des albums
Primitive Force et
Nerve Butcherer.
Pas de quoi donner le tournis mais une bonne idée de ce à quoi vous attendre si à tout hasard vous n’aviez encore jamais osé poser vos oreilles sur la musique de ce duo finlandais particulièrement énervé.
Ainsi, un petit peu plus de deux ans après un premier effort dont on se souvient encore à commencer par notre corps définitivement meurtri après cette rencontre des plus musclées, Jonatan Johansson et Mikko Josefsson remettent aujourd’hui le couvert avec la parution de
Nerve Butcherer. C’est une fois encore sous la bannière de Sepulchral Voice Records que voit le jour ce deuxième album avec en guise d’artwork une illustration extrêmement chargée qui à la manière de ces chiffres évoqués en début de chronique traduit de façon un peu plus concrète (sans jeu de mot) l’urgence et le chaos derrière ce Death Metal absolument sauvage et impitoyable.
Comme on pouvait évidemment s’en douter, ces deux dernières années particulièrement frustrantes n’ont pas assagi nos deux énergumènes qui signent ici un retour particulièrement fracassant avec un nouvel album qui risque bien de casser quelques bouches et autres rotules dans la bagarre. Mené avec toujours autant de concision (à peine vingt sept minutes au compteur),
Nerve Butcherer va reprendre sans détour le chemin de ce Death Metal infernal nourrit aux Morbid Angel (celui de la fin des années 80), Angelcorpse, Necrovore, Sadistik Exekution et autres délices sans finesse de ce genre. D’une certaine manière, les Finlandais conservent également en ligne de mire cette part de leur héritage issu de certaines de ces formations dans lesquelles évoluent ou ont évolué les membres de Concrete Winds (Vorum et Degial). Bref, un joyeux bordel d’influences qui déjà par écrit suffit à faire saigner les oreilles. Et croyez moi, il va vous en falloir des mouchoirs (pour essuyer ce sang qui coule) et de l’aspirine (pour parer à ces maux de tête à venir) pour espérer vous remettre de la branlée que s’apprête à vous infliger Concrete Winds durant ces vingt sept minutes particulièrement sportives.
Jamais plus vite qu’à fond (même si pour le coup, et après réécoute attentive de l’excellent
Primitive Force, il ne fait effectivement aucun doute que le duo a réussi l’exploit de pousser encore un peu plus loin le degré de violence et de sauvagerie de ses assauts), Jonatan Johansson et Mikko Josefsson vont donc une fois de plus y aller particulièrement franco (doux euphémisme), enchaînants ainsi sans jamais aucun véritables temps morts les coups de boutoirs et autre bourre-pifs qui finiront par mettre l’auditeur rapidement KO. Si la formule reste dans le fond inchangée, le plaisir lui ne diminue pas et s’avère même décuplée. Un plaisir immédiat et vorace qui se nourrit de ces riffs éclairs pour ne pas dire épileptiques et dissonants (sans même parler de tous ces solos complètement hallucinés et chaotiques) que Jonatan Johansson va dispenser avec une intensité effectivement augmentée et de ces frappes implacables assénées par un Mikko Josefsson qui quant à lui n’a probablement pas besoin d’aller faire de séances de cardio vu les blasts explosifs et autres frappes de déglingué qu’il aligne sans faiblir... Marqué par le souvenir d’un premier album qui encore aujourd’hui n’a pas à rougir de quoi que ce soit et certainement pas d’un quelconque manque d’intensité, je n’avais pas relevé de prime abord le degré de sauvagerie atteint ici. Pourtant, force est effectivement d’admettre que Concrete Winds a élevé encore davantage le niveau de violence et d’hystérie de ses compositions pour accoucher d’un
Nerve Butcherer qui n’aura absolument aucun mal, c’est certain, à trouver sa place dans mon bilan de fin d’année.
Enfin, notons quand même qu’à travers cette déferlante de coups et de hurlements, les Finlandais réussissent à placer quelques séquences plus mesurées. Comme sur son prédécesseur avec le titre "Tyrant Pulse", on retiendra ici l’excellent "Dissolvent Baptism" et sa rythmique dansante et chaloupée presque Industrielle qui effectivement va apporter un soupçon de fraicheur à l’ensemble. Plus « conventionnels », ces nombreux moments, toujours très brefs, lors desquels Concrète Winds va effectivement lever le pied ("Nerve Butcherer" à 1:25, "Chromium Jaws" à 1:36, "Noise Trepanation" à 1:20) histoire de quand même varier les plaisirs (notamment en changeant de cadence pour des passages souvent non dénués de groove comme sur "Industrial Mutilation" à 0:51, "Intravenous Doctrine" à 0:35, "Paroxystic Flagellator" à 1:02, "Dissolvent Baptism"...) et ainsi offrir à l’auditeur cette possibilité de reprendre son souffle et surtout de faire autre chose que de se taper violemment la tête contre les murs.
Album d’une intensité rare,
Nerve Butcherer vient rappeler à ceux qui l’auraient oublié que Concrete Winds n’est pas là pour plaisanter mais alors pas du tout... Car même si cela ne m’a pas semblé forcément flagrant lors de mes premières écoutes, le duo a bel et bien réussi à nous offrir des compositions encore plus violentes et implacables que sur son prédécesseur. Un exploit quand on sait que le bien nommé
Primitive Force n’était déjà pas là pour faire les choses à moitié. Quoi qu’il en soit, si vous êtes clients de ce genre d’approche ultra radicale offrant dérouillée sur dérouillée, vous ne devriez avoir aucune difficulté à apprécier cette nouvelle offrande aussi jouissive que douloureuse. Oui,
Nerve Butcherer est un album qui frôle l’indécence et l’absurde et c’est probablement pour ça que l’on se régale autant !
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