Cardiac Arrest - The Stench Of Eternity
Chronique
Cardiac Arrest The Stench Of Eternity
Ayant véritablement gagné en notoriété en 2018 avec la publication du très bon
« A Parallel Dimension Of Despair » le combo de l’Illinois continue en prime d'être toujours aussi régulier dans ses sorties, et revient aujourd’hui avec son huitième album et le premier pour Hells Headbangers Records... où il a déboulé suite à la fin de son contrat avec Memento Mori. Cependant l’arrivée dans cette nouvelle écurie ne va nullement faire évoluer le schmilblick pour le quatuor qui ne va pas changer son fusil d’épaule, ce qui convient très bien à tout le monde vu qu’on sait exactement où l’on va et c’est amplement suffisant. Du coup on prend les mêmes et on recommence avec ce Death simple et rétro, où films d’horreur, zombies et ambiances gores ont toute leur place au niveau des textes comme de la musique toujours aussi primitive et grassouillette qui lorgne encore une fois du côté d’AUTOPSY, sans que cela ne soit à lui reprocher. Car si le groupe a toujours évolué dans l’ombre des grands noms de son pays il possède pourtant une véritable attractivité et une musique qui a de quoi plaire au plus grand nombre, tant celle-ci possède un véritable feeling et une envie d’en découdre communicative.
Et durant quarante-huit minutes on va retrouver exactement tout ce qui fait son charme depuis ses débuts il y a bientôt trente ans maintenant, tant la courte ouverture intitulée « Maggotbrain » va mettre directement les points sur les i tant ici c’est ultra-primitif et parfait pour se défouler, car ça pue le Punk à plein nez de par son riffing minimaliste et sa vitesse continue qui ne baisse jamais la cadence. Directe et sans concessions cette plage va prouver que malgré le temps qui passe la bande n’a nullement l’intention de lever le pied et de chercher à se renouveler, et c’est tant mieux tant ça fait mouche immédiatement. Et ça n’est pas avec la doublette qui arrive juste après (« Victims To The Blasphemy » / « Beg, Plead, Crawl ») que notre avis initial va évoluer… bien au contraire, car ici les gars ont décidé de densifier un peu plus leur écriture en jouant aisément sur les variations rythmiques, proposant ainsi tout leur panel à la fois explosif et rampant. Ne perdant jamais son dynamisme l’ensemble donne autant envie de secouer la tête que d’aller liquider définitivement (et avec plaisir) les emmerdeurs professionnels, et boulets à plein-temps. D’ailleurs ça a toujours été la force de l’entité que de réussir à proposer une musique assez dense malgré sa simplicité, et cette impression permanente que tout a été torché en quelques minutes sur un bout de table... comme mis en boîte dans la foulée. Si Chris Reifert et ses acolytes ont toujours maîtrisé avec brio cette façon de faire CARDIAC ARREST peut se targuer d’être presque au même niveau, la différence se faisant sur la difficulté à faire émerger un morceau plus qu’un autre et qui rentre également facilement dans le crâne, pour devenir ainsi un classique en puissance. Néanmoins cela n’est pas rédhibitoire et plus on avance dans ce « The Stench Of Eternity » et plus le groove se renforce et avec lui l’oubli de quelques longueurs évitables et une certaine prévisibilité, comme on va le retrouver sur l’impeccable « Means To An End » à la noirceur plus présente et la graisse désormais proéminente.
Et que dire alors des guerriers et denses « Bullets Are The Only Cure » et « In The Name Of Sufferring » ? Hé bin que là-encore on n’est pas déçu du voyage tant ça gagne encore en accroche, grâce notamment à du mid-tempo plus marqué et une attractivité instantanée qui va se mêler facilement dans l’ensemble des différentes vitesses proposées (« No Humans Will » et « This Is How You Die » vont également fonctionner sur ce même schéma avec la même qualité générale), pour tout défourailler sans se poser des questions. On voit donc qu’il n’y a rien à jeter ici et que ce long-format est clairement un des tous meilleurs de ses créateurs où il n’y a aucun temps-mort ni faiblesse apparente, et que ça n’hésite pas régulièrement à revenir à du débridé sauvage (« Born To Be Buried » en particulier) où la crasse punkesque côtoie aisément l’odeur de cadavre en décomposition quand ça s’alourdit fermement… pour un équilibre des forces implacable sans faire de quartier.
Finalement la seule petite réprimande que l’on pourra faire à ses auteurs est la conclusion interminable intitulée « From Civilized To Sadistic », qui avec ses onze minutes au compteur aurait largement gagné en étant raccourcie car malgré là-encore une façon d’exécuter sa pensée jouée de manière impeccable tout cela finit par se répéter en boucle inutilement, et on finit même par un peu décrocher en route en attendant que tout cela ne s’achève au plus vite. Néanmoins hormis cela il fait peu de doutes qu’on est en présence d’une excellente sortie sans prétentions mais authentique, où ses géniteurs ont une fois encore fait des miracles dans un genre où il est facile de tomber dans la redite et l’ennui, à vouloir trop miser sur le côté instinctif et bas de plafond. Du coup il est certain que tout ça va procurer de longs moments de détente qui seront largement rentabilisés, tant on est toujours ravi d’entendre ce type de choses qui se fait de plus en plus rare aujourd’hui mais qui montre que l’autopsie n’est pas seule dans son registre et qu’elle a engendré une foule de rejetons bien baveux... et dont la formation ici présente en est un des meilleurs exemples. En effet celle-ci continue de se bonifier avec l’âge et il est quasiment certain que la prochaine livraison sera strictement identique dans l’esprit... mais toujours impeccablement menée avec détermination, sauvagerie, authenticité et surtout une sincérité définitivement acquise et reconnue. Chapeau donc aux gars de continuer à maintenir cette ligne de conduite malgré les galères, le manque de notoriété et l’underground hyper concurrentiel qui ne fait pas de cadeaux… même aux plus anciens et ce malgré le respect aux aînés qui leur est dû.
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