Elly Preussner »
Deadspeak - Dissolve The Dreams
Chronique
Deadspeak Dissolve The Dreams (EP)
Dans le petit monde productif et généralement inspiré du Metal extrême néerlandais on y découvre régulièrement de nouvelles têtes particulièrement prometteuses et agréables, qui confirment que le royaume reste avec les années un des terreaux les plus fertiles du genre sur le vieux continent. Débarquant de nulle part avec cet Ep qui signe ses grands débuts (et qui est même première sortie officielle) DEADSPEAK est un mystère, vu qu’on ne sait rien ou presque sur le vécu de ses membres ni quand ceux-ci ont décidé de se lancer dans l’aventure (visiblement vers 2014 si l’on se fie à leur Soundcloud), ce qui est sûr en revanche c’est qu’en un peu moins de vingt minutes ils se placent déjà comme étant un des espoirs de leur pays le plus à suivre. Car évoluant dans un Death/Thrash régressif et résolument années 80 le trio rend hommage aux premiers opus de DEATH, SLAYER ou encore METALLICA, vu que certains riffs et plans en sont largement inspirés et qu’il va même jusqu’à reprendre fidèlement le mythique « Evil Dead » tiré de « Scream Bloody Gore », qui fait toujours plaisir à entendre. En attendant d’entendre cette reprise bien calée au centre de ce court-format c’est à quatre compositions originales auquel on va avoir droit le reste du temps, qui vont s’avérer être redoutables de par leur sobriété et leur courte durée générale… tout en étant accrocheuses et remuantes à souhait.
Car dès les premières notes de « Knee Deep » on va être tout de suite happé par le charme de l’ancien, notamment via cette production crue et granuleuse qui donne l’impression d’avoir été enregistrée live et qui fait du bien à l’heure des excès sonores plastiques et synthétiques. Jouant sur l’alternance rythmique entre parties lentes et rampantes et d’autres plus explosives et rapides où le tabassage se montre particulièrement primitif et oppressant, qui renforcent ainsi la densité générale et le grand-écart propice aux montagnes russes. Si cette ouverture se montre très classique et plaisante la suite va monter en intensité et attractivité, et tout d’abord via « Death Shall Rise » aux accents Thrashisants particulièrement imposants, tant le mid-tempo massif donne une furieuse envie de secouer la tête et ce même quand ça accélère tant c’est groovy et remuant pour en découdre, autant chez soi que dans la fosse. Ne ralentissant pratiquement pas l’allure cette plage (à l’instar des suivantes) dévoile une énergie débordante où la simplicité de l’écriture fait mouche systématiquement, notamment via un sens du riff impeccable et un batteur qui ne s’encombre pas de futilités comme sur le dense et massif « Dissolve The Dreams » qui joue sur tous les tableaux. Osant autant miser sur les blasts et vitesses élevées que sur les moments au ralenti écrasants, là-encore les variations font preuve d’une fluidité sans fausses notes et l’ensemble se mélange et s’agglomère instantanément donnant toujours un groove contagieux et furibard, au rendu dense et imparable où le côté Metal de la mort se montre plus présent qu’ailleurs. En revanche pour la conclusion intitulée « Gatling » c’est bel et bien la Bay Area qui est à l’honneur vu que son démarrage n’est pas sans rappeler « Show No Mercy » et « Kill ’Em All » au niveau de la guitare tout comme côté rapidité vu que c’est envoyé à cent à l’heure pratiquement en continu (seul un court ralentissement vient calmer provisoirement les ardeurs), histoire d’achever les ultimes réfractaires au son des Bataves qui se sont fait plaisir et prouvent que même en allongeant leur propos ils n’y perdent nullement en attractivité et évitent l’écueil de la redondance.
Car bien que tout cela soit relativement similaire d’un titre à l’autre aucune trace de redondance ne pointe le bout de son nez de par le sens de l’écriture du combo qui privilégie l’efficacité au trop-plein technique (aidé par les solos désarticulés qui pullulent tout du long), et qui offre ici un bon gros défouloir plaisant au possible qui met le cerveau en veille jusqu’à la dernière seconde. Autant dire que c’est un vrai coup de maître réussi par les flamands qui s’imposent déjà comme une entité redoutable et dont on a déjà hâte d’écouter la suite sur le même format voire à celui supérieur, tant ils ont déjà tout compris sans tomber dans le plagiat ni la redite. Mettant sur le même pied d’égalité la lourdeur et la rapidité avec la même réussite les trois compères réussissent leurs débuts avec brio et confirment tout le talent des Pays-Bas pour voir éclore nombre de musiciens talentueux, qui sans bénéficier d’un effet de mode propre actuellement à d’autres nations continuent leur bonhomme de chemin sans se soucier de cela. Tout cela en maintenant une certaine vision musicale et en conservant une ligne de conduite rigoureuse, signe d’une maturité et d’une expérience toujours appréciables et bonnes à prendre.
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