Eternal Evil - The Warriors Awakening Brings The Unholy Slaughter
Chronique
Eternal Evil The Warriors Awakening Brings The Unholy Slaughter
Décidément ces derniers temps la scène extrême Suédoise ressemble de plus en plus à une pouponnière grandeur nature, car après SARCATOR et sa moyenne d’âge plus que basse c’est au tour d’ETERNAL EVIL de jouer sur la précocité de ses membres, vu que deux d’entre eux n’ont même pas encore atteint leur majorité. Cependant on a souvent remarqué que la valeur n’attend pas le nombre des années et à l’instar de ses jeunes compatriotes précités le quatuor de Stockholm signe un premier opus de grande qualité, qui ne réinvente rien mais fait le job comme il faut et prouve que ces géniteurs ont déjà une grande maturité musicale. Car on le sait désormais mais être signé sur le catalogue de Redefining Darkness est en général un très bon signe, autant pour le groupe que pour le public qui n’est que rarement déçu du travail fourni par le label de Cleveland, et une fois encore ce sentiment va être confirmé tant en quarante minutes les p’tits gars signent une œuvre intense, obscure et brutale au charme délicieusement régressif. En effet ceux-ci ne vont pas faire dans la finesse tant le rythme va y être très élevé la majeure partie du temps tout en voyant une grande noirceur au niveau des riffs et de l’ambiance générale, vu que ça lorgne autant du côté de SODOM que vers VENOM, BATHORY voire même POSSESSED, le tout avec une production très crue et directe tout à fait équilibrée et audible.
Du coup on n’est pas surpris que « Succubus » sente l’Allemagne des 80’s par tous les pores avec son énergie débordante menée par une longue vitesse démesurée et des passages mid-tempo parfaits pour remuer la tête, pour un rendu 100 % Thrash et particulièrement haineux. D’ailleurs la radicalité va être pratiquement constante et notamment sur l’ultra-rapide et court « Bestial Fornication » qui sert de parfait défouloir tant ça défouraille sec et en continu, une primitivité qui ne va jamais montrer de signes de fatigue ou de linéarité tant les mecs savent y incorporer le solo qu’il faut ou la cassure nécessaire. On va par la suite retrouver ce schéma dépouillé et rageur sur l’excellent et redoutable « The Captors Command », le plus sombre « Rise Of Death » (au riffing Black affirmé), ou encore via le rutilant « Witch’s Spell » dont ressort une folie contagieuse qui donne envie d’en découdre et de tout détruire autour de soi. Néanmoins si le combo ne fait pas de quartier et offre une musique bas de plafond il sait aussi l’alourdir et la densifier, histoire de ne pas donner l’impression de faire un copier-coller permanent, preuve en est les passages médium du très bon « Terror Of The Sphinx » au headbanging contagieux. D’ailleurs cette envie instantanée de remuer la nuque et de taper du pied va être omniprésente sur la redoutable doublette « Minotaur Of Evil » / « The Nocturnal Omen » qui s’allongent sur la durée sans être redondantes, tant la fougue et la qualité de l’écriture font le travail de manière hyper convaincante. Si ça joue vite et fort presque constamment et que ça montre une énergie phénoménale la machine ne montre aucun signe de faiblesse, tant la qualité reste constante aidée en cela par l’apport des solos imparables qui amènent un supplément de densité à l’ensemble malgré sa grande simplicité générale. Mais là-encore si tout cela est sans fioritures et peut donner la sensation d’être interchangeable du côté des guitares comme de la batterie (les patterns et riffing finissent par être un peu prévisibles à la longue), le travail est fait avec brio que ce soit dans la simplicité comme quand ça joue sur l’alternance rythmique. Car que ce soit via le rampant « Satanic Forces » ou le dense et massif « Eternal Evil » l’immédiateté est toujours instantanée et prouve que même en se densifiant l’écriture des nordiques reste cohérente en toutes circonstances quel que soit la matière proposée.
Autant dire qu’avec tout cela il n’y a pas grand-chose à reprocher à cet album hormis peut-être un manque de variations que l’on aurait aimé entendre plus fréquemment, néanmoins tout cela est hyper prometteur pour la suite tant cette machine de guerre lancée semble inarrêtable et bien décidée à tout massacrer sur son passage. Sans se poser de questions ni prétendre réinventer quoi que ce soit les jeunots nous font faire un voyage dans le passé fort appréciable qui comblera sans peine les amateurs de violence débridée que ceux aimant du gros son simple et sans fioritures, où l’accroche prime sur la technicité (le tout avec un mélange réussi et équilibré des deux styles musicaux). Du coup il est évident qu’on est en présence d’une formation à suivre et qui a tout pour cartonner sur scène où elle trouvera son terrain d’expression favori, en attendant d’avoir une suite que l’on espère entendre rapidement tant on a hâte de voir s’il ne s’agit que d’un feu de paille ou d’une nouvelle terreur du circuit mondial qui ne laisse que désolation derrière elle, tel les vikings en leur temps.
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