Necrophagous - In Chaos Ascend
Chronique
Necrophagous In Chaos Ascend
Si ENTRAILS a été un outsider sympathique au sein de la scène Swedeath locale son éclat ne cesse cependant de pâlir depuis quelques temps, la faute à des disques peu inspirés et/ou en roue-libre (« World Inferno », « Rise Of The Reaper ») où l’on avait la désagréable impression que les gars n’avaient plus la flamme ni la motivation. Du coup afin de la retrouver quoi de mieux que de faire son propre projet avec des membres expérimentés que l’on a côtoyé au sein de cette ancienne entité ?! C’est exactement ce qui se passe ici vu que l’on est en présence d’un historique de l’entité de Jimmy Lundqvist (le bassiste Joakim Svensson), et deux récents qui y ont fait un passage éclair (le chanteur-guitariste Tommy Carlsson et le batteur Martin Michaelsson – qui jouent ensemble dans ISTAPP) qui se sont réunis afin de mettre sur pied NECROPHAGOUS, et offrir ainsi un disque 100 % Death Américain sans prétention hormis celui de perpétuer l’héritage des anciens et de faire plaisir aux fans peu exigeants. Car musicalement on est bien loin du son Suédois vu que le trio a décidé de franchir l’atlantique et lorgne largement du côté de New-York autant que vers la Floride, sans pour autant arriver à la cheville des ténors locaux dont il s’est pourtant inspiré.
On va en effet s’apercevoir de tout cela dès la fin de l’introduction avec « Order Of The Lion » qui malgré toute sa bonne volonté va rapidement mettre au jour des limites flagrantes, qui vont trop souvent revenir durant toute l’écoute de cet opus. Car les compositions vont toutes ou presque souffrir d’une prévisibilité sans failles et d’une répétition trop fréquente de certains plans, tant on a la sensation que les riffs sont perpétuellement recyclés tout comme les patterns du batteur qui donnent souvent l’impression que les gars ne se sont franchement pas foulés. Si rien n’est mauvais en soi tout cela sonne la plupart du temps au mieux sympathique voire au pire poussif même si quelques courts moments de bravoure réussis viennent se mêler au milieu de tout cela, notamment via le très bon et varié « At Dawn Thee Immolate » aux accents MORBID ANGEL affirmés sur les parties lentes, et l’on regrette que la production ne soit pas à l’a hauteur du résultat proposé ici. En effet celle-ci souffre d’un manque cruel de puissance de la part de la guitare comme de la batterie qui sonne beaucoup trop molle et en plastique, et heureusement que la basse bien audible vienne éviter le naufrage tant ce son ultra-compressé et sans âme dynamite les bons moments qui parsèment ce disque. Si la suite propose une petite doublette agréable mais vite oubliée (« Traitors And The Pendulum », « In Chaos, Ascend ») vu que tout cela se montre linéaire et redondant, « Wolf Mother » va rehausser l’intérêt de par sa densité accrue via des parties remuantes agréables et d’autres plus lourdes et sombres que ce à quoi on a eu droit jusque-là. Sans rien révolutionner cette plage va être néanmoins supérieure au pantouflard « Blood On The Stone Of Thee Monuments » aux accents Doom agréables mais qui est beaucoup trop long et dont le manque de vitesse criant finit par énerver l’auditeur même plus indulgent. Mais cependant l’efficace et brutal « The Vile Embalmed » ainsi que le guerrier et épique « The Plague And The Arts » vont remettre sur la table de l’intérêt et de l’accroche, de par une plus grande variété rythmique et une écriture affûtée où l’on a envie de remuer la tête et d’atomiser les emmerdeurs de service.
Hélas ce second souffle sera bel et bien le dernier de ce long-format qui va une ultime fois replonger dans un demi-sommeil via le pépère « Horns Of Seven » au manque d’action caractérisé, et surtout avec « Wreaker Of Pain » qui donne l’impression de ne jamais se finir et de n’être qu’une redite interminable côté riffing et où l’imagination est absente. Du coup nul doute que tout cela passera totalement inaperçu et qu’avec un pedigree pareil de la part de chacun des musiciens présents on était en droit légitime d’en demander et espérer plus, même côté technique où ça reste très (trop ?) simple. Au lieu de cela on se retrouve avec un ensemble de compositions interchangeables, relativement homogènes mais néanmoins disparates dont on ne retient rien une fois l’écoute terminée, hormis quelques trop courts instants où l’on est sorti de sa torpeur et de sa monotonie. Autant dire qu’avec si peu d’arguments il va être difficile pour la bande de faire parler d’elle au-delà des initiés et de l’underground le plus crasseux, et ce malgré une grosse promotion de la part de son label qui a clairement accéléré son rythme de sorties (au détriment d’une certaine qualité qui a tendance à lui faire défaut ces derniers mois), mais dont les dernières signatures n’ont pas forcément été de premier choix, preuve en est malheureusement ici.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène