Anachoret - Syndrom
Chronique
Anachoret Syndrom
Je n’aime pas vraiment cette pochette. Cette tronche en biais ne m’inspire pas grand-chose. Et s’il y a sans doute un certain talent nécessaire pour arriver à ce résultat, j’y suis profondément insensible. Il est l’œuvre d’un certain A. Schweidler, qui a aussi usé de ses crayons de couleurs pour l’album Hypnos de KRYPTAH. Pourquoi est-ce que K.C., unique membre d’ANACHORET a fait appel à lui ? Parce que voilà, ils jouaient justement tous les deux au sein de KRYPTAH ! Et pour K.C., tout est question de famille. Il a d’ailleurs invité un autre ami pour poser sa voix sur « Freiheit » : Iberas de IDISENFLUCH, l’ancien nom de… KRYPTAH ! Et enfin, il a aussi demandé à Gerileme de faire un solo de guitare sur « Winter ». Gerileme qui a joué lui aussi pour IDISENFLUCH, comme batteur, et qui vient tout juste de rejoindre KRYPTAH. Comment ça j’explique mal ? Bon, je reprends dans l’ordre alors.
En 2008, IDISENFLUCH a vu le jour. K.C. en faisait partie comme Schweidler, Iberas et Gerileme. En 2017 le groupe a changé de nom pour s’appeler KRYPTAH. Et là, Gerileme n’en faisait pas partie, jusqu’en 2021, date de son arrivée (ou retour) dans le groupe. Au contraire, Schweidler a quitté le groupe en 2021 ! Parallèlement, K.C. a formé son projet perso ANACHORET en 2009, mais il n’avait sorti que des Ep ou splits, dont un avec IDISENFLUCH en 2015. Il présente enfin son premier album en 2022, et il s’appelle Syndrom ! Deux de ses amis font une apparition, Iberas au micro, Gerileme à la guitare. Et un autre participe en créant le visuel ! Voilà ! Ça devient plus clair maintenant hein !
Et avec tout ça, je n’ai même pas encore parlé de la nationalité d’ANACHORET ! Allemand ! Je n’ai même pas donné de détaills sur l’album ! 6 pistes, 55 minutes, chacune d’elles faisant entre 6 et 14 minutes, deux langues utilisées : l’anglais et l’allemand (« Freiheit », « Grace of Decay »). Et puis surtout je n’ai pas encore parlé du genre musical : du black metal atmosphérique mais avec quelques influences post-black. La production est très chaleureuse et donne l’impression de créer un cocon qui va nous accueillir et nous protéger. Les compositions ont ainsi beau être fortes en agressivité, il y a continuellement quelque chose de rassurant dans cet album. Et quand on découvre les thèmes abordés, on comprend pourquoi. Les paroles parlent des peurs intérieures et contiennent ainsi une forte dose de négativité, mais elles ne sombrent pas dans l’angoisse parce qu’elles proposent des échappatoires dans la grandeur et la beauté de la nature. C’est bien ce qui se dégage de ces morceaux, grâce à des mélodies qui font relever la tête de l’obscurité et amènent cette lumière qui dévoile l’immensité. Nous avons sans doute les pieds dans une boue épaisse, et l’on a sans doute peur de s’y enfoncer en essayant de s’en extraire, mais les issues existent et elles apparaissent momentanément. Cela se transcrit à travers une voix qui va déclamer (« Chasing the Night Sky »), des chœurs masculins ou une guitare acoustique (« Das Meer in deinen Augen »). C’est vraiment efficace, et les meilleurs moments m’ont carrément rappelé SHINING. Il n’y a pas de véritable défaut, mais la note n’est pas plus haute parce que je sens et espère encore qu’une progression est possible… Et puis il me manque une personnalité plus forte pour y revenir... Peut-être qu’un autre visuel contribuerait à mieux me plonger dans les ambiances… Plus que cette satanée tronche en biais…
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