Imperium Dekadenz - Meadows of Nostalgia
Chronique
Imperium Dekadenz Meadows of Nostalgia
Savez-vous que von_yaourt a toujours raison ? Sinon, sachez-le, il a toujours raison ! Cela vient tout simplement du fait qu’il est totalement subjectif. C’est bien entendu une belle qualité qui entraine des avis tranchés et de vives polémiques entre lecteurs et rédacteurs. Mais si je dis qu’il a toujours raison, cela ne veut pas dire que tout le monde doit partager son opinion, juste que l’on ne peut pas la contredire puisqu’elle concerne son ressenti. Il donne finalement son avis en tant que Lui-Même. Au contraire, quelqu’un d’objectif n’a pas toujours raison car il prend le risque de retranscrire la musique d’un groupe afin de guider l’auditeur vers les groupes qui sont censés lui plaire. Le chroniqueur peut donc se planter, ne pas proposer de bonnes références ou bien ne pas parvenir à convaincre de la nécessité de tenter tel ou tel groupe. Si la plupart des lecteurs aiment les avis tranchés, je suis plutôt adepte de l’ennuyeuse objectivité, qui ceci-dit n’empêche pas de donner son avis. C’est juste que ce dernier ne me semble pas devoir prendre le pas sur la présentation de la musique. Là où je veux en venir, c’est qu’au moment de chroniquer IMPERIUM DEKADENZ, von_yaourt m’avait prévenu que le premier album de ce groupe était « chiant comme la pluie ». J’y ai cru bien entendu puisqu’il n’était jamais parvenu à mes oreilles de curieux et que je suis du style à croire mes collègues. Une seconde de réflexion aurait pourtant dû me faire comprendre que pour un critique acerbe tel que von, habitué aux insultes incendiaires, « chiant comme la pluie » voulait dire qu’on tenait quelque chose de correct. Si ces Allemands avaient été mauvais, il aurait dit que ce sont des « bozos estropiés jouant avec les guitares enfoncées dans leur orifice anal ». Oui, j’imite mal le yaourt, il pourra trouver lui-même un exemple plus ressemblant et le mettre en commentaire...
En tous cas si je l’ai cru, il ne m’a pas tout de même pas convaincu à faire marche arrière puisque je suis un curieux amoureux de la découverte qui est allé jusqu’à écouter une dizaine de fois du LUCIFUGUM. Et bien m’en a pris car ce quatrième album est une petite perle de black atmosphérique moderne. Né en 2004, il est principalement composé de deux multi-instrumentistes, Vespasian et Horaz. Si l’un s’occupe de la basse et la batterie et l’autre des vocaux, ils se partagent les guitares et les claviers. Ils travaillent en duo depuis près de 10 ans, et l’on sent que ces deux là sont sur la même fréquence et qu’ils se complètent idéalement. C’est encore le label français Season of Mist qui propose ce nouvel album composé de 9 titres très variés et passionnants qui font tout d’abord honneur aux défunts LUNAR AURORA. C’est effectivement le premier groupe à citer pour décrire les ambiances tant les ressemblances sont nombreuses. C’est tout d’abord le style, du black atmosphérique qui propose un savant mélange de hargne et d’épisme, avec des mélodies certes téléphonées mais tellement bien intégrées qui donnent envie de bomber le torse. Les similitudes avec leurs compatriotes sont parfaites par une production claire et propre ainsi que les vocaux en allemand. Chaque morceau possède une petite originalité ou une mélodie dévastatrice qui permettent de rester attentif tout du long, surtout que le duo n’a pas essayé d’allonger inutilement les morceaux. Seul « Aue der Nostlagie », qui fait 10 minutes donne le sentiment d’être trop long et aurait dû être coupé à la 7ème. Le reste est vraiment très maîtrisé, très envoutant avec une petite préférence pour « Ave Danuvi » et ses chœurs majestueux !
IMPERIUM DEKADENZ se pose ainsi en candidat sérieux au trône du black atmosphérique laissé vacant par LUNAR AURORA et convoité également par EÏS et WEIRD FATE. Mais finalement chacun d’entre eux mérite une couronne puisqu’ils parviennent à se différencier. IMPERIUM DEKADENZ est ainsi moins agressif que WEIRD FATE et plus varié qu’EÏS. Il apporte parfois des parties plus sombres aux sonorités proches de LORD BELIAL (oui, je sais, j’ai dit la même chose avec le dernier DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT, mais c’est tellement flagrant sur « Tränen des Bacchus ») et à d’autres moments ce sont des passages plus planants, accompagnés de piano rappelant les envolées de LIFELOVER (« Der Unweg »).
Du coup c’est un album très complet et agréable qui se découvre peu à peu au fil des écoutes et devient familier au point qu’on a envie d’y revenir fréquemment. Je l’ai écouté en boucle avec plaisir en me souvenant de ce que disait Geisterber dans sa chro de l’album précédent : « c’est la Sainte-Vierge qui te pisse dans la gorge ». Oui, c’est vrai, mais personnellement je vais le prendre pour un compliment !
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