Mais qu'est-ce que j'ai pu l'attendre, ce
Krønike II !
Cela a commencé dès les premières écoutes de
Krønike I, alors forcément... Comment ? Certains ici ne connaissent pas ce premier tome ? Cette tuerie ? Accessoirement, la demo de l'
annus horribilis MMXX pour bibi ! Aië, aïe, aïe ! Pauvre de toi, malheureux !! Comme je te plains ! Heureusement, te voilà - peut-être - sur la bonne voie.
Confidence: je voulais aborder la compilation CD regroupant la demo et l'EP, annoncée par le groupe chez Caligari, mais celle-ci mettant quelque temps à montrer le bout de son nez, je choisis d'aborder uniquement le volume
II (eh oui... c'est mon alibi pour cette chronique un peu tardive, et puis, qui sait ? peut-être que ça le fera venir, ce maudit CD). Ceux qui seraient curieux de
lire tout le bien que je pensais (et pense toujours, à fortiori) de Krønike I, sur l'Intervalle du Diable, faites-donc. Ah il faut évidemment remettre les choses dans leur contexte pour bien cerner l'affaire. Et si vous m'avez tout-bien tout-suivi jusqu'ici, vous avez d'ores et déjà compris que je n'entendais pas que ces Norvégiens déçoivent les espoirs démesurés que j'avais placés en eux. Coupons là le faux suspens, puisque de toute façon 99.9% d'entre vous ont d'abord zieuté la note avant d'envisager de se fader ma prose. Oh Je ne voudrais pas avoir l'air de faire une montagne d'un truc au demeurant assez discret et humble, si loin des productions ronflantes et de la communication tapageuse. M'enfin quand on pond des morceaux pareils, à un moment, comme Audiard (Michel) le faisait dire à Gabin dans
Le Cave se rebiffe:
"ne pas reconnaître son talent, c'est faciliter la réussite des médiocres". Et ici, du talent, il y en a à revendre ! De quoi éclipser un paquet de peigne-zizis !
Puisque certains sont très portés le "qui", alors allons-y. Les musiciens à l’œuvre ici sont au nombre de trois: Erlend Rønning (Desolation Realm, Abominat, ex-Sunsetriders), Tommy Jacobsen (Incinerator, Nocturnal Breed, Sovereign, The Konsortium, Nekromantheon (live), ex-Virus), et Kristian Valbo ( Avmakt, Black Magic, Obliteration, Saprophage, Furze (live), ex-Spectral Haze, ex-Void Eater, Pajjama, ex-Valhall (live), ex-Deject, ex-Aura Noir (live)). Déjà pour les amateurs de curriculum vitae, il y a de quoi allécher. Tout le monde (se) doit (de) connaitre Obliteration, mais à titre personnel, je ne saurais trop recommander Desolation Realm (allez, soyons fou, peut-être trouverais-je le temps d'en parler un jour, ici ou là), ainsi qu'Avmakt et Saprophage.
Pour ne rien cacher (c'est beau toute cette transparence, n'est-ce pas ?), quand a été annoncé cette suite tant espérée et fantasmée, avec le preview qui allait avec, eh beh je l'avoue: j'ai fait la moue à ma première écoute. Une production qui m'était apparue encore plus en décalage que sur
I, le côté rétro/nostalgie tout début 90s plus appuyé: un son raide, dru, comme s'il sortait d'un tube... une ambiance des plus
voûtée en tout cas. Je savais qu'il ne fallait surtout pas me fier à ces morceaux "extraits": plus d'une fois, j'ai été induit en erreur. Alors j'ai patienté. Puis écouté - enfin ! - le tout, en ce début janvier. Beaucoup. Ces sonorités, que d'aucuns jugeront peut-être quelque peu désuètes, se révèlent diaboliquement addictives, et ne manquent pas de puissance, bien au contraire, et surtout, elles s'inscrivent finalement dans la continuité de ce qui avait été proposé auparavant. Et de là, ce fut le panard intégral, encore, et encore. Parce que Dødskvad a réussi à rester à la fois ancré dans le passé, et la tête totalement ailleurs, révélant quelques nouvelles facettes de sa musique, résolument bourrée de personnalité.
Bon sang, quel plaisir de retrouver ce groove incroyable, tout en demeurant particulièrement hargneux, fougueux, malicieux. Et ces riffs, souvent mélodiques, qui ne donnent pas l'impression d'avoir été recyclés une douzaine de fois avant de nous tomber dans les esgourdes, sans parler de cette basse qui gigote et glougloute toujours, peut-être un chouïa plus en retrait dans le mix, mais sonnant plus métallique, incisive. Ces breaks et changements de rythmes nombreux, toujours à point nommés. Certes, on pourra toujours penser vaguement à Bolt Thrower, Benediction... y voir, ici ou là, l'influence de la scène Rock Prog' des 70s, mais à aucun moment on ne pourra décemment dire qu'il y a ici un quelconque plagiat. Et désormais, à ces influences déjà larges, il faut ajouter le Post-Punk avec les arpèges mélancoliques et la lead émouvante de
Verdenstreets Rot, qui clôt avec beaucoup d'émotion ce chapitre, tout en laissant l'auditeur méditatif, et dans l'expectative. Rhaa... paye ton cliffhanger-de-luxe ! Mais ce qui me fait dire que cette nouvelle offrande est peut-être encore plus savoureuse que la première, c'est que toutes ces influences semblent désormais beaucoup plus imbriquées les unes dans les autres, mêlées, et offrent, plus que jamais, une vision assez unique.
La prochaine étape de ce parcours classique - seulement dans sa forme (une demo, un EP, un split...) -, c'est évidemment un longue-durée. Est-ce utile de dire à quel point j'attends déjà avec avidité la chose ? Parce que, à notre époque, et peut-être plus qu'à aucune autre, les groupes capables de surnager au dessus du flot incessant, que dis-je, du tsunami de nouveautés quotidien, et de squatter votre cortex pour de bon, vous invitant sans cesse à y revenir, relèvent du
phénoménal. Rien de moins. Et devine ? C'est le cas de Dødskvad.
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