Massacre - Mythos
Chronique
Massacre Mythos (EP)
Après les excellents retours reçus il y’a moins d’un an pour
« Resurgence » de haute volée, il était temps pour l’hydre à six têtes de poursuivre cette bonne dynamique en continuant à battre le fer pendant qu’il est chaud, en proposant ici quatre nouvelles compositions dans la droite ligne de ce qui avait été proposé sur ce long-format. Il ne faut effectivement pas s’attendre à autre chose qu’à du Death ultra-primitif et simplissime dont le groupe s’est fait le spécialiste avec les années, et qui confirme son retour en forme pour un plaisir collectif tant on le croyait perdu à jamais dans les limbes de l’ennui. On va d’ailleurs se demander s’il ne s’agit pas de morceaux enregistrés lors de cette session pour l’album vu qu’ils s’enchaînent parfaitement avec celui-ci tout en ayant une production et un style identique, mais cela finalement n’a que peu d’importance tant le rendu est impeccable et va donner durant un quart-d’heure une furieuse envie de secouer la tête en continu.
Car le dynamisme va être constant et prendre l’auditeur en gorge sans jamais le lâcher en cours de route, preuve en est directement avec l’excellent « Behind The Serpent’s Curse » qui joue sur la toute la palette technique des musiciens et où l’on sent qu’ils se font plaisir. On est en effet de suite pris par l’entrain contagieux présent ici où vitesse et mid-tempo se côtoient en parfaite harmonie et en équilibre impeccable, gardant de fait une certaine pression où les ralentissements sont mis sur le côté pour plus tard…avant de réapparaître dès la plage suivante (le monstrueux « The Dunwich Horror »). Reprenant ce qui a été entendu juste avant cette composition voit l’ajout de plusieurs passages à la lenteur oppressante et rampante et à la noirceur intégrale, succédant à plusieurs accélérations fougueuses et variées qui font mal et envoient la purée comme il faut aidées en cela par des riffs incisifs et accrocheurs et une batterie qui ne lâche jamais l’affaire. D’ailleurs on pourra dire la même chose de « The Mythos That Lovecraft Built » qui s’imbrique juste après et qui réitère les mêmes plans sans pour autant se répéter, vu que les courts ralentissements disséminés ici et là permettent de respirer rapidement avant que le tempo ne s’emballe de nouveau pour offrir la facette la plus radicale de cet Ep.
Mais si la rapidité est comme toujours prépondérante chez le combo celui-ci ne se contente pas de la garder en continu, n’hésitant d’ailleurs pas à ralentir l’allure quand il le faut comme sur la conclusion intitulée « The Thing On The Doorstep », qui va jouer le grand-écart via l’ajout de parties massives intenses et qui sentent carrément le Doom des caveaux les plus putrides. Montrant une fois encore qu’ils savent rester cohérents même dans cette situation les gars vont cependant ne pas oublier de réaccélérer tant le rythme va s’emballer au début comme à la fin, créant ainsi trois parties distinctes qui permettent ainsi au rendu général d’être particulièrement dense et toujours aussi accrocheur. Du coup une fois arrivé au bout on regrettera que tout cela soit déjà terminé tant on en aurait bien repris encore quelques minutes supplémentaires, néanmoins il ne faut pas faire la fine bouche et apprécier ce qui est proposé ici vu qu’il y’a encore pas si longtemps la formation était totalement au fond du trou et sans véritables perspectives d’avenir. Bref tout cela file une pêche d’enfer et s’écoute facilement avec un sourire jusqu’aux oreilles, tant on est en présence d’un bon défouloir réussi et enjoué où le plaisir collectif s’entend instantanément… que ce soit chez ses géniteurs comme les auditeurs, qui apprécieront le rendu proposé même si évidemment ça ne fera pas avancer le schmilblick d’un iota, mais ça n’est pas là l’essentiel.
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