Horror Within - Awaiting Extinction
Chronique
Horror Within Awaiting Extinction (EP)
« Quoi ? Mais ça n’existe pas déjà ça comme nom de groupe ?! » fut probablement ma première réaction lorsque la demande de chronique atterrit chez votre webzine préféré. Il faut croire que je devais confondre, probablement avec Within Destruction dont le logo est qui plus est assez proche… Heureusement pour nos frenchies la comparaison s’arrête (à peu près) là car même si cet EP (oui pour moi cinq vrais titres ça n’est pas un album faut pas pousser) navigue parfois dans des eaux pas si éloignées du deathcore, l’approche des Montpelliérains est bien plus large (et donc intéressante) que celle des Slovènes précités aux sorties ultra-formatées et stéréotypées.
Au-delà de cette intro quelque peu facile (voire fallacieuse) servant avant tout à masquer mon manque d’inspiration, il reste néanmoins vrai qu’il pourrait être tentant (et pour le coup bien trop facile) de classer rapidement après une écoute distraite « Awaiting « dans la (vaste) case ‘’deathcore’’, lui excluant malheureusement de facto toute une frange du public allergique à l’évocation même du terme. Bien sûr certains gimicks du groupe les en rapprocheront : l’alternance d’un bon growl caverneux et d’éructations plus écorchées du frontman Maxime et surtout certaines cassures rythmiques frisant la mosh part (« The Ending Process » à 50’’ puis vers la fin, le début de « Ceremonial Vortex » puis ce passage à 1’55, l’intro de « We Came From Above » et de « L’Horreur En Moi »). Si ces éléments sont bel et bien présents (suffisamment d’ailleurs pour que le groupe soit étiqueté ‘’Technical Death Metal / Deathcore’’ sur Metal Archives), ce serait toutefois une grave erreur de s’arrêter à cela car le quintette a bien plus que ça à offrir. L’auditeur attentif le remarquera d’ailleurs dès les premières notes de l’EP, à commencer par un détail qui n’en est pas un : le son. A mille lieues des productions modernes ultra plastiques et synthétiques (que ce soit dans le deathcore ou dans le death tout court) Horror Within a lui choisi de jouer la carte old school avec un son plutôt typé swedeath-HM2 et ce grain si particulièrement appréciable qui nous renvoie aux plus grandes années du métal de la mort scandinave. Et il ne s’agit pas ici que de poudre aux yeux puisque les compos revêtiront un côté mélodique totalement assumé et parfaitement intégré aux passages plus frontaux. Dès les premières secondes de la piste d’ouverture les guitares s’habilleront de ces mélodies presque black quand certains passages fleureront ouvertement le death mélo (le début de « The Death Veil », « L’Horreur En Moi » à 39’’).
Attention toutefois à ne pas classer non plus « Awaiting Extinction » trop rapidement du côté délicat de la force car à côté de ces influences nordiques évidentes nos gus ne se gênent pas pour balancer la sauce effrontément et sans faire semblant ! Du blast viril tu en veux ? Tu en auras ! Des vocaux bien gutturaux ? Aussi évidemment ! Des passages lourds à te broyer les os ? Ne t’en fais non plus ! A parler de death mélo j’aurais presque tendance à faire passer Horror Within pour un groupe de fillettes. Que nenni ! L’aspect brutal des cinq titres proposés ici est bien présent, les blasts claquent et les ralentissements marteau-piqueurs en finiront avec les plus récalcitrants (on est même à la limite du slam à 4’11 sur « The Ending Process », heureusement on évite l’écueil du over the top et leur utilisation est fort heureusement parcimonieuse). Ajoutez-y une petite pincée de groove sur certains riffs (« The Ending Process » à 50’’ ou 3’07, « The Death Veil » à 2’09) et une petite pointe plus technique sur d’autres et vous entreverrez la qualité principale de la musique des Français : la variété, la diversité des influences. On ne reste pas les deux pieds dans le même sabot et c’est très bien.
Affriolant par sa jolie pochette, « Awaiting Extinction » est un premier effort plus que concluant, hybride variant les plaisirs entre un death metal frontal voire franchement brutal aux accents deathcore et influences mélo-death, réussissant à marier ces inspirations en un tout bien cohérent et redoutablement efficace. Vingt-quatre minutes pendant lesquelles la tension ne retombera que rarement (ces quelques lignes de chant clair très discrètes ou ces spoken words). On attend la suite avec impatience !
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