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Horror Within - Soul Awakening
Chronique
Horror Within Soul Awakening
Depuis la sortie de son très réussi Ep
« Awaiting Extinction » il s’en est passé des choses du côté de la formation de Montpellier, mais uniquement du positif et c’est finalement l’essentiel... car avant l’arrivée de cet album tant attendu le désormais sextet a vu notamment l’intégration au chant de Loris Padovani en complément de Maxime Roos, et une signature chez le toujours qualitatif Dolorem Records qui va lui amener une visibilité méritée. Car si musicalement le groupe a gagné en expérience il n’a en revanche pas changé sa recette et c’est tant mieux, vu que son Deathcore est toujours aussi efficace en réussissant à gagner en puissance et mélodie sans tomber dans les nombreux travers qui nuisent à ce genre qui ne laisse jamais indifférent. Autant dire que ceux qui ont aimé la précédente livraison de l’entité apprécieront également cet opus, et que ceux qui ne la connaissent pas feraient bien de se pencher dessus vu que tous les éléments sont là pour plaire à la majorité tant ça va largement éviter les éléments synthétiques inutiles et dégueulasses, au profit du groove et de variations rythmiques nombreuses.
En effet hormis quelques courts moments électroniques pas du meilleur goût l’ensemble de cette galette va s’enfiler assez aisément, surtout quand les gars ont la bonne idée de proposer d’entrée un panel exhaustif des différents tempos possibles, où la brutalité est majoritaire et parfaitement exécutée. Car « Phobophobia » aux légers accents modernes va miser sur une virulence exacerbée ponctuée de cassures régulières et de courts ralentissements, avant que le tabassage ne reprenne de plus belle en offrant ainsi quelque chose d’impeccable et classique, où les guitares parfaitement en place et aiguisées comme il faut permettent au frappeur de faire son office avec panache. Ça ne révolutionne absolument rien mais on apprécie le résultat et c’est le plus important, et après ce début impeccable « Silent Fall » va garder la même base d’équilibre, où néanmoins les parties bridées sont plus mises en avant avec en prime quelques plans propices au headbanging dévoilés avec tact. Là aussi tout est relativement homogène en y faisant parfaitement le boulot sans excès techniques ni sonores, et l’attractivité va encore monter d’un cran avec le furibard et remuant « Rupture » au dynamisme de dingue vu qu’on y trouve une grande simplicité dans l’écriture. En plus de cela c’est joué majoritairement à fond la caisse avec quelques courtes parties en médium histoire de faire bien mal aux cervicales, et se mêlent en prime à tout cela quelques brefs ralentissements pachydermiques pour relancer l’allure du mieux possible. Et quand il n’y en a plus il y en a encore via le tout aussi frontal (et aussi plus virulent) « Tears Of Angels », car on y entend ici la facette la plus vindicative du combo qui réussit aisément son tour de force en cherchant à être le plus violent possible.
Entre tout cela on aura droit également au très bon « Waiting Room » aux deux facettes opposées… que ce soit bridage et explosivité comme lumières et ténèbres, car on y voit l’ajout de quelques accents éthérés et atmosphériques qui font du bien, et trouvent parfaitement leur place au milieu de la noirceur ambiante (avec toujours une grande fluidité qui font que ça s’écoute tranquillement). Si on pourra en revanche tiquer sur les breaks électro et bizarroïdes de « Basic Day » et « Dead Inside », en revanche le reste de ses deux compositions se montre redoutable en jouant sur un côté intense et immédiat pour le premier, et plus rampant et oppressant pour le second… tout cela servant donc de rampe de lancement à la suite à venir, et notamment la longue conclusion intitulée « The Beast ». Réservant ici quelques ultimes surprises pour ceux qui seront arrivés jusque-là les Sudistes nous proposent ici des accents tribaux et cosmiques de bon aloi, où des riffs syncopés et une alternance entre débridage et lourdeur suffocante se mêlent en bonne intelligence, afin d’offrir un rendu moins furieux et plus atmosphérique qui ne dépareille pas par rapport au reste. On y retrouve effectivement tous les ingrédients déjà entendus en amont qui montrent ici une subtilité plus affirmée, montrant que les gars ont clairement gagné en maturité artistique tout en osant affirmer une certaine vision musicale.
Car sous ces airs de classicisme assumé cet enregistrement a finalement bien plus de profondeur qu’on ne pourrait le croire de base, même si ça reste totalement dans les clous… et malgré quelques petites erreurs de parcours le rendu global est clairement à la hauteur des attentes. S’il manque encore un petit truc à ses auteurs pour grimper d’un cran dans la hiérarchie hexagonale ils se placent cependant clairement en embuscade, prêts à en découdre sur une prochaine livraison qui a tout pour être encore supérieure à celle-ci qui contentera facilement tous ceux qui auront pris la peine de l’écouter (que ce soit en dilettante comme attentivement). Preuve donc que dans ce registre peu mis en avant par nos musiciens nationaux on est capable d’entendre de bonnes choses sans tomber dans les clichés ni en faire des caisses, signe donc d’un potentiel qui prendra également toute son ampleur sur scène... on est désormais prévenus.
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