Rotborn - On The Perspective Of An Imminent Downfall
Chronique
Rotborn On The Perspective Of An Imminent Downfall
Moins d’un an après le prometteur mais bien trop court
« Genocidal Resolution » revoilà déjà le quatuor avec son premier opus particulièrement attendu, tant ce court Ep montrait de biens belles choses qui ne demandaient qu’à être présentées au format supérieur. Gardant exactement la même formule musicale le combo ne s’embarrasse donc toujours pas de futilités et d’excès techniques inutiles, et ce sans s’éterniser sur la durée vu qu’ici on a droit à huit morceaux pour un total d’à peine vingt-sept minutes chrono… un choix assumé qui s’il peut dérouter au départ va parfaitement s’adapter au style frontal pratiqué, qui n’aura de fait pas le temps d’ennuyer l’auditoire. Car il est vrai que le Death joué par les Brésiliens est du genre compact et débridé, ce qui peut donc donner l’impression de n’être qu’une vaste redite au fur et à mesure que l’on avance dans l’écoute. Pourtant bien qu’il soit difficile de faire émerger un titre plus qu’un autre ceux-ci vont avoir suffisamment de variations et de personnalité pour ne pas être redondants et lassants (et ainsi offrir un disque impeccable de bout en bout).
Si l’on va craindre cela quelques instants avec l’excellent et redoutable « Condemned » qui ouvre les hostilités, tout cela va vite s’estomper bien que l’on soit en présence d’une des compos les plus radicales et énervées de cette galette. Jouant principalement sur la vitesse et le tabassage incessant (même si un peu de lourdeur bien sentie se fait entendre), on y trouve aussi de légers accents Punk comme Grindcore de par le riffing incisif et la batterie déchaînée qui ne fait pas de quartier. Si cette construction sans concession et menée tambour battant va se retrouver sur les tout aussi convaincants « Unnatural Invading Parasites » (débridé et varié) et « Cleptoplutocracy » (ultra-violent et sans temps-mort), qui de plus offrent une durée particulièrement courte et bienvenue évitant là-encore une linéarité qui serait apparue si ça c’était trop rallongé. Néanmoins si les gars conservent cette force de frappe en allant à l’essentiel ils prouvent aussi que même en allongeant leur propos ils y parviennent sans peine, vu que certaines plages s’étirent un peu plus sans pour autant être excessives. En effet « Moral Grudge » laisse le temps aux longues plages instrumentales de se faire entendre, à l’instar de « F.U.B.A.R. » qui joue sur l’alternance continue pour y densifier son propos où breaks et lourdeur massives y sont mis plus en avant. Ce point précis trouvera d’ailleurs son paroxysme sur l’excellent et rampant « Praise The Downfall » où la technique monte en supériorité sans y être extravagante, montrant que les mecs savent bel et bien jouer sur les deux tableaux du côté des tempos. D’ailleurs que ce soit avec « Stench Of A New Era To Come » ou « The Void Eater » (tous deux étant forts attractifs) l’équilibre des forces y est encore une fois constant et fluide sans que l’on ne soit perdu en chemin, vu que l’écriture y est impeccable et aidée par la production moderne et chaude mais au rendu naturel, permettant de se rendre compte du travail accompli par les vieux briscards locaux.
Décidemment le Brésil frappe fort cette année car que ce soit entre KRISIUN ou ESCARNIUM on ne peut pas dire que le pays nous a épargné en matière de gros son qui tâche et fait du bruit comme on aime, et de ce point de vue il confirme qu’il reste un des ténors du genre à l’international. S’il faudra sans doute en faire plus encore à ROTBORN pour atteindre le niveau de reconnaissance de ces deux aînés il ne faut cependant pas faire la fine bouche tant ce premier jet est une vraie réussite, et ce même s’il l’on aurait bien repris une ou deux compositions en rabe. Néanmoins tout cela est d’une homogénéité parfaite qui ne se contente pas de taper comme une brute en continu vu que les quelques solos disséminés ici et là amènent une vraie respiration salutaire, qui permet à tout le monde de reprendre son souffle avant de renvoyer une salve de tabassage ou de plans propices au secouage de nuque. Bref si tout cela reste très classique, calibré et ne marquera pas l’année de son empreinte on appréciera quand même ce bon moment de détente et de défouloir qui passera comme une lettre à la poste, et décrassera les oreilles les plus bouchées tout en permettant au cerveau de faire une pause salutaire… et prouve une fois encore la qualité des signatures de Redefining Darkness, qui ne cesse de nous abreuver de sorties plus appétissantes les unes que les autres.
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