End It - Unpleasant Living
Chronique
End It Unpleasant Living (EP)
Aujourd’hui j’ai décidé de la faire courte parce que, vous le comprendrez assez vite, il n’y a pas besoin d’une ribambelle de mots pour aborder le cas de End It. Et puis surtout, je vous avoue que l’idée de passer trois plombes pour écrire une chronique d’un disque torché en un tout petit peu plus de sept minutes ne m’enchante guère...
Originaire de Baltimore, cette ville ultra-rassurante où les gangsters vont à la fac (The Wire) et où les flics font tout un tas d’heures supplémentaires pour s’en mettre plein les poches (We Own This City), End It se révèle au public en 2017 avec la sortie d’une démo éponyme parue au seul format cassette sur le label américain Flatspot Records (Regulate, Zulu, Scowl, Higher Power, Backtrack…). Depuis, celui qui tire son nom d’un EP de Neglect, ne s’est pas montré particulièrement productif puisque sa discographie ne s’est étoffée que d’un de deux nouveaux EPs d’une durée cumulée de seulement treize ou quatorze minutes. Je le dis souvent mais clairement, il n’y a là pas de quoi s’étouffer...
Paru en juillet dernier, Unpleasant Living est donc la toute dernière sortie de End It. Un EP six titres bouclé en un petit peu plus de sept minutes mais que Flatsplot Records a eu la bonne idée de compiler physiquement (vinyle et CD au programme) avec les deux précédentes réalisations de la formation.
Comme le groupe le dit lui même, il n’y a rien de neuf à attendre de End It qu’un Hardcore vindicatif et ultra intense mené... le couteau entre les dents (c’est bien, vous suivez messieurs, dames). Petit condensé de hargne et de violence urbaine, Unpleasant Living va ainsi servir d’exutoire à des musiciens dont le fameux « rêve américain » est tout sauf une réalité. Alors quoi ? Eh bien rien de neuf en effet puisque se mêlent tout au long de ces sept minutes et cinquante-cinq secondes riff Punk à trois notes particulièrement nerveux et intenses ("New Wage Slavery" à 0:07, "L'appel Du Vide" à 0:22, "21" à 0:02...), batterie survoltée et particulièrement dynamique, basse ultra-saturée, séquences évidemment pleines de groove ("B.C.H.C.", "New Wage Slavery", "L'appel Du Vide", la dernière partie de « The Comeback ») et passages à l’esprit résolument plus Metal ("Hatekeeper" et "The Comeback" et leurs sonorités Thrash / Crossover évidentes)... Bref, rien de bien nouveau mais OSEF car ça défonce !
Et si End It n’a effectivement rien de neuf à proposer, cela ne l’empêche pas d’y amener sa patte grâce à de petites idées et autres adjonctions particulièrement bien senties. De ce sample de Patsy Cline et The Jordanaires sur "B.C.H.C." à celui du film The Town sur "L'appel Du Vide" en passant bien entendu par celui du célèbre "The Revolution Will Not Be Televised" de Gil Scott Heron sur "21" sans oublier bien évidemment ce chant haut-perché sur les premières secondes de "L'appel Du Vide", le groupe de Baltimore a toujours su, et cela depuis ses débuts, relever ses compositions de ce genre d’instants qui marquent et permettent de faire la différence, aussi discrète et insignifiante soit-elle.
J’ai dit plus haut que je la ferai courte donc je n’ai pas l’intention de m’éterniser. Cependant, impossible de faire l’impasse sur les premières sorties de End It dans la mesure où celles-ci figurent comme je l’ai dit sur les versions LP et CD de ce EP. Concernant les quatre titres de One Way Track parus en 2020 on ne peut pas dire qu’il y ait énormément de différences avec ceux de Unpleasant Living hormis bien entendu quelques subtilités de production. On y retrouve la même intensité, la même énergie, la même formule concise et vindicative (entre Punk et Hardcore avec cette pointe de Thrash) et les mêmes petite touches personnelles qui font le charme des Américains ("Lifer" et son introduction dont les onomatopées reprennent le riff principal du titre à venir). On y verrait presque que du feu...
Ce n’est pas tout à fait le même son de cloche en ce qui concerne End It, première démo du groupe parue en 2017. En effet, même si on constate rapidement que l’essentiel est déjà là, on remarquera tout de même que les Américains ont su progresser dans le bon sens en amenant aujourd’hui (et ce depuis 2020) davantage d’intensité à leurs compositions (avec comme contre-partie d’en réduire sensiblement la durée) et encore une fois cette petite touche personnelle faite essentiellement de samples et autres petites drôleries propre à End It et à ses musiciens.
Bref, le groupe de Baltimore n’a pas vraiment volé les éloges qui lui sont adressées depuis la sortie de Unpleasant Living. Certes, la formation n’apporte rien de neuf mais derrière une formule quelque peu éculée se cache malgré tout un groupe sincère et débordant d’énergie qui impressionne et convainc autant sur les planches que sur disque. Oui, évidemment, c’est beaucoup trop court pour ne pas être frustrant mais c’est aussi ça le Hardcore, une musique faite dans l’urgence et sensée exprimer cette rage de l’instant présent. Rien d’autre.
| AxGxB 13 Octobre 2022 - 1054 lectures |
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