Ensanguinate - Eldritch Anatomy
Chronique
Ensanguinate Eldritch Anatomy
Si elle reste à l’heure actuelle toujours confidentielle la scène extrême venue de Slovénie fait néanmoins progressivement parler d’elle hors de ses frontières, et c’est une bonne chose tant on sent qu’elle a un potentiel intéressant qui ne demande qu’à être mis en valeur. Après avoir découvert l’an dernier les très bons HELLSWORD le label Emanzipation Productions continue son talent de défricheur au sein de la Suisse des Balkans avec ENSANGUINATE, qui a des arguments à faire valoir tant son Black/Death ponctué de mélodies accrocheuses se montre particulièrement intéressant et sent bon la nostalgie. Ayant fait leurs armes dans nombre de formations aux styles différents qui ont eu leur petit succès local les membres ont décidé de lancer cette nouvelle entité il y’a deux ans à peine, et qui renforcés par les bons retours de leur première Démo sortent déjà un premier opus sans surprises ni prétentions, mais totalement efficace et qui va rappeler de bons souvenirs aux plus vieux d’entre nous. Car si l’on sent que le combo a bouffé du WATAIN à haute dose il a aussi visiblement passé des heures entières à ausculter l’œuvre du grand DISSECTION, et cela s’entend vu que les gars proposent ici une musique qui mélange ces deux grands noms où la violence se mêle facilement à des harmonies nombreuses et des solos plaintifs à souhait.
Du coup rien de surprenant à ce que ce soit cela qui saute aux oreilles dès les premiers instants du furibard « Hunted », qui va partir pied au plancher en proposant beaucoup de vitesse et quelques plans en mid-tempo pour un rendu bien remuant où s’ajoute le lead accrocheur à la grande finesse, le tout avec un style vocal qui renvoie immédiatement vers celui d’Erik Danielsson. Ce ressenti ne va d’ailleurs jamais disparaître durant toute la durée de ce disque qui ne va jamais faiblir en intensité comme en accroche, du fait notamment de compositions qui ne traînent pas en longueur et d’une technique certes présente mais jamais pompeuse ou proéminente. Après ce début réussi « Cadaver Synod » ne va pas dépareiller en reprenant les mêmes bases, tout en y ajoutant un supplément de densité et un soupçon de lourdeur pour le renforcer encore, sans que cela ne fasse tache car ce mélange entre brutalité et lenteur s’agglomère très bien et avec simplicité. D’ailleurs ce constat va se poursuivre par la suite… et en premier lieu sur « Ghoul Presence » où l’âme damnée de Jon Nödtveidt rôde largement lors du riff d’ouverture, avant que l’équilibre des forces en présence se fasse entendre de façon plus conséquente, comme sur le tout aussi excellent « Lowermost Baptisms ». Néanmoins même si tout cela peut donner la légitime sensation de se répéter un peu et d’être interchangeable ça ne nuit absolument pas au rendu général, tant il n’y a jamais de faiblesses majeures hormis peut-être l’occulte et Doom « Sublimation » qui traîne inutilement en longueur, et dont on a du mal à vraiment entrer dans l’ambiance.
Mais à part cette unique morceau en dessous du reste les autres vont être constants et homogènes, et ce qu’ils se fassent plus oppressants ou plus débridés et radicaux, comme via l’étouffant et rampant « Perdition’s Crown » parfait pour remuer la tête et qui monte en pression progressivement pour mieux exploser totalement, mais qui ne libère qu’une partie seulement de sa puissance globale. Si ici tout reste relativement contenu ça ne sera pas le cas du primitif et déchaîné « Death Vernacular » où l’explosivité est prépondérante et se voit seulement ralentie par des parties lentes très courtes, qui servent de respiration pour mieux repartir à fond la caisse sans laisser de survivants en chemin. On pourrait d’ailleurs dire à peu près la même chose de « Gaping Maws Of Cerberus » tout en rapidité continue, et qui se voit ralenti par des plans tribaux et hypnotiques inspirés et étouffants qui là-encore se mêlent parfaitement aux différents rythmes proposés. Se terminant par le long et froid « Vile Grace » aux accents rampants des plus agréables, cette galette (où se greffe également quelques légères influences venues des Etats-Unis via DEATH ou encore MORBID ANGEL) sent bon la Suède et reste homogène en toutes circonstances. Aidée par une production impeccable et chaude celle-ci s’écoutera facilement et fait office de vraie bonne surprise que personne n’avait vu venir et ce même si tout cela a tendance à parfois se ressembler (dur en effet de faire ressortir une plage plus qu’une autre). Néanmoins malgré ces petits défauts tout cela s’appréciera facilement tant le résultat sans fioritures se montre parfaitement exécuté et dévoile une sincérité intégrale, tant on sent l’expérience et le vécu musical de chacun des vétérans ici présents qui se sont fait plaisir et ont eu envie de le partager avec le plus grand nombre. Nul doute en tout cas qu’on entendra parler de l’entité dans le futur tant elle a le potentiel pour aller loin, vu qu’il est certain qu’elle n’en a dévoilé qu’une partie à l’heure actuelle et que le meilleur reste à venir prochainement et que ça s’annonce prometteur.
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