La sortie tardive de leur premier opus
Cimmerian n'empêchera pas les Suédois d'Unmoored de commencer à travailler sur son successeur. Un changement majeur apparaîtra dans la line-up du groupe puisque le batteur originel, véritable frein dans l'évolution d'Unmoored (très ancré dans le old school basique), sera remplacé par la brute Jocke Pettersson (Regurgigate, Retaliation, ex-Dawn, ex-Thy Primordial…). Fini aussi le manque de professionnalisme (en chute libre) de Tomas Skogsberg (Sunlight Studio), direction le fameux studio Abyss chez Tommy Tägtgren. Toujours signé chez le singapourien Pulverised Records (qui n'édite plus à ce jour les albums d'Unmoored), le groupe peut désormais repartir sur de bonnes bases et enfin dévoiler pleinement ses capacités musicales grâce à ce deuxième album
Kingdoms Of Greed.
Méconnaissable, tel serait l'adjectif qui pourrait le mieux qualifier l'Unmoored du nouveau millénaire. Le death ‘n' roll hybride et insipide dominant laisse dorénavant place à une sorte de black/death progressif et mélodique melting-pot des plus délectables, aspects que l'on pouvait déjà entre-apercevoir timidement sur
Cimmerian. Couplé à une musique sans chichi et à une production écrasante de puissance,
Kingdoms Of Greed devrait certainement rappeler par moment le death mélodique inclassable d'Hypocrisy comme le démontre l'introduction « Feral Blaze » (au son moderne et aux hurlements criards de Christian identiques). Les quelques ressemblances notables laisseront heureusement place au style bien personnel du nouvel Unmoored. C'est bien simple, ce groupe a le don de composer des titres regroupant toutes les qualités du metal extrême mélodique : planant/entêtant/défoulant (oui çà fait P.E.D…). La bande propose des titres fignolés aux petits oignons, aux structures alambiquées (la scission inattendue de « Self-Invoked » résume parfaitement ce sentiment), aux riffs recherchés piochant un peu partout (black, death, thrash, heavy, rock…) et aux quelques expérimentations (ce violon ou ce sample sur « Milestone ») : qui a dit Edge Of Sanity ?
Au centre, le grand rouquin chauve Christian Ävelstam. Il vaut mieux d'ailleurs oublier ses performances à la L-G Petrov sur
Cimmerian, le bonhomme hurle maintenant à tout va (dominante black metal) et propose ses quelques modulations bien connues des adeptes (mais moins bluffantes qu'à l'heure d'aujourd'hui). Pour ne pas blesser les auditeurs mâles réfractaires au chant clair, Christian n'ira le poser que sur l'ultra-accrocheuse et imparable « Tellurian Crown » ainsi que sur deux titres réservés uniquement à ces escapades. A écouter les cheveux dans le vent, difficile de ne pas tomber sous le charme de « Final State Part II (Last Entry) » (le titre habituel d'Unmoored) ou de la magnifique « In The Dark Midst Of Winter » (ah ce violon et ces guitares acoustiques : frissons garantis) : d'une beauté incommensurable ! La première partie de
Kingdoms Of Greed marque une musique rentre-dedans (miam ces blasts de Jocke !) qui fait relativement contraste avec le reste beaucoup plus subtil et recherché.
Indefinite Soul-Extension corrigera le tir en mixant parfaitement ces deux types de titre.
Unmoored s'est enfin révélé et débute avec brio par ce rafraîchissant
Kingdoms Of Greed. Son successeur
Indefinite Soul-Extension, sorte de
Kingdoms Of Greed amélioré, confirmera le talent époustouflant de Christian et sa bande. Encore bien trop méconnu, Unmoored n'a pas à mon sens le succès tant mérité : amateurs ou aficionados de metal extrême mélodique et progressive typée scandinave, vous savez désormais quoi faire.
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