L’histoire d’
AZKEN AUZI commence avec les death métaleux toulonnais de
MANIAC, une formation qu’il ne sera pas honteux de classer en deuxième division et qui a sorti deux LP et quatre EP entre 2005 et 2019.
Laurent Λ (basse) et
Ludo Σ (chant, guitare) s’émancipent ensuite de leur fascination pour le gore et montent alors cette formation de
sludge doom très rapidement repérée par l’un des labels spécialistes du genre :
Argonauta Records. Par conséquent, on ne peut que se dire que ce premier album éponyme, faisant suite au single «
I Hate You » (2021), que l’on retrouve d’ailleurs ici en troisième place, doit pour le moins valoir le détour.
Avant de m’intéresser à la musique, je noterai deux petites choses : la première est que le nom du groupe signifie « dernier procès » en Basque (pourquoi des mecs de Toulon choisissent un nom basque, si vous avez la réponse je suis preneur), la seconde est que l’artwork est vraiment superbe, avec ce logo un poil crade qui laisse augurer une belle absence de raffinement musical. Et c’est effectivement le cas dès les premières mesures de « Disgrace » : le son est passé au papier de verre, la basse vrombit ses rythmiques plombées, le batteur fait son boulot de marteau sur son enclume en toms et cuivres, le chanteur éructe, se foutant du mélodieux ou tout simplement de l’agréable, quant à la guitare, elle contribue à épaissir encore plus la mélasse, si tant est que cela fut nécessaire.
On discernera à l’occasion quelques influences : les débuts de
DIRGE ou encore de
NEUROSIS lorsqu’il était encore dans sa période
hardcore et, chose que j’apprécie par-dessus tout,
AZKEN AUZI n’est pas dans un trip « weed » psychédélique, élément qui finit généralement par me faire sortir complètement d’un disque… De plus, en alternant les titres chantés (« Disgrace » ; « I Hate You » ; « K.R.L.H. ») et les purs instrumentaux (« Azken Auzi » ; « Rho Scorpii » ; « Home »), le trio démontre que ses compositions sont suffisamment solides pour pouvoir se passer de vocaliste, et ce en dépit du fait que les riffs ont quand même tendance à se répéter un peu. Cependant, les musiciens parviennent à éviter la monotonie en utilisant avec une grande intelligence les changements de tessitures sonores, les différents effets de distorsion et de fuzz allant tantôt crescendo, tantôt decrescendo pour jouer sur les intensités. Evidemment, ce procédé est bien connu de tous les groupes qui n’ont que deux riffs par chansons, surtout lorsqu’elles durent longtemps (ici, on doit être sur une moyenne de sept minutes), mais encore faut-il savoir le faire avec finesse.
En définitive, pour une entrée sur la scène
sludge,
AZKEN AUZI se pointe quand même avec un gros morceau entre les pognes, certes encore perfectible (certaines transitions me semblent parfois un peu abruptes et mériteraient un peu plus d’arrangements ou un meilleur mixage) mais déjà riche de promesses. Et sur scène, ça doit être du très costaud compte-tenu de l’aspect massif de l’ensemble. J’ai hâte d’entendre la suite !
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