Dark Sanctuary - Cernunnos
Chronique
Dark Sanctuary Cernunnos
Le retour de DARK SANCTUARY… Est-ce qu’il n’y a pas un fan qui n’ait trépigné en apprenant que le groupe français revenait enfin après 14 ans sans véritable nouvel album ? Parce que Metal, paru en 2017 n’était finalement qu’un joli passe-temps d’auto-reprises version légèrement électrique. Il avait surtout permis de nous dire que la formation existait encore et qu’elle reviendrait sans doute un genre nous abreuver de ses ambiances si personnelles, douces et envoûtantes. Là encore, 5 ans ont passé ! Et je dois avouer que les émotions se sont très vite enchaînées et mélangées. La joie d’apprendre l’arrivée de ce Cernunnos a tout de suite laissé place à une petite suspicion à la vue de la pochette. C’est du Valnoir… Et ça se voit tout de suite que c’est notre phénomène qui s’en est chargé, le style, la symétrie, les cadres… Et sans remettre en question les qualités que beaucoup lui trouvent, j’ai énormément de mal à concevoir qu’il convient aux ambiances de DARK SANCTUARY… Il ne faut sans doute pas s’enfermer éternellement dans un visuel en particulier, mais est-ce que c’est celui qui colle le mieux aux 11 nouvelles compositions ? La réponse variera sans doute selon les auditeurs, mais pour moi ça ne le fait pas… Je ne pénètre absolument pas dans l’univers du groupe avec cette « fresque ». Mais voilà, si elle m’a inquiété au premier contact, l’écoute de l’album m’a totalement rassuré. DARK SANCTUARY est de retour avec ses plus beaux avantages, avec des titres qui atteignent un niveau supérieur à l’album éponyme de 2009, un niveau au moins égal à celui de la série Exaudi Vocem Meam (2005-2006), un niveau tout de même légèrement en-dessous de Royaume mélancolique, De lumière et d’obscurité et L’être las – L’envers du miroir, trilogie intouchable à mes oreilles pour des raisons de souvenirs de découvertes et de la nostalgie qui en découle…
DARK SANCTUARY, c’est toujours un groupe guidé par le même esprit, puisque mené par les mêmes âmes. Arkdae (BEKHIRA) aux guitares et claviers, Hylgaryss (LE PROCHAIN HIVER) au clavier et au chant sur deux morceaux, Sombre Cÿr à la basse et aux percussions, Coralie au violon, et évidemment Dame Pandora au chant principal, féminin. Chacun est donc bien à sa place, et chacun rappelle une nouvelle qu’il est indispensable à la formation, car c’est véritablement la somme de leurs talents respectifs à tous qui crée une osmose irrésistible. Précisons par contre qu’une violoncelliste fait également son apparition au sein de la troupe.
Cernunnos est composé de 11 compositions, et s’il est meilleur que certains albums, c’est parce qu’il intègre des nouveautés tout en respectant l’univers du groupe. Et s’il est moins bon que d’autres, c’est aussi parce qu’il intègre des nouveautés tout en respectant l’univers du groupe. Oui, c’est à la fois un avantage et un très léger défaut. Car malgré tout le plaisir, toute la force, tout le charme des compositions classiques de DARK SANCTUARY, il est bien compliqué de surpasser ce qui a été proposé auparavant. Quand bien même un nouveau morceau serait objectivement mieux construit ou abouti qu’un ancien, il ne serait pas reconnu comme tel, parce qu’il arrive après les autres. Les morceaux qui respectent le schéma le plus connu de nos Français font donc du bien mais sans remplacer nos préférences. Ils sont suffisamment bons pour nous embarquer, et on ne peut qu’être sensible au piano-violon-voix. La magie opère et elle nous surélève au-dessus des problèmes pathétiques du quotidien. Une porte s’ouvre vers la triste et dure réalité, vers les fondamentales et pures émotions. C’est exactement ce que proposent entre autres « Asphodèle », « Ma plainte » ou « Mater Oceanum », et ils subjuguent par leur malheureuse beauté. Mais cette fois-ci, des compositions apportent d’autres éléments qui viennent renforcer l’approche mystique. Ce sont des vocaux ou des chœurs aux influences plus shamaniques. « Yksin » en est un bel exemple, avec d’ailleurs des paroles qui ne sont plus uniquement en français ou latin, mais aussi en finnois. Les ambiances de l’album sont aussi plus variées, et c’est peut-être bien ce que voulait suggérer cette pochette, en nous sortant des cimetières, en ne montrant pas une sculpture sur tombe mais un environnement plus naturel, même si la mort y rôde encore et toujours…
Si je suis convaincu par cet album de DARK SANCTUARY, c’est parce qu’il s’est partagé entre des titres comme j’en attendais et un nouveau visage. Je préfère les morceaux classiques, mais ils n’auraient pas suffi. J’aurais sans doute dit de l’album : « Nous retrouvons les mêmes ambiances, magnifiques, mais sans aller plus loin ». Là, je peux dire que les nouvelles orientations rendent l’album plus pertinent, plus fidèle à l’état d’esprit des membres désormais. Ils ont leur passé, ancré dans leur âme, mais ils ont aussi d’autres expériences, d’autres réflexions à partager, et ils ont réussi à les intégrer dans leur histoire musicale. C’est magnifique, et c’est en partie grâce à un grand amoureux de la nature : Øystein G. Brun de BORKNAGAR. Le Norvégien a mixé cet album dans son Crosound Studio…
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