Il se passe quoi dans le Sud-Ouest de la France en ce moment ? Il y a eu
CYPRINE,
SMASHED, maintenant
TRUIE de Bayonne… Bon sang ! Ce n’était pas comme ça du temps de ma jeunesse ! Il y avait bien
HYPNOSIS à ses débuts mais les plus gros trucs de
metal que l’on pouvait alors écouter étaient clairement à rechercher soit du côté du Pays-Basque espagnol soit du côté de Bordeaux, je pense par exemple à
OVERSOUL, à
ASGARD dont l’EP «
Chamane » raisonne encore à mes oreilles… Mais voilà tout, il ne pleuvait pas des groupes à tous les coins de rue, c’était un autre temps ma bonne dame ! Sinon,
TRUIE, à part être la femelle du cochon, c’est quoi ? Un duo de joyeux drilles qui a débuté sa carrière en 2017 via la compilation «
Bukkake », ces deux mots accolés ressemblant étrangement à la recherche que je viens de faire en mode « navigation privée ». Après cela il y a eu en 2019 l’EP «
Gokkun » (aucun rapport avec Son Goku hein, là aussi passez en navigation privée pour faire votre enquête), le single « Tequila & filles de joie » (2020) et, enfin, ce premier album joliment nommé «
Ménophilie » mais cachant en fait une pratique qui pourrait rebuter les moins gourmands d’entre-nous. Après tout, qui n’aime pas déguster de la confiture aux fruits rouges hein ? A ce sujet, un mot sur l’ensemble des pochettes réalisées par le groupe : toutes merveilleuses, elles pourraient divinement illustrer des publicités alimentaires dans le catalogue « Bonne Maman » ou « La Laitière » mais il y a juste ce qu’il faut de saloperie suggérée pour qu’on n’ait pas envie qu’un enfant y attarde de trop son regard… Je finirai cette plutôt longue introduction pour vous dire que le raffinement s’arrête dans tous les cas ici : avec des titres tels que « Cassage de cul (en Do mineur) », « Inturlute » ou « #pute », «
Ménophilie » c’est ni plus ni moins que dix coups de boutoir dans le derche en seulement trente minutes, sachant qu’il y a de fortes chances que pour se nettoyer le rectum, on ait juste droit à une douche dorée. Bref, trêve de bavardages, les gars, c’est à vous !
Première surprise, le « Prologue : l’appel de Renfield » me laisse à croire que je me suis trompé de disque car je ne m’attendais pas à mettre les pieds dans une boîte de nuit. Heureusement, la célèbre réplique « Tu retires tout, y compris le tampax » extraite du film « Maitresse très particulière » me rappelle à l’ordre et « Bite en cage » finit de me clouer le prépuce à la table : un
death metal massif, épais et poisseux (évidemment), très axé sur des rythmiques « groove » ainsi qu’un chant oscillant entre le très guttural et le pur pig squeal, une recette efficace qui a déjà fait ses preuves. Le reste est à l’avenant, entre samples pornos-comiques (« Tu vas souffrir avant de me sucer les couilles » ; « J’ai le gland qui va éclater ») ou éducatifs (un bien grand mot), passages
dance dignes du Gélosia 2000 des grands soirs (toi-même tu sais) et matraquages brutaux mais jamais idiots. En effet, le
death de
TRUIE est à l’image de ses jaquettes : parfaitement propre, à la différence des petites culottes des protagonistes croisées dans les historiettes comptées par nos deux lubriques. Des riffs carrés, pas hyper techniques mais qui foutent de bonnes calottes derrière la tête, une production sans accroc, il y a même une petite surprise avec l’apparition de
J. (
TATTVA) en chanteur invité sur « Pénétrarium ».
Au final, s’il y a bien un seul souci avec «
Ménophilie », c’est que je retiens davantage les répliques de films que les compositions, pourtant parfois variées, notamment « Salace Palace » et « O Sultan impuissant » qui développent une ambiance symphonique pas dégueulasse. Seulement au-delà de ça, les titres se ressemblent quand même beaucoup et ne se différencient que par des gimmicks électroniques ou quelques passages de grande littérature : « Navette Z.O.B 669, ici la Terre. Nous détectons une charge séminale anormalement élevée dans votre machine sexuelle Vidax, le robot qui vide un max. Les réservoirs sont pleins ! Risque d'explosion de foutre intersidérale. Répondez de toute urgence ! » (« Voie Lacteuse »). Que dire de plus ? La prochaine fois que je reviens à Bayonne, je guetterai voir si
TRUIE ne donne pas un petit concert familial, j’achèterai un t-shirt, ce sera certainement une chic soirée.
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