Devangelic - Xul
Chronique
Devangelic Xul
Revenant aux affaires tous les trois ans avec un nouveau long-format le quatuor de Rome continue son petit bonhomme de chemin avec ici le quatrième volet d’une aventure commencée il y’a onze ans désormais, et qui se bonifie avec l’âge. S’il a toujours été considéré comme un groupe de seconde zone dans un genre très balisé et saturé, force est de reconnaître qu’après des débuts hésitants et timorés il avait redressé la barre avec un
« Ersetu » plus intéressant, à défaut d’être vraiment mémorable. Néanmoins on sentait ici que les gars souhaitaient s’affranchir de certaines influences trop marquées pour aller vers de nouveaux horizons, et qui bien que lorgnant toujours vers DEEDS OF FLESH (et les Etats-Unis en général) voient aussi l’apport d’un côté NILE plus marqué, bien que tout cela reste encore très calibré. Cependant si tout cet opus va être totalement sans surprises il n’en reste pas moins intéressant et fort plaisant, tant les Italiens continuent de gagner en expérience sans chercher la surenchère à tout prix et cela leur convient très bien, vu qu’à défaut de marquer l’année on va quand même passer un très bon moment porté par une efficacité sans bornes.
On est en effet heureux de constater que ceux-ci font du très bon boulot sur l’excellent « Scribes Of Xul », vu qu’ils nous sortent directement toute leur variété et panel rythmique et le tout étant porté par un dynamisme insolent et contagieux qui donne clairement envie d’en découdre au milieu de cette alternance de vitesse et de lourdeur constante. Ça sera d’ailleurs le crédo du tout aussi incisif « Which Shall Be The Darkness Of The Heretic », qui reprend exactement les mêmes éléments tout en se montrant plus primitif et instinctif vu ça va tabasser plus fortement et sans baisses de régime notables. Et histoire de clôturer dignement ce premier tiers d’album le combo nous sort de derrière les fagots « Udug-Hul Incantation » qui se distingue du reste de par sa lourdeur constante et sa vitesse bridée au maximum, d’où émerge ainsi une ambiance étouffante et rampante renforcée vu que ça n’accélère jamais afin de maintenir une pression continue et inquiétante. Si l’on pourra reprocher à cette plage de s’étirer un peu inutilement (et donner ainsi l’impression de légèrement se répéter) elle montre que les mecs restent attractifs même en levant le pied, un constat qui va se retrouver à plusieurs reprises un peu plus loin. Car une fois l’interlude passé place à la seconde partie qui repart sur les mêmes bases que la précédente, via le classique et impeccable « Sirius, Draconis, Capricornus » qui trouve le moyen de lorgner presque vers le Doom sans pour autant oublier les explosions de violence débridée menées à deux-cent à l’heure, pour un rendu certes en pilotage-automatique mais parfaitement mené à l’instar du court et efficace « Ignominious Flesh Degradation », qui fait le job comme il faut à défaut d’être mémorable. D’ailleurs le passage central sur cette galette sera finalement le seul à baisser un peu en intérêt tant ici ça va se montrer relativement quelconque (« Worship Of The Black Flames » pour ne pas le nommer), même si ça reste néanmoins d’un niveau largement convenable. Terminant les hostilités sans prises de risques majeures que ce soit sur l’efficace et varié « Shadows Of The Iniquitous » ou sur le long « Sa Belet Ersetim Ki'Am Parsusa » (qui contient quelques passages hyper remuants et propices au secouage de nuque), tout cela confirme que les Transalpins - sans être encore au niveau des ténors du genre d’outre-Atlantique - ont clairement gagné en maturité et en force.
Car signant leur meilleure réalisation à ce jour ceux-ci offrent un pur moment de Brutal Death sans prétentions ni excès divers qui se place dans la droite ligne de son prédécesseur, tout en étant légèrement plus diversifié ce qui lui permet ainsi de gagner en fluidité. Désormais dans le haut du panier de la deuxième division du genre à l’étranger il se place en revanche en bonne place dans son pays où les ténors historiques ou récents en matière de grosse violence semblent avoir du mal à se renouveler (HOUR OF PENANCE, HIDEOUS DIVINITY), tout en frôlant désormais les leaders locaux (ANTROPOFAGUS, ou les regrettés SEPTYCAL GORGE)… à condition toutefois de continuer dans cette voie pour la prochaine sortie. Autant dire qu’on surveillera cela avec attention vu que l’entité semble désormais mûre pour aller au palier supérieur, attention néanmoins à ne pas se brûler les ailes d’ici là ou choper la grosse tête mais on suppose que cela n’arrivera pas de par le sérieux dont elle fait preuve depuis toujours.
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