Old Black - Vagabönd Öf Hell
Chronique
Old Black Vagabönd Öf Hell (EP)
Peu connu encore dans notre belle contrée OLD BLACK est pourtant un vieux briscard du Metal noir hexagonal qui se complait dans l’obscurité depuis 2006, et ce même s’il n’a jamais été véritablement productif vu qu’il lui a fallu douze ans pour sortir un agréable premier album
(« Just Fucking Christ »), et cinq années supplémentaires avant de refaire parler de lui via ce court Ep particulièrement délicieux. Si celui-ci n’a rien changé à ses habitudes musicales antérieures (vu que ça évolue toujours dans un registre crade et primitif, où la sueur, le sexe, la drogue et le blasphème se mêlent à une musique typiquement Black), il y’a quand même un soupçon de nouveauté avec des influences plus marquées de BATHORY, VENOM et surtout MOTÖRHEAD. Car clairement on peut dire que tout ici rappelle Lemmy... que ce soit via la pochette que par la police de caractères, ou encore par les trémas sur les O et le style graphique proche de celui de l’excellent « Kiss Of Death », et surtout du fait des compos courtes (aucune ne dépasse les quatre minutes) et endiablées aux influences Punk et Rock N’Roll totalement visibles et assumées. Du coup il est évident qu’on ne va pas partir dans de grandes envolées techniques ni arrangements grandiloquents, vu qu’on va rester dans un registre direct, frontal et radical taillé pour la scène et qui va faire parfaitement son boulot de défouloir idéal pour les concerts et pour les équipées sauvages en bécane.
Car si on a pu reprocher à l’ancien one-man band (désormais un trio à part entière) de pratiquer une musique trop "true satanik ov hell" à l'intérêt limité et à l'exécution bordélique il n'en est rien ici, vu qu'il s'est légèrement éloigné de cela pour lorgner vers un enfer alcoolisé et festif riche en chaleur et en graisse. D’ailleurs pour rester dans le domaine des virées à moto l’introduction (« Ride To Hell ») va retentir sous la forme d’un moteur de Harley et de routière prêt à rugir et à démarrer, et une fois cela fait c’est parti pour un quart-d’heure de musique qui s’ouvre sur le lourd et rampant « Petröl » à l’écriture primitive à outrance (qui peut finir par être monotone à la longue). Si tout cela va avoir un peu de mal à décoller de par ce tempo bridé - et qui n’explose que trop tardivement, on va rester totalement dans un univers rampant, viril et qui sent le fauve avant que la densité ne se renforce et que l’entité ne trouve sa vitesse de croisière via d’abord l’impeccable « Still Drunk », au nom totalement en raccord et à l’entrain plus généralisé. En effet dès l’introduction de batterie (qui semble calquée sur celle de « Living After Midnight » de JUDAS PRIEST) l’ensemble montre une rapidité plus importante et des riffs plus affûtés, même si ça reste majoritairement assez posé et que des courts passages tribaux et un solo désarticulé finissent par densifier tout ça et offrir des accents Heavy très agréables entre deux riffs typiquement Crust... pour un rendu qui pue dans tous les sens du terme, autant l’authenticité que l’humidité des caves. Continuant son concert devant l’assemblée de bikers réunis (la production rauque et crachotante donnant clairement l’impression d’avoir été enregistrée sur scène) « Vagabönd Öf Hell » voit l’apport de passages mid-tempo parfaits pour secouer la tête et bien installés entre des plans lourds et écrasants toujours aussi rudimentaires, et ce avant que les hostilités ne se terminent sur le très bon « Fishgirl ». Servant de parfait condensé cette ultime plage nous sort quelques accents épiques bien troussés tout en jouant sur l’alternance continue et le grand-écart rythmique enfin plus mis en avant, sans pour autant chercher à complexifier l’ensemble... tout ça avant que le deux-roues ne rugisse de nouveau pour reprendre la route et nous faire comprendre que le disque est désormais terminé.
Et c’est cela finalement qui sied le mieux à la bande, car ce rendu sans chichis totalement assumé et exécuté de façon pas toujours juste permet aux morceaux de gagner en attractivité... ce qui aurait été sûrement moins le cas avec nombre d’effets synthétiques inutiles. Alors oui on pourra reprocher que ça manque souvent de couilles et qu’on aurait aimé que les mecs se lâchent un peu plus du côté de la rapidité c’est effectivement une réalité, mais en revanche cela confère une aura particulière à cet enregistrement idéal à s’écouter en dilettante avec une binouze à la main et des potes qui jacassent tout autour. Car il ne faudra pas espérer mieux tant ça reste quand même relativement quelconque mais parfait pour l’underground le plus profond... après si le groupe veut espérer un peu plus de lumière il lui faudra clairement aller au-delà de ça et proposer une musique plus consistante, mais cela ne semble pas être sa recherche actuelle. De fait tout cela contentera aisément les adeptes des bons moments entre amis dans un pub ou autour d’un barbecue qui aiment la simplicité et certaines valeurs fraternelles, tout ce qu’il y’a ici en fait et c’est amplement suffisant pour apprécier le résultat global... loin d’être mémorable mais terriblement sincère et sympathique ce qui ne peut pas être négatif au final.
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