Du côté de Lyon, j’ai l’impression qu’il y a depuis quelques temps deux passions majeures : le chichon qui tabasse sa mère et le
grind. Nous avions déjà eu le
« Bon shit, bon genre » de
LOVGUN, voici à présent
HORDUR qui vient nous chanter « Le shit et le couvert », morceau d’ouverture de sa troisième sortie : «
Bistre Repetita ». Evidemment, quel label retrouve-t-on derrière ce nouveau méfait extrême ?
Lixiviat Records bien entendu ! Les mecs de cette boîte sont décidemment dans tous les mauvais coups portés à nos cervelets. En un mot : incontournables.
Fidèle à son esthétique du collage, la pochette est très semblable aux deux précédentes, rendant la distinction assez difficile. De toute façon c’est le foutoir, il me faudrait des heures pour le détailler et rien que le temps que j’écrive cela la moitié du disque vient de défiler. Bah oui les gars, c’est du
grind death dont il est question, pas de la musique de chambre ! Vingt-et-un titres, quasiment aucun au-dessus de la minute, l’habitué de ce style musical ne sera pas dépaysé. A la différence d’une sérieuse partie de zizi-panpan, le
grind, plus c’est court, plus c’est bon.
Comme il se doit, l’auditeur s’en prend systématiquement plein la tronche, sans temps mous ni trompettes. Batterie blastée à mort avec supplément caisse claire en rimshot, apparemment une seule guitare au son plus qu’épais pour rendre la présence d’une basse effectivement superflue puis deux hurleurs carburant à l’ammoniaque. Mais ce n’est pas pour autant que
HORDUR compose une musique simpliste. Ainsi, un titre tel que « La nuit s’éclaire sous les torches humaines » mélange la furie du
grind avec un ralentissement soudain presque
doom death et des dérapages de guitares propres à la musique
noise rock, le résultat est tout simplement destructeur. Je pourrais tous les citer mais les plans
thrash nucléaire de « Les racines pétées » se posent aussi là question férocité primitive.
Pour accompagner une telle barbarie instrumentale, il fallait bien un panel de voix représentatives du genre. Ici, c’est la samaritaine de la violence pure : hurlements, cris hystériques, meuglements, beuglements, grognements, râles d’agonie, tout file à la vitesse d’une chiasse foudroyante qui te laisserait en nage et au bord du malaise, livide, sur la cuvette de tes chiottes. Après, j’avoue que je suis très (trop ?) bon public dès qu’il s’agit de me faire malmener les tympans et que je suis souvent bien plus conciliant avec les groupes
grind death qu’avec ceux évoluant dans d’autres genres, le
black notamment pour ne pas parler du
heavy voire pire, du
hard rock. Mais que pourrais-je bien reprocher à «
Bistre repetita » ? Que les morceaux soient trop courts ? Mais que j’aille me faire cuire le cul, c’est du
grind ! Que la production soit un peu trop sourde et que l’on ne distingue pas toujours très bien les vocaux ou les subtilités de la guitare ? Mais que j’aille me faire cuire le cul, c’est du
grind ! A la limite, je trouve la batterie un peu trop en retrait mais c’est vraiment pour pinailler car, encore une fois avec l’école lyonnaise, je me fais rosser tel le vilain garnement pris par sa mère en train de se palucher sur le bas de maillot de bain de sa cousine. Une fessée donc ? Oh que oui ! Une bien grosse, qui te laisse le joufflu en fusion pendant plusieurs jours.
Et puis j’aime bien aussi le côté random des noms de chansons qui semblent avoir été inventés au tout dernier moment histoire de ne pas juste avoir des numéros à proposer, cela contribue à renforcer cette ambiance de bordel absolu.
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