Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le but premier d’une compilation est généralement de promouvoir les artistes figurant dessus, qu’ils soient en devenir ou déjà établis dans le milieu (je pense notamment à Inside Conflict ou GTI dans le cas présent). Malgré tout, si cette compilation est destinée à montrer un panorama assez exhaustif de le scène Hardcore/Grind/Metal française, elle est aussi l’opportunité de réunir des groupes s’étant déjà croisés sur scène et ayant vraisemblablement tissés des liens d’amitié. Quoiqu’il en soit, pour cette première sortie du label Krawa Production, les choses ont été faites en grand avec un design soigné et une track-list impressionnante - 21 groupes pour autant de morceaux - que j’ai choisi de disséquer un par un afin de ne pénaliser aucune formation :
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Inside Conflict -
Bastard of creation (live) : c’est avec plaisir que l’on retrouve feu-Inside Conflict avec une version live d’un morceau extrait de leur dernier album « Spherical Mirage ». Du Brutalcore ultra carré et rythmé servi par une bonne production. A noter que c’est Baloo (de Dynasty’s Bastards, également sur cette compilation), le dernier chanteur en date, qui officie sur ce morceau. Une excellente entrée en matière qui donne le ton, relativement extrême, de la compil.
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Imply In All -
Unfair : on reste dans le Brutalcore avec cet extrait de leur démo « Relentless » (2004). Ce morceau joue la carte de la variation des atmosphères avec de nombreux changements de tempos et une alternance entre voix Hardcore et chant Death bien gras. S’il est dommage que la caisse claire sonne un peu trop comme une boîte à rythme, ce morceau contient des duels guitare / batterie (un peu comme sur la fin de « Remembrance » de Gojira par exemple) bien trippants.
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Gameness -
The Power of love : on est ici dans un registre plus mélodique que les 2 titres précédents même si la voix continue de faire le lien avec le Hardcore (le chanteur s’essayant aussi au chant clair, avec moins de maîtrise cependant). Si le style de prédilection de Gameness reste l’Emocore ce morceau contient néanmoins des passages presque rock alternatifs rappelant The Pixies (en plus bourrin évidemment).
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Feeding -
29 dec : après une intro qui m’a, pour être franc, laissé de marbre, le morceau évolue vers un Post HxC envoûtant et poignant rappelant Isis ou Gantz. C’est, selon moi, ce passage qui fait tout l’attrait du morceau malgré quelques parties de chant, aussi variées soient-elles, pas toujours adéquat (le chant Death notamment).
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Munky Posse -
The kinetic of decadence : là, on ne rigole plus. Munky Posse nous balance un Hardcore teinté de Metal bien virulent et hyper rythmé qui donne automatiquement l’envie de se jeter partout. Cependant, le groupe sait calmer le jeu quand il le faut en incluant quelques passages plus émo. Un morceau qui vous laisse en tout cas sur les rotules.
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Violence Conjugale -
J’ai appris qu’il se shootait : dès les premières notes, on a bizarrement l’impression d’entendre un groupe de Garage-Punk (impression renforcée par la production très sèche). Mais lorsque la voix arrive, on est complètement décontenancé : pas très bien maîtrisée, elle est surtout complètement inadaptée à la musique, que ce soit sur les parties instrumentales mélodiques du début que sur la fin plus apocalyptique qui fait penser un peu à du Neurosis. Un morceau plutôt difficile à assimiler donc.
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GTI -
Utopia : un morceau relativement connu issu d'« Utopia City », le premier album des Nantais dans lequel on retrouve leur mix improbable (mais néanmoins efficace) entre la puissance de feu de Gojira et les délires de Carnival In Coal (avec les différents passages dance qui jalonnent le morceau). Pour plus de détails, je vous renvoie à la chro de Keyser
ici (le morceau en question étant dispo en mp3).
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Sickbag -
1984 : Un nouveau morceau en exclu dans la droite ligne de leur démo « A perfect world (of shit) » (chroniquée
ici). Du Grind technique mariant à merveille blasts dévastateurs, riffs dissonants parfois connotés Black et duels entre chant Death et Hardcore.
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Nesseria -
Les alternatives : initiateur du projet, c’est naturellement que l’on retrouve Nesseria sur la compil avec un extrait de leur dernière démo. Le groupe évolue lui aussi dans un Grind technique avec un gros travail au niveau des rythmiques qui varient constamment et donnent ainsi un côté vraiment apocalyptique à la musique.
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Saïlence -
From a slave to a man : structure de morceau beaucoup plus basique pour cet extrait de la démo “Another Chance » (chroniquée par Cyd
ici). Saïlence donne dans le hardcore pêchu et sans fioriture avec cependant une influence Metal (Thrash surtout) bien présente. Un morceau pas franchement original mais qui se laisse écouter avec plaisir.
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Shedding Skin -
Fils : si le riff d’intro de la chanson s’avère bien heavy, il n’est en revanche pas très incisif ce qui se généralise hélas sur le reste du morceau. Dommage donc que les parties de guitare manquent de pêche car de leur côté, les plans de batterie, variés et bien exécutés, apportent une touche chaotique bienvenue.
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D’la Coke et des Putes -
Ma main dans ta gueule : Introduit par un sample du film Bernie (me semble-t-il), ce morceau donne dans le Grindcore classique. Gros défouloir donc durant les 1mn10 du morceau surtout grâce à son rythme très rapide.
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Remorse -
Fears : difficile d’évoquer le musique d’un groupe que je connais personnellement. En fait, « Fears » est complètement représentative de l’orientation musicale suivie par Remorse depuis sa 3ème démo, « Grind Cutter ». Soit un Grind rapide, technique et déstructuré dans la lignée de Shora avec une production puissante mais saturée qui renforce le côté apocalyptique de la musique. A noter que le 1er album du groupe sortira très prochainement. Chronique de « Grind Cutter »
ici
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Dynasty’s Bastards -
Fuck you scumback : l’autre groupe de l’ex-chanteur d’Inside Conflict donc. Dynasty’s Bastards pratique un Hardcore de facture classique mais néanmoins ultra-dynamique et efficace avec ses chœurs pour appuyer le refrain et sa mosh-part de rigueur. Là encore, du bon défoulement.
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H-Tray -
Aberation : H-Tray partage des musiciens avec le groupe de Deathcore Ascaris. Et ça s’entend. Les 2 formations ont en effet une même aptitude à dénicher des intros parfaitement annonciatrices de l’atmosphère du morceau et surtout, elles savent composer des riffs qui font mouche à tous les coups. Ce morceau, qui figurera sur le prochain album, laisse donc augurer du meilleur, d’autant plus qu’il bénéficie d’un production très propre.
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Lost In Battle -
Refugee in oblivion : gros riff slayerien en intro puis le groupe calme le jeu avec notamment un joli break arpègé en son clair avant de repartir dans un registre plus bourrin. Visiblement, les influences musicales du groupe sont très variées (du Thrash au Post-Hardcore) ce qui se traduit par une grosse variété d’atmosphères au sein d’un même morceau. Mais cette variété ne nuit en rien à l’assimilation de ce morceau qui s’écoute avec grand plaisir.
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Conniving Silence -
Revenge : avec son intro Grind bien bourrine, Conniving Silence pourrait clairement lutter à armes égales avec Remorse pour le titre du groupe de plus extrême du disque. Cependant, le groupe a choisi d’incorporer des éléments Post-Hardcore à sa musique ce qui a pour effet d’aérer celle-ci sans toutefois être préjudiciable à la rage et l’atmosphère sombre qui transparaissent du morceau.
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Disturb -
Acts vs lives : place cette fois-ci au Metalcore, certes pas très original, mais néanmoins ultra-rythmé et efficace qui passe comme une lettre à la poste et servi par une très bonne prod qui permet d’apprécier au mieux les riffs incisifs du groupe.
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Juggernaut -
Self locking belief : on ressent tout autant d’influences Death brutal (à la Suffocation) que Hardcore dans ce morceau carré et très rythmé avec des riffs plus efficaces les uns que les autres et des mosh-parts de fous. Bref, j’adhère.
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Stillrise -
Burn your flag : retour au metalcore avec cet extrait de l’album « The blackest dawn » (chronique
ici). Là encore, l’originalité n’est pas le maître mot malgré quelques bons riffs et mosh-parts bien jouissifs. Par contre, comme Cyd, je déplore que la voix soit trop mise avant (alors qu’elle n’est pas l’atout principal) au dépens des guitare.
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8Control -
Mbc : on termine avec un morceau de Hardcore metallisé à la Merauder qui finit d’épuiser l’auditeur avec son rythme effréné.
Au final, cette compilation s’avère très homogène tant au niveau de la qualité des groupes présents que des styles musicaux abordés, tous complémentaires et relativement brutaux. Il n’y a donc pas vraiment de groupe qui se démarque plus qu’un autre, même si la meilleure production dont bénéficient certains leur confère un léger avantage. En tout cas, cette compilation a atteint son objectif en nous présentant une scène hardcore française solide, très professionnelle et créative.
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