Pour un peu, on aurait presque fini par oublier l’existence de Torture Rack qui depuis la sortie de son deuxième album en 2018 chroniqué ici même par notre ami Keyser (
Malefic Humiliation) n’a en effet plus beaucoup fait parler de lui. Bon, c’est vrai, il y a bien eu la sortie de ce EP en 2021 (
Pit Of Limbs) suivi en janvier 2023 par cette compilation (
Pit Of Mutilation) sur lesquels nous avons honteusement fait l’impasse mais de toute manière cela suffit rarement à exciter les foules... Il faut dire aussi qu’entre toutes ces sorties dont nous sommes inondés chaque jour et ces nouveaux groupes qui nous arrivent presque aussi régulièrement il est difficile de ne pas reléguer au second plan ceux dont l’actualité n’est pas débordante. Bref, tout ça pour vous dire qu’il était temps que les Américains se rappellent à nos bons souvenirs...
Une chose faite depuis le mois de juin de l’année dernière et la sortie de
Primeval Onslaught sur 20 Buck Spin. Un troisième album qui d'emblée brille par son illustration pour le moins brutale que l’on doit au célèbre Rok, tête pensante hallucinée et turbulente de feu Sadistik Exekution et illustrateur au coup de crayon particulièrement affuté et reconnaissable dont on a déjà pu apprécier le travail chez d’autres formations telles que Condor, Enthroned, Slaughter Messiah, Urn, Weregoat ou bien encore Whipstriker.
Enregistré avec soin à Portland au Helvete Sound Studio, ce nouvel album suit, sans aucune surprise, le chemin tracé par ses prédécesseurs puisqu’il n’entend en aucun cas changer la donne. Un constat évident à la lecture de ces deux chiffres :
- Dix titres.
- Vingt-six minutes.
Toujours aussi bête et méchant, le quatuor récemment devenu trio suite au départ du guitariste Pierce Williams (Ænigmatum, Azath, Skeletal Remains…) poursuit ici ses aventures au son d’un Death Metal rudimentaire et primitif toujours aussi proche du Cannibal Corpse des deux / trois premiers albums. Vous dire que l’on attendait autre chose de leur part serait évidemment vous mentir mais il n’empêche que les retrouver toujours aussi "inspirés" (avec des guillemets car Torture Rack n'a jamais été réputé pour son originalité) malgré les limites d’une telle formule n’en reste pas moins fort agréable. Il faut dire qu’il y a une fois de plus sur
Primeval Onslaught tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. Certes, rien d’inoubliable dans la recette déployée par le groupe de Portland tout au long de cette toute petite demi-heure mais l’essentiel est pourtant bien là.
Bref, si vous n’êtes pas du genre à vous formaliser sur les notions d’originalités et de nuances, vous êtes a priori le client idéal pour succomber aux charmes limités mais néanmoins avérés des Américains. On l’a vu un petit peu plus haut, le principal atout de Torture Rack est son approche pour le moins rudimentaire. Un Death Metal de babouins caractérisé principalement par cette alternance de passages plus ou moins rapides menés à coups de blasts et autres séquences thrashisantes toujours aussi simples et efficaces ("Decrepit Funeral Home" à 0:46, "Forced From The Pit" à 1:13, les très Punk "Morning Star Massacre" et "Fucked By Death" torchés tous les deux en un claquement de doigt, les entames en fanfare de "Victims Of Inquisitors" et surtout "Bone Snare" et "Descent To Infernal Chasms"...), de moments plus lourds histoire quand même de calmer un petit peu le jeu et offrir le temps d’un instant autre chose qu’un Death Metal mené le couteau entre les dents (les premiers instants de "Decrepit Funeral Home", "Forced From The Pit" à 1:33, "Impalement Storm" à 1:24, "Rotting Insignificance" à 1:04...) et enfin, cerise sur le gâteau, un sens du groove particulièrement affuté qui ne devrait pas manquer d’en faire remuer plus d’un ("Ceremonial Flesh Feast" et ses premières secondes très inspirées par Canniboul, "Decrepit Funeral Home" à 1:13 et 2:11, "Victims Of Inquisitors" à 0:15, la seconde partie de "Bone Snare", "Descent To Infernal Chasms" à 0:29...). À ce qui constitue le plus gros de l’équation il convient également d’ajouter quelques solos forcément un brin chaotiques et pas des plus techniques (« Ceremonial Flesh Feast" à 0:24 et 2:34, "Décrépit Funeral Home" à 2:00, "Victims Of Inquisitors" à 1:15, "Fucked By Death" à 0:59, "Impalement Storm" à 2:17...), quelques leads très succincts ("Forced From The Pit" à 2:01), ainsi qu’un growl profond dénué de finesse et de relief.
Alors certes la formule est effectivement vue, revue et archi-revue mais elle n’en reste pas moins, lorsqu’exécutée de la sorte, d’une efficacité à toute épreuve. Une approche archaïque, sauvage et grossière qui mise absolument tout sur le moment présent et rien d’autre. De fait, un album comme
Primeval Onslaught ne fera évidemment pas date dans l’histoire du Death Metal mais peu importe dans la mesure où le plaisir est bien là à chaque seconde. Certes, l’ensemble peut sembler parfois un brin répétitif mais Torture Rack continue ici de tirer son épingle du jeu grâce à une efficacité de tous les instants et à une concision qui lui évite de s’auto-plomber... Bref, rien de bien nouveau (ni de bien sorcier) pour le groupe de Portland qui continue de tracer sa voie dans un registre très limité mais néanmoins toujours aussi jouissif et immédiat lorsqu’il est aussi rondement mené. Certainement pas le disque de l'année dernière mais un bon défouloir pour qui aurait besoin de transpirer à grosses goutes le temps d'une petite demi-heure.
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