Yasuyuki Suzuki, pour tous ceux qui s’intéressent à la scène japonaise, ce n’est pas le dernier de la classe, loin de là. Avec sa désormais petite cinquantaine, il œuvre et a œuvré notamment dans
ABIGAIL et
BARBATOS, soit deux des figures emblématiques du
black thrash nippon avec également une importante reconnaissance internationale. Bref, ce n’est pas n’importe qui, loin de là, le type est une espèce de légende vivante. Et comme s’il n’avait pas suffisamment affaire avec ses nombreuses autres formations parallèles, il s’est lancé cette année dans un nouveau projet solo,
ORGASM 666. Allons messieurs, restez décents, ce n’est pas parce que la pochette est hautement significatrice qu’il ne faut pas remonter votre braguette. Oui, je sais, les menstrues d’un succube dénudé attise fortement les appétits charnels et ce prêtre a une foi bien dure pour résister ainsi à la tentation lubrique…
«
Blood Vagina Angel », c’est quinze titres expédiés en à peine plus de trente minutes. Le
black metal y est aussi pur que brutal, le batteur
Kenjiro (qui partage bon nombre de groupes avec
Yasuyuki) dynamitant le tout avec ses blasts secs et sans pitié. Chaque titre est un blasphème à lui seul (« Goat Sex » ; « Hells Sodomizer » ; « Vagina Pentagram » ; etc.), leur brièveté pouvant placer le groupe du côté d’une veine
punk crust black rudimentaire, l’odeur de soufre du
thrash brutal n’étant jamais très loin (« Black Metal Sluts »). Quelque part, il y a un petit côté
BEWITCHED mais qui aurait salement morflé car cent fois plus crade, plus extrême et surtout plus intéressant.
Evidemment, un disque pareil ne nécessite que peu de neurones éveillés pour être appréhendé et compris. Dès lors que l’on aime son
black grésillant et gueulard, sexuellement outrageant, dans l’agression constante avec un chant bien criard noyé dans la reverb’, c’est forcément l’amour fou à la première écoute ! Eh oui je suis sous le charme de ces compositions rudimentaires qui ne s’embarrassent d’aucune subtilité stylistique ou langagière pour ne louer que l’ordure et la débauche. C’est salutaire, vital même, surtout dans notre Occident déclinant, croulant sous le poids de la morale. Oui j’ai envie de pouvoir encore contempler des pochettes où il y a du nu, du sang, lire des paroles provocantes, écouter une musique radicale et, comme au moment où j’écris ces lignes, nous sommes encore en période de fêtes, je vais faire une petite prière pour qu’
ORGASM 666 passe près de chez moi en concert, avec ses nonnes sanglantes, ses excès, son jusqu’au-boutisme décomplexé !
En un mot, «
Blood Vagina Angel » est jouissif. Métaphore aisée je le conçois mais de tels joyaux noirs méritent d’être portés à la lumière du plus grand nombre, pour des questions de salubrité mentale, de combat éthique. Dans le genre, nous ne sommes pas loin du 10/10, d’ailleurs, vous pouvez considérer que mon 9 en est un.
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