Scent Of Death - Into Everlasting Hate
Chronique
Scent Of Death Into Everlasting Hate
Si on a souvent dit et répété que l’Espagne manque clairement de noms accrocheurs au sein de sa scène extrême SCENT OF DEATH est en revanche un des meilleurs éléments que le royaume ait engendré depuis un bon moment, et ce malgré une visibilité toute relative et une productivité particulièrement réduite. Car depuis leurs débuts en 1998 les Galiciens nous ont seulement proposé un Ep suivi par deux très bons opus (notamment le furieux et impeccable « Of Martyrs’s Agony And Hate » en 2012), avant de se mettre en pause plus ou moins forcée durant pratiquement onze années où ça a été pratiquement un silence radio intégral. Pourtant durant cette période le groupe en a profité pour intégrer une nouvelle recrue à la basse et surtout récemment un nouveau chanteur, ce qui lui a enfin permis (désormais au complet) de repasser par la case studio alors qu’on avait fini par désespérer que cela se refasse un jour. Du coup ce troisième album depuis 2005 est presque un miracle en soi tant on ne l’espérait plus, et le moins que l’on puisse dire c’est que cette longue attente en valait la peine tant il va se montrer du même acabit que ses prédécesseurs, tout en offrant également plus de variations et de densité à une musique qui reste une fois encore dans un schéma typiquement d’outre-Atlantique. Car s’inspirant toujours d’HATE ETERNAL comme de GORGASM le quintet va livrer un disque sans surprises mais toujours aussi redoutable dans la brutalité comme l’exécution, dévoilant un peu plus de lourdeur conjuguée à un degré technique qui a clairement grimpé d’un cran.
En effet d’entrée ces points précis vont nous prendre directement à la gorge sans jamais relâcher la pression, comme va le démontrer l’impeccable et réussi « Sooner Or Later » qui va proposer tout le panel habituel propre au genre, où les rafales blastées à la mitraillette côtoient des passages plus lents et pachydermiques en bonne intelligence pour un rendu très classique mais hyper efficace. D’ailleurs afin de montrer qu’elle est en pleine forme et qu’elle a envie d’en découdre l’entité démarre pied au plancher en balançant après cette excellente ouverture le tout aussi violent et impeccable « The Choice Of The Strong », qui va se montrer aussi plus varié et remuant de par l’apport de quelques plans mid-tempo implacables. Et puis doucement et de manière insidieuse la bande va légèrement ralentir la cadence en proposant plus de place à des moments lents et lourds écrasants au possible (sans pour autant en oublier la facette rudimentaire et brutale) qui commencent à apparaître sur « The Mute Idol » au grand-écart permanent. Tout ça va continuer ensuite à s’accentuer via le sombre et oppressant « Romans » aux accents syncopés et au long lead pénétrant, qui fait particulièrement mal aux nuques les plus solides. Si ici tout est rampant et oppressant de noirceur impénétrable on y voit également un supplément de technicité sans qu’elle soit pour autant excessive, et ce constat va s’appliquer sur la seconde partie de ce long-format qui démarre sur le plus travaillé « Tortured Mind » où tout est passé en revue entre de nombreuses cassures qui ne nuisent pas à l’attractivité, tant l’ensemble reste cohérent sans risque de décrocher en cours de route.
Car si « Among Them » va encore s’épaissir jusqu’à être totalement imperméable à la rare lumière existante cela reste parfaitement maîtrisé, tout ça en ajoutant quelques passages explosifs pour démontrer que tout n’est pas condamné à être lent et étouffant même si ici ça prend plus de place qu’auparavant sans dépareiller avec le reste. Si tout cette sensation d’écrasement a été poussée à son paroxysme le direct et frontal « Indoctrinated » va permettre de s’apercevoir que les mecs sont revenus aux fondamentaux primitifs et radicaux, en remettant les blasts et grand-écart à l’honneur... et ça c’étant sans compter la conclusion intitulée « Even The Angels Fall » qui va renvoyer une ultime dose de virilité en servant de parfait condensé à tout ce qu’on a pu entendre jusqu’à présent. Du coup on n’a absolument rien à reprocher à ce « Into Everlasting Hate » qui est la meilleure sortie de ses auteurs à ce jour et prouve que leur pays est sur la bonne dynamique en matière de formations bien virulentes, et l’on ne peut que s’en réjouir. Plus touffu et varié que leurs anciennes réalisations ce nouveau volet est sans doute le début d’une nouvelle ère pour eux visiblement requinqués et revigorés par cette pause et les mouvements internes qui leur ont fait le plus grand bien. A voir si maintenant les choses vont continuer dans le bon sens ou s’il ne s’agit que d’un ultime baroud d’honneur avant de les voir se rendormir profondément... ce qui serait dommage tant cette puissance typiquement américaine se fait de plus en plus rare... surtout avec cette qualité qui se compte sur les doigts de la main, tant désormais le Brutal Death est gangréné par de la nullité indigeste publiée par Unique Leader et Comatose. Heureusement on n’en est pas là du tout ici et c’est tant mieux, ce qui fera donc qu’on appréciera encore plus cette galette... même si un soupçon de personnalité sera le bienvenu dans le futur pour espérer grimper d’un cran dans la hiérarchie européenne et internationale.
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