Unurnment - Spiritual Penury
Chronique
Unurnment Spiritual Penury (Démo)
One-man band californien formé en 2018 par Federico Avila (que l’on retrouve également dans le groupe de Thrash/Crossover Primal Rite dont le premier album sorti chez Revelation Records vaut le détour), Unurnment figure parmi les sorties les plus récentes du jeune label Maggot Stomp Records (Frozen Soul, Abraded, Encoffinized, Gutless...). Intitulée Spiritual Penury, cette première démo fût dans un premier temps proposée au format numérique via la page Bandcamp d’Unurnment avant d’être naturellement éditée en cassette en avril dernier par ce petit label qui commence très sérieusement à faire parler de lui ces dernières semaines.
Plutôt curieux de nature surtout lorsqu’il s’agit de musique, je n’ai pas eu à me forcer pour me plonger dans une écoute attentive de ces trois titres. Il faut dire que le logo rouge tarabiscoté et l’artwork en noir et blanc avec cette soupe de cadavres putréfiés et empalés a su rapidement me motiver à y jeter une oreille. Un choix que je ne regrette absolument pas puisqu’Unurnment s’avère être une fois de plus une excellente découverte.
Bon, commençons par les choses qui fâchent. S’il y a bien un défaut à trouver à cette première démo ce serait peut-être cette boîte à rythme dont on sent un peu trop le côté synthétique, notamment lors des accélérations qui sont ici légion. Seul homme à bord, Federico Avila n’a sûrement pas eu d’autres choix que celui-ci mais j’espère que s’il venait à poursuivre l’aventure avec Unurnment, il envisagerait alors d’avoir recours aux services d’un batteur en chair et en os histoire d’apporter un peu de chaleur à un instrument au rendu beaucoup trop déshumanisé à mon goût.
Au programme de cette courte démo de moins d’un quart d’heure, trois titres d’un Brutal Death US moderne et technique prenant pourtant racine chez quelques grands anciens tels que Cannibal Corpse (évident sur un titre comme "An Eternity Of Regrets Deified") ou Suffocation ("Autogenous Punishment" et "Inevitable Suffering"). Commençons par la production plutôt dans l’ère du temps. Particulièrement musclée, celle-ci évite l’écueil qui consiste tout simplement à vouloir trop en faire. Certes, un effort aurait pu être fait pour rendre cette batterie moins synthétique (j’ai du mal avec ces tapis de double qui puent le 1 et le 0) mais pour le reste, Unurnment a su se prémunir d’une production trop artificielle. Car même si les guitares sont effectivement très percutantes et la basse particulièrement écrasante (avec ces drops typiques du Brutal Death/Deathcore moderne à l’image de ce break sur "Autogenous Punishment" entamé à 1:41), les trois titres de cette première démo sont dans l’ensemble très bien équilibrés (merci à la caisse claire de claquer avec autant de naturel) et ne devraient ainsi pas filer de l’urticaire à tous ces rabougris de plus de 30 ans qui ne jure que par ces autres vieux de la vieille sur qui plus personne ne compte aujourd’hui ou presque.
S’il n’invente rien, Federico Avila sait néanmoins comment si prendre pour nous faire transpirer durant ces quinze minutes rondement menées. Sa recette, bête comme foin, consiste tout simplement à varier les plaisirs en enchaînant les séquences qu’elles soient plombées, menées le couteau entre les dents ou bien alors dégoulinantes d’un groove tout ce qu’il y a de plus redoutable. Si personne n’ira crier au génie face à cette courte démo, il semble pour autant difficile de ne pas se laisser prendre au jeu de ces trois compositions à l’efficacité incontestable. Entre ces riffs qui fusent à toute berzingue et semblent changer de forme toutes les trente secondes, ces accélérations brutales taillées pour briser des nuques, ces ralentissements particulièrement vicieux qui feront plier le genou à plus d’un dur à cuir et ces passages au groove absolument irrésistible (je vous mets au défi de ne pas esquisser quelques "moves" face à cette séquence entamée à 1:15 sur l’excellent "An Eternity Of Regrets Deified"), Unurnment fait preuve d’un éventail de possibilités qui ne manquera pas de ravir les amateurs de Brutal Death un brin technique, un brin moderne, un brin old school.
Encore une fois, Maggot Stomp semble avoir eu le nez creux puisque même si tout n’est pas parfait chez Unurnment (cette boîte à rythme à remplacer au plus vite), Federico Avila s’en donne à cœur joie dans un registre qui n’a pas forcément le vent en poupe ces dernières années. Quoi qu’il en soit, si vous êtes en quêtes de choses plus brutales que les sempiternelles Incantation worship (aussi savoureux soient-ils) que l’on nous sert depuis maintenant un moment, je ne saurais que trop vous conseiller de jeter une oreille attentive à cette sympathique première démo qui, à défaut de bouleverser votre petit univers, vous fera par contre passer un excellent moment le temps d’un petit quart d’heure particulièrement musclé.
| AxGxB 20 Juin 2019 - 618 lectures |
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