Unurnment - Self-Immolation Suite
Chronique
Unurnment Self-Immolation Suite (EP)
En cette année 2020 particulièrement chargée en sorties (de qualité), difficile de suivre le rythme effréné des parutions en provenance de chez Maggot Stomp Records. Parmi celles qu’il me reste encore à aborder avec vous, on trouve notamment ce deuxième EP d’Unurnment, one-man band californien qui n’avait pas manqué de faire bonne impression l’année dernière avec la sortie de Spiritual Penury.
Intitulé Self-Immolation Suite, celui-ci ne manquera pas non plus d’attirer l’attention grâce en premier lieu à cette peinture colorée et un brin dérangeante signée Kyle Harmon. Une oeuvre plus ou moins explicite qui évoque les chairs dégoulinantes suggérées par ce titre plein de promesses (bien que l’intitulé originale - "Herbicidal Stepchild Stains" - n’ait semble-t-il rien à voir). En terme de contenu, on reste ici sur quelque chose de toujours aussi court (quatorze minutes) même si aussi surprenant que cela puisse paraître, le tracklisting a quasiment doublé entre ces deux sorties...
Si Federico Avila est toujours le seul maître à bord, la première chose que l’on remarque à l’écoute de ce nouvel EP (pour peu que l’on ait déjà écouté le précédent) c’est ce son de batterie nettement moins synthétique qu’auparavant. Seul véritable défaut constaté à l’écoute de Spiritual Penury, le Californien semble avoir voulu corriger le tir même si pour être tout à fait honnête on l’entend encore pas mal, notamment lors de ces séquences les plus soutenues à base de blasts (la production ultra moderne de cette fichue boite à rythme n’y est pas étrangère non plus). Enfin bon, il y a du mieux (et clairement on entend la différence) alors ne boudons pas notre plaisir...
Si à première vue peu de choses ont changé du côté d’Unurnment, on remarque tout de même que la durée des morceaux à été quelque peu raccourcie. Est-ce par souci d’efficacité ou bien cela c’est-il fait naturellement ? Toujours est-il que ces cinq nouvelles compositions se concentrent effectivement sur l’essentiel et cela même si Federico Avila semble vouloir s’essayer à des choses relativement nouvelles comme l’atteste "Deliverance From The Flesh (A Perverse Ritual Of Atonement)", sorte de croisement entre un interlude instrumental à l’atmosphère lointaine et diffuse (des premières secondes et ce jusqu’à 1:40) et une séquence Brutal Death mid-tempo au groove écrasant (de 1:40 jusqu’à la fin) qui, soit dit en passant, pourrait presque trouver place sur un album de Blood Incantation. Du haut de ses deux minutes et dix-huit secondes, ce morceau tout en contraste va ainsi offrir à mi-parcours un court moment de répit sans pour autant porter atteinte à la dynamique générale de ce Self-Immolation Suite. Car soyons clair, Unurnment n’est pas venu là pour calmer le jeu ni enfiler des perles...
On va ainsi retrouver tout au long de ce petit quart d’heure aussi court qu’efficace ce fameux Brutal Death technique largement inspiré par celui des années 90 et cela en dépit d’une production moderne qui a toutefois le bon goût de ne pas trop en faire (si ce n’est encore une fois cette boite à rythmes). S’inspirant ainsi de groupes tels que Deeds Of Flesh et Suffocation, Federico Avila va dérouler une fois de plus ce riffing tarabiscoté, entre accélérations à perdre haleine, séquences plus ou moins technico-chaotico-saccadées et ralentissement ultra neuneus histoire de bien dodeliner de la tête au ralenti, de "bass drops" un brin putassiers mais particulièrement efficaces d’un point de vue rythmique (en tout cas lorsqu’ils sont utilisés comme ici avec parcimonie) et une batterie, certes un poil trop synthétique pour être honnête (ouais, il y a encore un peu de boulot, notamment sur ces tapis de double), mais qui pour le coup ne manque ni d’explosivité ni de variété.
Au moment de faire les comptes, il ne fait aucun doute que cette durée des plus réduites a de quoi frustrer. On aurait évidemment aimé en avoir davantage à se caler sous la dent mais pour cela il faudra donc se montrer encore un peu patient. En attendant s’il y a de quoi s’agacer gentiment à ce sujet, on retiendra surtout ce son de batterie plus naturel (même si à ce sujet tout n’est pas parfait) et cette qualité constante qui fait de Self-Immolation Suite un disque une fois de plus particulièrement réussi dans un genre bien souvent plombé par tout un tas d’éléments de mauvais goûts (production en plastique interchangeable, artworks over the top, riffs qui tapent dans le vide, brutalité excessive mais dénuée de feeling...). Bref, c’est court mais c’est bon !
| AxGxB 24 Novembre 2020 - 927 lectures |
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