Depuis 2000, année de sortie de sa première démo «
Reh Demo ‘00 », la discographie de
COFFINS n’a jamais cessé de croître : six LP, quatre EP, cinq compilations, un album
live, vingt-cinq splits… Ils ne chôment pas les Japonais ! Et si nous sommes certainement nombreux ici à fortement apprécier leur approche doomisante du
death metal à l’ancienne, qu’en est-il du petit dernier «
Sinister Oath » ? Déjà, avec une telle pochette signée
Axel Hermann (connu pour ses travaux auprès d’
ASPHYX ou encore de
BLOODBATH), c’est évidemment l’amour au premier regard mais cette romance survivra-t-elle aux quarante minutes d’éructation, pour neuf titres, qui s’en suivent ?
Pour commencer, une petite leçon de savoir-vivre à tous ceux qui nous font le coup de l’introduction atmosphérique pour « poser l’ambiance », « instaurer un climat » mais aussi, surtout, pour allonger à peu de frais la durée du disque : prenez plutôt exemple sur ce quatuor de fines lames et écrivez un vrai titre instrumental bien graveleux qui foutra le rythme cardiaque en syncope (« B.T.C.D. »). Là on est bien, là on adhère immédiatement au projet, d’autant que le riff introductif de « Spontaneous Rot », c’est la descente d’organes assurée : ce ralentissement putain ! Cette doublette, c’est clairement l’une des meilleures entrées en matière que j’ai pu entendre ces dernières années… Ok, admettons, mais qu’en est-il du reste ? Ce n’est pas bien compliqué à expliquer : les fans de
COFFINS le resteront, les autres ne s’y mettront toujours pas.
En effet, à peu de choses près, nous allons retrouver dans «
Sinister Oath » tous les éléments clés de la personnalité du quatuor, à savoir : des instants foncièrement
doom, à l’image du titre éponyme ou d’« Everlasting Spiral », des gros plombages de
death rustres à souhaits, sans aucun artifice, le chant caverneux de
Jun Tokita, toujours aussi méphitique, des solos arrachés (pour ne pas dire approximatifs voire inutiles même si rares), une production façon papier de verre et, bien entendu, la qualité intrinsèque des formations signées chez
Relapse, à jamais une référence dans le milieu extrême. Un album sans imagination ? Peut-être bien oui, la marque d’
AUTOPSY se fait toujours autant ressentir et je mentirais en disant que les Tokyotes ont fondamentalement revu leur façon de composer. Il me semble cependant que les deux styles principaux présents dans leur musique ont été davantage poussés que sur les sorties précédentes : le
doom se fait plus écrasant, dominateur (« Everlasting Spiral »), le
death plus radical, avec même un petit
feeling death n’ roll sur « Chain », qui propose en outre des effets vocaux pour le moins surprenants.
Vous me direz qu’en termes d’innovation c’est plutôt maigre, je ne peux qu’acquiescer. Mais, encore une fois, se tourne-t-on vers les hommes de l’est en espérant autre chose que ce qu’ils ont l’habitude de produire ? Personnellement, je n’attends rien d’autre de la part de
COFFINS qu’une solide ration de morbidité putride, ce groupe ayant tout de même une personnalité assez unique en dépit de ses influences. De plus, l’enchaînement des compositions est très bien pensé avec une alternance intelligente des tempos, ce qui permet à chacune d’elles d’être mise en évidence. J’irais même jusqu’à dire que je trouve le
riffing davantage inspiré, bizarrement plus facilement mémorisable que par le passé, avec notamment un « Headless Monarch » dont le rythme et les lignes vocales ne sont pas sans me rappeler « Suffer the Children » (oui, j’ose le parallèle avec
NAPALM DEATH). Ce sentiment est d’ailleurs global à l’ensemble du disque, qui passe à la vitesse d’un rouleau-compresseur afin de nous laisser savourer ces déboulés rythmiques surpuissants, les plus accrocheurs composés à ce jour serais-je tenté d’ajouter.
Avec cette sortie,
COFFINS s’apprête à fêter son vingt-cinquième anniversaire de la plus belle des façons tant il laisse loin derrière la concurrence en matière d’
OSDM. C’est lent, lourd, crade, inspiré, malsain, probablement néfaste en cas d’écoute prolongée, du grand art pour une formation toujours fidèle à sa ligne de conduite initiale.
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