Si la Turquie est généralement connue pour ses groupes de
black ou de
death ravageurs, grâce à
SERMON, le
doom va pouvoir être ajouté à son musée des horreurs. Le groupe ne s’est pas pressé : entre la première démo «
Cosmic Prisoner » et ce premier album «
Till Birth Do Us Part », il s’est écoulé pas moins de vingt-cinq ans, les membres n’ont a priori pas une activité musicale de dingue à côté, donc, pourquoi ? Allez, on décide communément de s’en foutre ? Ça marche.
Je me pose quand même la question, l’intitulé c’est un hommage à la chanson de l’album éponyme de
MÖTLEY CRÜE ? Allez, cela aussi on va décider de s’en moquer. Il reste quoi du coup ? Devoir discuter de musique ?
SERMON joue long (huit titres pour près d’une heure de musique) mais il ne me faudrait réellement que quelques mots pour résumer la teneur de ce LP. En synthèse : tu prends un shaker et tu mélanges du
PARADISE LOST, du
MY DYING BRIDE, du
TYPE O NEGATIVE et, élément plus surprenant, un bon vieux soupçon de
CELESTIAL SEASON (« Fawless Entropy » par exemple) et là je sais que je retiens l’attention de tous ceux qui ont écouté du
gothique et du
doom dans les années 90. Car oui
SERMON a les deux pieds dans le passé et son album aurait sans problème pu sortir en 1995. De là à me prononcer quant au fait que ce soit une bonne chose ou non…
Bon, musicalement parlant je reconnais que c’est du boulot sérieux et que les Turcs ont mis le paquet, peut-être grâce au label
Bitume, pour soigner autant le fond que la forme. La pochette est certes classique mais elle fonctionne à merveille, la production tient plus que la route et, évidemment, les musiciens ont eu tout le temps nécessaire pour peaufiner leurs compositions afin d’en extraire le jus le plus noir. Le trio se débrouille bien pour développer tout au long du disque une mélancolie prenante qui ne tombe jamais dans l’apitoiement et je pense que les plus nostalgiques d’entre nous pourront trouver un intérêt certain à «
Till Birth Do Us Part ». De mon côté, en tant que peine-à-jouir invétéré, je campe sur mes positions : si j’ai envie de ce genre musical, je me remets un «
Solar Lovers » ou, encore mieux,
« Like Gods of the Sun », et c’est marre. De là à penser que tout ce qui est récent ne m’intéresse pas, il y a un pas que je ne franchirai pas mais
SERMON reste bien trop dans la référence pour susciter autre chose chez moi qu’un acquiescement d’estime, tout en me demandant ce que le groupe sera en mesure de proposer à l’avenir, si tant est qu’il soit enfin décidé à arrêter les démos et à lancer pleinement sa carrière.
Ce disque n’est donc pas mauvais en soi mais pas vraiment bon non plus : les compositions restent trop uniformes pour espérer autre chose que des encouragements sincères. Mais sait-on de quoi demain sera fait ? Peut-être que
SERMON sortira l’un des meilleurs albums de rétro
doom death qui soit, ce dont je serai le premier ravi. En attendant, il faudra se contenter d’un hommage, un bel hommage j’en conviens, qui manque encore un peu de sel.
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