Schattenfang - Perdurabo
Chronique
Schattenfang Perdurabo
Normal de trouver beaucoup de groupes allemands dont le nom commence par « Schatten », puisque cela signifie « ombre »... C’est donc comme toutes ces formations qui contiennent le mot « shadow ». Quant à « Fang », cela se traduira ici par « la capture », ou « le piège ». Nous sommes donc en présence d’un « attrape-ombre ». Et il a plutôt réussi son coup puisqu’il est resté dans l’ombre depuis sa formation, qui remonte déjà à 2010. Il a pourtant sorti deux albums jusqu’à maintenant, un en 2012, l’autre en 2018. Il avait laissé 6 ans entre les deux sorties, c’est à nouveau le rythme qui lui a été nécessaire pour revenir avec ce Perdurabo.
Mais s’il a été dans l’ombre très longtemps, cette nouvelle sortie a tout pour mettre la lumière sur lui, car elle est d’une qualité quasiment irréprochable ! SCHATTENFANG a changé de style depuis ses débuts, et il est devenu bien plus mature, avec un black metal atmosphérique désormais de haute volée, terriblement bien maîtrisé, capable de séduire en quelques secondes uniquement. Vraiment. Dès les premières notes de « Wolfsdrang », des nappes de volupté nous enrobent et les premiers riffs nous font décoller instantanément. Les vocaux apparaissent et leur chant en allemand rugueux finit de nous convaincre. C’est vraiment réussi, très immersif !
Mais le plus fou, c’est sans doute que les morceaux s’enchainent et ne perdent pas en intensité. Il y a des variations et des éléments bien trouvés qui font oublier les quelques répétitions. La deuxième piste, « In Flammen », intègre par exemple des dialogues de film allemand en introduction ainsi que pour former un break en plein milieu. On constate donc une qualité régulière. Troisième morceau, quatrième morceau, cinquième morceau... Et... il y en a un paquet dis donc ! Oups, Perdurabo est effectivement un double album contenant 13 morceaux au total... Et ils sont tous longs, accumulant presque 1h30 de jeu.
« Si c’est bien alors tant mieux ! », « Plus c’est long, plus c’est bon ! » ? Eh bien non, car quelle que soit l’excellence des compositions, il y a forcément un moment où l’on décroche, où la concentration est mise à mal. C’est vraiment dommage que la formation ait décidé de placer autant de morceaux sur une seule galette, car l’indigestion ou l’impatience est inévitable. Il faut découper soi-même son écoute, et choisir d’écouter telle ou telle partie, au lieu de tenter de tout brouter d’un coup. Le groupe a voulu tout proposer en une seule fois parce que ces morceaux forment un tout et racontent une histoire, mais pour l’auditeur, c’est trop. Il devra alors être intelligent et organiser son écoute, ce qui devrait lui permettre de profiter de chaque moment, et de se rappeler parfois les sensations provoquées par un LUNAR AURORA ou un NARGAROTH...
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