Sewer Haul - Emetic Fluid Transaction
Chronique
Sewer Haul Emetic Fluid Transaction (EP)
Dernière petite trouvaille du label Extremely Rotten Productions, les Danois de Slovgh devenus depuis cette chronique Sewer Haul. Formé à Skanderborg en 2023, le groupe n’est pas tout à fait né de la dernière pluie puisque l’on y trouve deux anciens Wayward Dawn (à qui l’on doit notamment le très bon All-Consuming Void) à savoir Lukas Sletskov Nysted au chant et à la batterie et Kasper Antoni Petersen à la guitare, à la basse et au chant. Deux copains de longue date bien décidés à poursuivre ensemble ce petit bout de chemin entamé il y a maintenant plus de sept ans.
Emetic Fluid Transaction est la toute première sortie du duo (enfin si l’on fait exception de ce single paru le mois dernier en guise de préambule). Il s’agit d’un EP composé de six titres pour une durée particulièrement contenue et explicite qui n’excède pas les sept minutes. Pas l’temps d’niaiser donc… Côté visuels, on appréciera les coups de crayons chargés d’Adam Michael Nevler (Acid Witch, Cardiac Arrest, Coagulate, Fecundation, Molder, Vrenth...) à qui l’on doit ce chouette logo et Admesster (Grotesqueries, Tomb Sentinel...) responsable quant à lui de l’illustration tout aussi dense et prometteuse. Reste la production qui pour l’occasion a été confiée au vétéran Jacob Bredahl (As We Fight, Exmortem, HateSphere, Horned Almighty, Liar, Panzerchrist...) avec qui le duo a déjà largement collaboré à l’époque de Wayward Dawn.
Six titres, sept minutes, soit deux indices qui mis l’un à côté de l’autre en disent suffisamment long sur ce qui vous attend à l’écoute d’Emetic Fluid Transaction. En effet, pas là pour perdre son temps ni même le nôtre, le duo danois balance la sauce sans attendre, révélant au passage son premier atout à savoir une production épaisse, abrasive et ultra-saturée avec en prime une caisse claire Téfal comme je les aime. Certes, rien de bien nouveau pour le genre mais l’équilibre de celle-ci et son naturel m’ont tout de suite rendu très optimiste pour la suite...
À mi-chemin entre Death Metal et Goregrind, la musique des deux garçons est ce que l’on peut qualifier de melting-pot crado. Un bouillon de culture dégoulinant et toxique à base de riffs et autres coups de matraques expéditifs jamais bien compliqués mais foutrement corsés ("Skin Sloughing" à 0:03, les premières secondes tonitruantes de "Open Face Surgery" et de "Emetic Fluid Transaction" et tout ce qui vient encore après), de séquences nettement plus balourdes sur lesquelles chavirer et chalouper avec panache ("Skin Sloughing" à 0:20, "Open Face Surgery" à 0:40, "The Mortician" et son entrée en matière rappelant un certain Sanguisugabogg...), de fréquences basses saturées à vous retourner le bide et vous donner envie de vomir et de gerboulades vocales allant essentiellement du growl de fond de cuvette à, parfois, un growl plus subtil hérité d’une scène Death Metal un petit peu plus soucieuse de son image. Il doit bien y avoir quelques cris moins épais de-ci, de-là mais pas de quoi les dénombrer ici. Bref, une formule vue et revue qui fonctionne ici à plein tubes et ne devrait pas manquer de séduire (sans les bouleverser non plus) les amateurs de ce genre de douceurs faisandées.
Alors j’ai bien quelques scrupules à conclure aussi soudainement cette chronique et à ne pas noircir davantage ma page de caractères mais le fait est que je ne vois pas vraiment quoi vous dire de plus. Sewer Haul ne pratique pas une musique nécessitant d’être disséquée, expliquée et analysée à coups de paragraphes interminables, de métaphores plus ou moins obscures, de comparaisons flatteuses et de ressentis qui n’engagent que moi. Non, à l’image de ce logo quasi-illisible, les deux garçons de Sewer Haul nous offrent un Death / Grind slash Goregrind cradingue ultra efficace capable de tourner à son avantage ce qui pourtant pourrait vite devenir un handicap (une caisse claire bien raide qui finit par taper sur le système, des gimmicks outrageux et sans saveur...). Certes, Lukas Sletskov Nysted et Kasper Antoni Petersen ne révolutionnent rien avec ces sept minutes aussi expéditives que jouissives mais le moins que l’on puisse dire c’est que ces deux garçons sont plutôt bien partis. Vivement la suite.
| AxGxB 26 Juillet 2024 - 405 lectures |
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