Un petit tour et puis s’en va. Ainsi pourrait être résumée la brève carrière des Américains de
CINERARY qui se limite donc à cet EP : «
Rituals of Desecration ». Les amateurs de
brutal death metal sauront rapidement reconnaître l’excellence du
line up puisque sont réunis ici
Dan Louise (
CUMCHRIST),
Matti Way (
LITURGY,
INFANTIPHAGIA,
DISGORGE américain, etc.),
Jamie Bailey (
BRODEQUIN,
GORGASM, etc.) et
Ricky Myers (
SUFFOCATION,
DISGORGE, etc.), autrement dit uniquement des mecs qui pèsent dans le milieu de la trépanation. Inutile de vous dire que cette énième extension de leur inétanchable soif de brutalité ne se démarquera du reste de leurs discographies respectives ni par sa finesse, ni par son originalité. Par son excellence non plus, bien que l’on soit face à une pièce tout à fait honorable.
Écouter cet EP, c’est accepter de se faire rouler sur la tête pendant vingt minutes avec des
breeeee breee breeeeeee ! plein les esgourdes, chacun y allant de son timbre plus ou moins guttural. Un boulot honnête, souvent peu lisible tant les mecs tartinent des plans complexes dans tous les sens, avec un parkinsonien derrière la batterie, ce qui n’aide pas vraiment à suivre. Difficile de s’y retrouver donc, ou tout simplement de distinguer une composition d’une autre car tout baigne dans le même niveau de cataclysme musical, et ce en dépit des quelques
samples servant parfois d’introduction (« Rituals of Desecration »). À l’occasion, le groupe nous gratifie de quelques passages davantage
slam censés calmer le jeu mais ils procurent en fait l’exact effet inverse : le sang s’épaissit, l’oxygène se raréfie, on recherche alors en vain une lueur de pitié dans les yeux de nos bourreaux. Peine perdue. Lorsque la botte de combat ne pèse plus sur notre nuque, c’est pour mieux nous latter les côtes et l’on avance ainsi de titres en titres (six au total) jusqu’à l’anéantissement final de « God of Cremation ».
Cette sortie ayant quasiment vingt-cinq ans, nous avons tous entendu depuis plus extrême, là n’est pas le sujet, mais si votre truc, ce sont les groupes cités plus haut, il serait dommage de passer à côté de cette parution somme toute anecdotique d’un point de la carrière mais qui porte une nouvelle fois au plus haut les couleurs du
brutal death dans son acception la plus gore. Néanmoins, alors que cet EP frôlait la perfection, nous pourrons toutefois nous interroger sur l’intérêt du morceau caché, vocalement triste et dont l’esprit déconneur ne colle absolument pas avec la salle de torture encore poisseuse que l’on vient de quitter. Dommage, cette petite incartade casse vraiment le truc mais comme le groupe est encore considéré comme actif, peut-être nous fera-t-il la surprise de venir réparer cela prochainement.
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