Necrocene - Detrimental Paratomy
Chronique
Necrocene Detrimental Paratomy (EP)
Autant il y en a qui surjouent sur le côté nostalgique en sortant toute l’artillerie mais sans jamais en avoir la saveur ni l’authenticité, autant on en trouve d’autres qui se la jouent modestes sans faire de bruit et qui néanmoins réussissent d’entrée à se placer comme un gros espoir à suivre. C’est dans cette deuxième possibilité que l’on va classer NECROCENE qui malgré sa jeunesse livre déjà un premier Ep sans surprises mais à l’efficacité redoutable, où l’on sent largement l’influence des premiers albums de DEATH, OBITUARY, AUTOPSY et même SEPULTURA... tant la production granuleuse et rugueuse nous renvoie aux grandes heures du Morrisound Studio, et la scène floridienne en général. Cependant réduire la formation basée en Toscane à un simple ersatz de ces grands noms serait réducteur, car même si sa musique est balisée à outrance elle est exécutée avec soin et finesse, tout en possédant un groove implacable... la plaçant ainsi parmi les meilleures récentes découvertes du style aux côtés de MORTUAL. Car en seulement dix-huit minutes le quintet livre cinq morceaux de haut niveau à la technique simple et au groove communicatif, où la noirceur et la suffocation ne sont cependant jamais bien loin.
Preuve en est le démarrage avec le très court « Planned Obscolescence » qui montre d’entrée un dynamisme impressionnant sur fond de vitesse permanente, où l’envie de headbanguer est immédiate et nous plonge dans les profondeurs souterraines grasses et humides, chaudes et opaques où le diable et ses légions rôdent dans les parages. Frontale et directe cette plage ne montre aucun instant de répit et permet de mettre en valeur la qualité des guitaristes dont le jeu sobre et fluide sert parfaitement le propos, que ce soit en rythmique comme sur les solos où ça vrille à tout va avec un plaisir communicatif. Si cette ouverture mettait l’accent sur la rapidité dans ce qu’elle a de plus simple et primitive, la suite va montrer une écriture plus dense et profonde qui ne va pas hésiter à lever le pied sans pour autant perdre en force et en accroche. En effet avec « Embryonic Epilogue » l’ensemble va commencer à se densifier plus fermement en proposant au milieu des deux extrémités menées à fond la caisse des plans plus lourds, où l’envie de taper du pied reste permanente et ajoutant à l’obscurité intégrale déjà active. Basé sur un schéma éculé mais joué de façon cohérente ce titre va servir de tremplin à l’inquiétant « The Age Of Death And Extinction » où le côté explosif est mis au second plan au profit d’un bridage caractéristique réussi, qui montre que les Transalpins sont aussi doués dans ce domaine que quand ils lâchent les chevaux. Donnant envie de prendre les armes et de combattre dans les enfers cette composition inspirée largement par Chris Reifert et ses acolytes lorgne aussi vers le mythique « Scream Bloody Gore » quand la pression finit par exploser à la fin, et libérer ainsi toute la brutalité étouffée avec brio jusqu’à présent. Rien d’étonnant donc que « Wars Against The World » maintienne un équilibre impeccable de bout en bout, tout en voyant l’ajout de quelques nappes de claviers discrètes et rétro, qui ajoutent au ressenti malsain et crade que l’on entend depuis le début de ce disque décidément vicieux et jouissif dans tous les domaines.
D’ailleurs histoire que celui-ci se termine de la meilleure des façons le combo va conclure tout cela de la même façon que ça avait commencé, à savoir à fond la caisse et sans concessions... et c’est totalement le cas de l’impeccable « From Worms To Trash » qui pue le Punk à mort et le Thrash des origines, au rendu fortement inspiré autant par POSSESSED que les débuts du Big Four. Expéditive et rudimentaire cette conclusion se révèle parfaite pour mettre fin au chaos ambient qui est passé à tout allure, sans qu’on ait eu le temps de s’ennuyer ni de jeter un œil sur sa montre vu qu’aucune trace de redondance ou de faiblesse n’est visible ici. Autant dire qu’on est en présence d’une entité à suivre pour l’avenir vu qu’elle maîtrise déjà très bien son sujet et qu’il n’y a aucune raison pour que le passage à l’échelon supérieur se passe mal, tant elle possède un vrai feeling dans son écriture sans jamais tomber dans l’excès de simplicité qui aurait pu vite montrer quelques limites désagréables. Au lieu de cela ses créateurs se placent parmi les meilleurs (et nombreux) concurrents de leur pays dans ce domaine et on a déjà hâte d’entendre la suite de leurs aventures, tant tout ceci est beaucoup trop rapide pour qu’on ait réellement le temps d’apprécier cet ouvrage totalement... vu que ça défile à vive allure et qu’on n’a pas le temps d’être correctement rassasié. En attendant on se contentera volontiers de cela (mais pas trop longtemps quand même !) qui servira de parfait défouloir sans prétentions, et idéal pour bien commencer la journée ou la finir tranquillement une bière à la maison à secouer la tête comme un forcené... le tout avec un sourire jusqu’aux oreilles, et c’est bien là l’essentiel.
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