Zieuté moi un petit peu cette illustration ! Ne serait-on pas tout simplement en présence de l’une des plus belles pochettes de l’année ? Une réalisation signée des mains de l’Australien Jesse Webb avec qui Gutless a déjà largement collaboré par le passé (on lui doit en effet les illustrations de
Mass Extinction, du live de 2021 intitulé
A Live Execution et de tout un tas de t-shirts, posters et autres autocollants tout aussi dégueulasses) et qui chez moi suscite certainement autant de dégoût que d’attirance… Bref, une oeuvre qui ne plaira pas à tout le monde mais qui a au moins le mérite d’être claire sur ce qui vous attend à l’écoute de ce premier album.
Après une première démo particulièrement encourageante parue en 2018 et un split en compagnie des Américains de Mortal Wound dévoilé deux ans plus tard, nous étions nombreux à attendre de pied ferme le retour de Gutless. Il aura cependant fallu s’armer de patience puisque plus de quatre longues années auront été nécessaires à la formation originaire de Melbourne pour effectuer son grand retour. Une progression en partie contrariée par quelques changements d’effectifs puisque Jamie Colic (basse) et Dan Harris (guitare) ont tous les deux quitté le navire et cela depuis déjà belle lurette (2019 pour le premier, 2022 pour le second). Pour les remplacer, Tom Caldwell et Ollie Ballantyne ont fait appel à Joe Steele (basse) et Allan Stacey (guitare) dont les deux curriculum-vitae n’ont à vrai dire rien de très excitants. Deux embauches qui auront néanmoins permis à Gutless de reprendre enfin le chemin des studios sous la directive de Jason Fuller, Jamie Colic et Noah Papworth afin de coucher sur bande les huit compositions d’un premier album dont le titre est certainement tout aussi parlant que cette illustration très imagée.
Intitulé
High Impact Violence, ce premier longue-durée bouclé en moins de trente minutes (vingt-six pour être tout à fait exact) va renouer avec ce Death Metal virulent et frontal qui faisait le charme des précédents enregistrements de la formation australienne. Une formule simple et pour le moins convenue dont il n’y a rien à attendre de plus que ce que suggèrent sans fard ce titre et cette illustration sanguinolente.
Comme à son habitude, Gutless nous offre avec
High Impact Violence une succession de bourre-pifs qui ont le bon goût de ne jamais s’éterniser puisqu’aucun morceau ne dépasse ici les trois minutes (et quelques secondes évidemment). Une concision qui fait d’emblée de ce premier album un modèle d’efficacité pour qui goûte à ce genre d’exécution particulièrement directe et dénuée d’artifices inutiles (tout juste quelques samples ici comme celui tiré de The Frighteners sur "Galvanized" ou celui de Videodrone sur les dernières secondes de "Viral Infection"). Ainsi c’est bon train que sont menées ces huit nouvelles compositions même si à vrai dire Gutless n’use finalement pas tant que ça de blasts tout au long de cette petite demi-heure. Effectivement, c’est plutôt à coup de toupa-toupa plus ou moins rapides que les Australiens conduisent l’essentiel de leurs attaques même si malgré tout il n’est pas rare de se faire malmener par de nombreuses mais brèves séquences un petit peu plus physiques ("Bashed And Hemorrhaging" à 0:21, "Beyond The Catacombs" à 0:36, l’entame tonitruante de "Scalpel Obsession", "Avalanche Of Viscera" à 1:09, "Galvanized" à 0:47, "Carved Into Existence" à 0:10, "GORE GOD" à 1:55, "Viral Infection" à 0:42).
Une cadence relativement soutenue contrastée néanmoins par un groove particulièrement irrésistible. À ce titre, si Metal Archives évoque Morbid Angel, Malevolent Creation, Deicide ou Immolation comme groupes plus ou moins similaires à Gutless, je serais pour ma part tenté d’y ajouter Dying Fetus pour cette approche chaloupée des plus délicieuses. Si vous êtes en effet client du groupe de Baltimore et de son Brutal Death urbain, il sera à mon avis bien difficile de résister à ces breaks et autres riffs taillés pour se déhancher ("Bashed And Hemorrhaging" à 1:27, "Beyond The Catacombs" à 0:31, "Scalpel Obsession" à 2:00, les premiers et derniers instants de "Avalanche Of Viscera" et "Galvanized", "Carved Into Existence" à 1:22, "GORE GOD" à 2:13, les trente premières secondes de "Viral Infection"). Parmi les autres éléments significatifs qui ponctuent ce premier album, on retiendra évidemment ce riffing « chuggy » bien épais et tout en nerf, cette basse métallique qui bien que discrète n’hésite jamais à monter au créneau quand il le faut, ces nombreux solos et autres leads qui insufflent un brin de mélodie à ces quelques compositions tout en contribuant au passage à en renforcer l’intensité (les dernières secondes de "Bashed And Hemorrhaging", "Beyond The Catacombs" à 1:37 et 2:09, "Scalpel Obsession" à 1:21, "Avalanche Of Viscera" à 2:04, "Galvanized" à 2:43, "Carved Into Existence" à 1:45...) et enfin le growl nerveux et implacable de Tom Caldwell.
Alors évidemment,
High Impact Violence s’avère un brin frustrant par sa durée pour le moins réduite (surtout après quatre ans d’absence) mais si je n’aurais pas craché sur cinq ou dix minutes supplémentaires, je dois bien avouer que depuis qu’il est arrivé sur mon ordinateur ce premier album de Gutless a du mal à quitter mes oreilles. Certes, il n’y a rien de bien nouveau dans ce que nous propose la formation originaire de Melbourne mais entre le degré d’intensité et de brutalité élevé de ces vingt-six minutes, l’efficacité indéniable et le caractère particulièrement immédiat de ces huit compositions et enfin ce groove pour le moins irrésistible, on tient là ce que l’on peut appeler un premier jet particulièrement réussi. Avec ces quelques changements de line-up le pari s’annonçait un petit peu plus compliqué que prévu mais Gutless n’a rien lâché et revient ainsi faire parler de lui comme il se doit, avec force et fracas.
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