Un début d’année 2015 plutôt médiocre pour les adeptes des cylindrées « pure swedish death » à mon sens (les décevants Demonical et Unleashed le mois dernier en tête)… Revoilà un autre gros bébé (estampillé Metal Blade) du genre « old-school » sans chichi, deux ans jour pour jour après un dévastateur
Raging Death (raaah ce « Death League »…) : Entrails. Place donc au quatrième album
Obliteration, toujours sous la houlette de Daniel "Devilish" Johnsson (Sorcery, Torture Division) pour l’artwork (assez classieux) ainsi qu’un mixage/mastering par Dan Swanö, le demi-dieu metal suivant la bande sur chaque opus. Une bande qui n’est plus tout à fait la même puisque Entrails perd son deuxième guitariste Mathias Nilsson (présent depuis le premier album) remplacé par le jeune inconnu Penki.
Faut-il rappeler le style d’Entrails ? Du death old school suédois primaire façon « jam » du week-end de musiciens bercés pendant leur adolescence par les maîtres de Stockholm. Comme d’habitude les Suédois aiment faire des clins d’œil à leurs références, après l’introduction acoustique
« The Tomb Awaits » écho à « Where No Life Dwells » (Unleashed), cette fois les six coups de cloche de « No Cross Left Unturned » rappellent les six coups de tonnerre de « Override The Overture » (Dismember). C’est beau. Pourtant la première écoute sera quelque peu déstabilisante… Un son à l’opposé de
Raging Death, fini les saturations cradingues… La pédale HM-2 s’efface au profit d’une production compressée et plus proprette. Passé ce changement, les frappes mastodontes d’Adde Mitroulis sur l’ouverture atomique « No Cross Left Unturned » redonneront notre sourire sadique. Un morceau « bourrin » pas des plus représentatif de la galette, Entrails continuant sur ses aspects plus ambiancés et mélodiques. L’hommage à Edge Of Sanity est toujours palpable, riffs simples et accrocheurs (le tribute sur « Re-Animation Of The Dead » est même carrément flagrant) avec quelques idées assez fun comme la célèbre mélodie de la « Marche funèbre » de Chopin remodelée sur « Epitome Of Death » (comme un air d’Evocation).
Malheureusement le gros défaut qui suit le groupe depuis ses débuts refait surface. Une perte d’intensité assez conséquente en milieu de parcours (« The Grotesque », « Obliterate ») après une ouverture surpuissante. Evidemment on ne crachera pas sur la rythmique « old school » au groove manifeste (« Midnight Coffin ») mais quel dommage que le gaillard Adde Mitroulis ne pousse d’avantage dans les blasts (« No Cross Left Unturned », « Abyss Of Corpses ») surtout quand on connaît ses performances grind (Birdflesh, General Surgery, Jigsore Terror), le death metal retombe, la hargne manquant. Le chant essoufflé de Jocke (heureusement épaulé d’Adde) confirmera le constat, il suffit de réécouter l’ancien hit « Unleashed Wrath » pour comprendre la différence de coffre. Pas non plus de Dan Swanö en « guest » cette fois pour doper les virées gutturales. Le metal plus « aéré » aux timides subtilités ne sied pas tellement à Entrails, nous sommes loin d’un Puteraeon, le groupe excelle dans le death décérébré et testostéroné : « Bonestorm » (au refrain à grogner seul dans son salon) et « Abyss Of Corpses » réhaussant de suite l’aiguille « tendinite nuque ».
Résultat ?
Obliteration ou du death suédois old school on ne peut plus classique mais efficace. Entrails ne chamboulera pas encore la scène et ne trahira pas ses fidèles disciples (quoique la production). Malgré tout la galette paraît relativement inégale et ne possède pas l’impact des albums précédents. Si les Suédois pouvaient arrêter de pinailler sur le mid-tempo ou les breaks « pétards mouillés » et déchaîner plutôt leur violence en utilisant toutes les capacités d’un batteur en veille. Heureusement « No Cross Left Unturned », « Bonestorm » ou « Abyss Of Corpses » pourront soulager certains.
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