Entrails - World Inferno
Chronique
Entrails World Inferno
A la limite de la seconde zone, le « swedeath » brut à l’ancienne d’Entrails n’aura jamais réellement su se démarquer de la masse et cela malgré une signature chez Metal Blade il y a quatre ans. Reste que pour se sustenter de son tronçonneuse efficace, Entrails se pose bien là (ah ce « Death League » !). Deux ans quasiment jour pour jour après son quatrième album
Obliteration (qui n’aura pas laissé un souvenir impérissable), place à
World Inferno. La routine se brisera cette fois pour la tête pensante Jimmy Lundqvist, à l’instar de leur camarade Evocation, le line-up aura changé de manière plutôt significative puisque le groupe subira le départ de son frontman Jocke Svensson ainsi que de son frappeur Adde Mitroulis (General Surgery sort de son hibernation), remplacés respectivement par Tommy Carlsson (passage éclair dans Visceral Bleeding) et Martin "Fjalar" Mikaelsson (Istapp). Du sang neuf pour rehausser la tambouille ? Pas encore…
On peu déjà se rassurer sur un point : retour du son HM-2 dégoulinant (handicap de la précédente galette) ! Certes, mais toujours entaché d’une production compressée (quatre ans que cela dure) et surtout d’un son de batterie plastique (caisses et cymbales) indécent qui rappellera la B.A.R des débuts. Pas très « nineties »… Le problème c’est que nos oreilles feront une fixette dessus (forcément quand on est batteur) et au casque l’écoute sera même carrément pénible… Si le travail rythmique était là j’aurais pu faire abstraction mais cela demeure ici très pauvre et mollasson. On regrettera les rares « hammer blast » supersoniques d’Adde… Heureusement outre les guitares saturées, nos tympans pourront se délecter du chant puissant des « entrailles » de Tommy qui fera oublier les vocaux asthmatiques de Jocke. Un « flow » étonnant et glaireux parfait pour accompagner les riffs « scie sauteuse » (« Into Eternal Fire » comme vitrine parfaite, meilleur titre à mon sens). Belle pioche.
Je ne vais pas vous le cacher, les premières écoutes de
World Inferno seront assez difficiles… J’ai eu beau tenté d’écouter et réécouter, quelques bribes intéressantes (le « direct » morceau éponyme ou « The Soul Collector ») mais l’efficacité et l’inspiration (beaucoup trop de « réchauffé ») manquent cruellement (le néant « Dead And Buried » ou « Serial Murder (Death Squad) » At The Gates du pauvre) sur cette première moitié. Syndrome Centinex ? Il faudra attendre le sixième morceau pour qu’Entrails puisse titiller un tant soit peu nos sens. Le travail d’ambiance refera surface sur le break façon Edge Of Sanity (Dan Swanö fidèle du mixage depuis leur premier album) de « Insane Slaughter » (2:28) ou son intro rétro méchamment « kitsch » (typique des productions des années 90), le lead sur le break « The Hour Of The Casket » à 2:24 ou bien le final « The Blood Breed ». Un peu maigre, oui…
Le précédent opus
Obliteration prenant la poussière ne laissait présager rien de bon pour la suite… Comme si le groupe n’avait pas pris en compte les critiques antérieures, Entrails continue dans son death metal suédois rachitique et à la production synthétique. Quelques passages ambiancés plaisants et un nouveau grogneur redoutable relèveront honorablement la chose. Mais si le groupe ne se remet pas en question, je crains que beaucoup abandonne la bande pour de nouveaux venus bien plus féroces… Pour ce mois de juin au rayon « död metal »,
Gods Forsaken oui, Entrails non.
| Mitch 5 Juin 2017 - 2550 lectures |
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