Entrails - An Eternal Time Of Decay
Chronique
Entrails An Eternal Time Of Decay
Eternel second couteau de la scène suédoise la formation de l’inamovible Jimmy Lundqvist a depuis son retour aux affaires proposé régulièrement de nouvelles sorties à l’intérêt variable, et au line-up inconstant. Pourtant pour ce point de vue-là c’est une bonne surprise vu qu’autour de son leader on retrouve la même équipe que sur le précédent opus (seul le batteur Arvid Borg-Wall fait office de petit nouveau), même si en revanche musicalement ça ne va pas améliorer ce à quoi on est habitué depuis quelques temps. Car le groupe a pris la fâcheuse habitude de proposer des disques qui ne cessent de baisser en attractivité - vu qu’il faut remonter au réussi
« Obliteration » en 2015 pour avoir droit à quelque chose d’intéressant et mémorable, vu que depuis celui-ci les patauds
« World Inferno » et
« Rise Of The Reaper » se sont montrés particulièrement poussifs et ennuyeux, et du coup on n’espérait pas grand-chose de ce sixième opus. Non-reconduite par son label historique Metal Blade l’entité a trouvé refuge chez les néerlandais d’Hammerheart Records au catalogue assez inégal, pour ce qui se révèle être une vraie régression pour les nordiques qui vont hélas confirmer une fois encore que leur inspiration est en berne et l’écriture totalement en roue-libre.
Car il ne va pas falloir longtemps pour s’en apercevoir vu que dès l’intro terminé on va avoir droit à un « Die To Death » basique au possible et qui sent le pilotage automatique à plein nez, tant cette alternance entre parties rapides et passages lourds pachydermiques est d’un classicisme général tout en se traînant lamentablement sans jamais parvenir à captiver. Pas aidé par une production ultra-compressée et une batterie plastique au possible ce premier morceau va malheureusement donner le ton de ce long-format que l’on pressentait totalement, tant ses créateurs usent et abusent de la même recette depuis des lustres et sans jamais parvenir à redresser la barre. Outre se répéter à l’infini il faut bien avouer que malgré un style calibré à l’extrême tout cela est trop lambda pour captiver, contrairement à ce qu’arrivent à faire nombre de vieux briscards et jeunes loups de leur pays comme de l’étranger… et les compositions suivantes ne vont franchement pas arranger ce ressenti initial. En effet que ce soit avec « Fear The End », « The Dead » et surtout « Slayed To A Pile Of Flesh » tout cela va s’enliser vers des sommets d’ennui et de platitude au manque d’idées criant et à l’emmerdement prononcé, surtout quand les gars décident d’alourdir leur musique qui en devient balourde et redondante. En effet si le niveau n’était déjà pas glorieux à vitesse élevée quand celle-ci ralentit à outrance ça en devient chiant et redondant en moins de temps qu’il n’en faut pour s’en apercevoir… et ce même quand l’espoir d’un regain d’intérêt se fait sentir. C’est ce qui se passe avec « Open Casket Feast » qui avait pourtant démarré sur de bonnes bases en proposant un tempo fluide et rapide au dynamisme attrayant et qui faisait enfin sortir l’auditeur de sa torpeur, mais cela c’était avant cette longue conclusion jouée sur un train de sénateur qui n’amène strictement rien hormis plomber l’attrait entendu jusque-là, et cela finit par franchement agacer. D’ailleurs sur ce point précis le sommet est atteint avec le très sombre et rampant « Dead By Evil » qui propose une facette Doom opaque et glauque fort agréable au début, mais qui une fois encore va tomber dans la redite et la linéarité du fait d’un manque criant de variations et d’une durée trop excessive.
Pourtant alors qu’on n’attendait vraiment plus rien de cette galette l’agréable « Inverted Graveyard » va débarquer et permettre à celle-ci de retrouver de l’allant avec ces plans en mid-tempo qui donnent envie de secouer la tête, conjugués à des accélérations propres et efficaces qui montrent que les mecs de Linneryd arrivent encore à pondre des choses intéressantes. Si cette réussite ne va pas se prolonger sur les monotones et mitigés « Autopsy » et « Reborn In Worms » ce bon rendu va se réentendre sur le primitif et énergique « Possessed » qui donne clairement l’envie d’en découdre de par son côté Punk instinctif et son sens du riff retrouvé, et l’on regrette vraiment que le quatuor se soit sorti les doigts du cul si tard au lieu de s’acharner à alourdir ses compositions de façon inutile. Autant dire que ces coups d’éclat sont trop rares pour redresser le niveau de ce « An Eternal Time Of Decay » qui a trop peu d’occasions de s’enflammer, une constante récurrente et énervante (même si la pochette stylée « The Walking Dead » a de l’allure contrairement aux derniers affreux artworks) pour cet outsider qui a toujours évolué dans l’ombre des géants locaux (GRAVE, ENTOMBED, DISMEMBER… pour ne pas les citer) et qui le restera sans doute. Effectivement il semble acquis aujourd’hui qu’il a tout dit ou presque et qu’il n’arrive à être constant qualitativement, surtout que ce cru 2022 fait probablement partie d’un des plus dispensable d’une discographie très inégale et qui continue de décliner de façon plus ou moins définitive. Il est certain qu’ici on ne retiendra rien de l’écoute, même du côté des motivés qui oseront poser une oreille dessus et qui émergeront par séquences d’une sieste inattendue ou râleront franchement devant ce peu de consistance permanent.
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