Entrails - Rise Of The Reaper
Chronique
Entrails Rise Of The Reaper
Oui vos yeux ont mal, certainement sur le podium des pires pochettes de cette année… Digne d’un groupe death de troisième zone du début des années 2000 (Metal Blade devrait aller lui aussi chez l’ophtalmo), à des années lumières de la classieuse
Obliteration. Entrails donne le bâton pour se faire battre (titre de la galette inclus) mais il n’y pas que cela. Les Suédois perdent leur nouveau frontman/bassiste ainsi que leur batteur (passage éclair de deux ans pour eux deux), le jeune guitariste Penki range sa 6 cordes pour récupérer les vocaux et la basse. Entrails ira recruter un nouveau guitariste (inconnu au bataillon pour ma part) et un frappeur de session (Brynjar Helgetun de Gods Forsaken). Bref ça sent déjà bien mauvais après une qualité (moyenne à la base) chutant de sorties en sorties… Maître Dan Swanö (au mixage/mastering depuis leur premier album) ne pourra pas faire de miracle.
Ressuscité il y a 10 ans par son fondateur Jimmy Lundqvist, Entrails a toujours joué en seconde zone et a même parfois donné une bribe d’espoir sur l’efficace
Raging Death (ah ce « Death League », oui je radote encore et encore). C’est donc une écoute plutôt nonchalante de mon côté pour ce sixième album mais avec des esgourdes clairement en manque de HM-2 en provenance de Suède (le désert cette année). Pourtant c’est plutôt une surprise les premières minutes débutées, un départ ultra mélo épique sur « For Hell » (dans la lignée de leurs camarades maudits d’Evocation). Signe de fin d’un death monolithique rachitique ? Non, le seul titre dans cette mouvance mais l’arrivée du nouveau guitariste semble avoir booster la présence de mélodies et de soli. Les expérimentations doomy de leur adolescence (Paradise Lost mon amour) déjà présentes dans le passé passent elles aussi la seconde, l’introduction de « Miscreation », le break de « The Pyre » ou le final de plus de 7 minutes « Cathedral Of Pain » (morceau le plus long de leur discographie à ce jour). On ne crachera clairement pas dessus.
Pour le reste, le style pur « swedeath » subsiste mais de manière encore trop inégale, alternant entre passages vindicatifs efficaces, réchauffés quelconques (« Crawl In Your Guts ») et grosse panne d’inspiration (« In The Shape Of The Dead »). Pouce levé pour le très Puteraeon « The Pyre », ambiancé (son break) et paré pour muscler la nuque (lancement canon et paroles décérébrées « Take my body to the pyyyyre »), « Gravekeeper » ou les 2 minutes de « Evils Of The Night » (tsunami en pleine face, on en redemande !). C’est à peu près tout… Pouce baissé pour le reste des morceaux (« je ne me contente que du minimum syndical et je coche les cases swedeath pour remplir le contrat », syndrome Rogga Johansson) ainsi que la nouvelle recrue derrière les fûts, une rythmique globalement très molle (où sont les hammer blasts impromptus ravageurs d’Adde Mitroulis ?) qui n’aidera pas à nous réveiller de notre torpeur déjà conséquente à mi-parcours. Ah comme une sensation de « déjà-vu » depuis plusieurs années ?
Le naufrage continue. Entrails s’accroche depuis 2013 au paquebot Metal Blade, pas sûr que l’écurie californienne reconduise le contrat si le groupe délivre encore une galette de ce niveau. La musique n’est toutefois pas aussi horrible que sa pochette, des passages qui arrivent à faire taper du pied et quelques bribes expérimentales bienvenues mais si génériques et plan-plan pour un groupe formé en 1990… Et encore je suis indulgent car les sorties swedeath se font rare ces temps-ci, à moins que les demi-dieux « démembreurs » ne délivrent une nouvelle offrande et renversent la table jonchée d’ersatz.
| Mitch 24 Septembre 2019 - 1468 lectures |
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