Si la scène hexagonale ne connaît pas encore correctement
ANIIMA, c’est peut-être parce que l’EP éponyme n’est en fait que sa première sortie discographique sous ce nom. En revanche, grâce à la qualité affichée au cours de ces cinq compositions, il est possible que les Poitevins parviennent à faire parler un peu d’eux. Il n’y a rien de particulier pourtant, rien de plus que les autres, rien de moins non plus pour une entrée en matière, c’est juste parfaitement propre du début à la fin, pas mal pour un commencement.
Au niveau du style… Je vais commencer par dire ce à quoi j’ai pensé, ce sera plus simple. D’abord, le choix (osé mais cohérent) de textes en français, avec ce genre de grosses voix serrées au niveau de la gorge, m’évoquent le
LOFOFORA du magnifique
« Peuh ! ». Je ne parle pas des paroles hein, uniquement du chant. La seconde référence que je citerais serait
GOJIRA : la voix hurlée, la compression des guitares, certains gimmicks, même si c’est bien la dimension
hardcore qui prévaut dans cette offrande de
death metal moderne qui n’hésite pas non plus à plonger ses racines dans des univers plus
thrash (« Funambule »), voire mélodiques.
Donc en dépit d’une approche musicale très codifiée, il me sera difficile de reprocher quoi que ce soit à «
Aniima » : les mecs se sont eux-mêmes enregistrés au
Shyyv Studio puis ont confié le mix et le mastering à des professionnels (
Deviant Lab) pour un résultat à la fois clair et puissant, à défaut d’être original mais là n’est pas le propos. À la limite, le tout manque sans doute un peu de variations, de pics d’intensité, le disque restant peu ou prou tout du long sur un volume égal, tout en sachant que cela devrait se corriger avec le temps. Ensuite, les paroles sont bien écrites avec notamment un jeu de sonorités qui colle parfaitement à la musique. Dit autrement, cela ne sonne pas franchouillard et n’enlève rien à la stature de la formation, d’autant que le vocaliste est lui-même très convaincant dans son timbre
hardcore metal flirtant avec le
death. Enfin, du côté des autres musiciens, nous pourrons toujours louer le fait qu’ils ne cherchent pas à trop en mettre : juste des riffs, des rythmiques efficaces, pas de solos, pas de structures faussement techniques, d’arpèges faciles, ils vont à l’essentiel et c’est bien tout ce qu’on est en droit de demander à ce genre de parution.
Par conséquent, si votre truc c’est le
metal moderne ni trop bourrin ni trop mélo et que vous n’avez rien contre les formations qui chantent en français, alors
ANIIMA pourrait vous séduire, d’autant que les prestations scéniques ont aussi l’air particulièrement remuantes. Un groupe à suivre donc, même de loin, histoire d’être sûr de ne pas passer à côté d’une prochaine grosse sortie dans ce registre ultra formaté.
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