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Secrets - Towards The Nightside...
Chronique
Secrets Towards The Nightside...
Si le groupe Secrets n’a pas pour vocation à rester caché aux yeux de tous, il est néanmoins de ces groupes qui arpentent les méandres obscurs de l’underground sans jamais chercher à capter la lumière. À cela rien de très étonnant lorsque l’on sait qui se cachent derrière ce projet international réunissant en effet Likpredikaren (Ars Hmu, Demonomantic, Musmahhu, Ringarë...) au chant, Swartadauþuz dont le CV ne cesse de s’allonger encore aujourd’hui (Azelisassath, Bekëth Nexëhmü, Gardsghastr, Gnipahålan, Greve, Muvitium, Trolldom, Tyranni...) à la guitare, à la basse et aux synthétiseurs, Sortilege (Gygath) à la guitare et aux synthétiseurs, Laszlo Juhos (Greve, Messier 16...) à la batterie et enfin Alexander Poole (Gardsghastr, Ghemhamforash, Ichors Glaive, Kveldstimer, Lunar Sorcery, Osgraef, Ringarë...) aux synthétiseurs. Un line-up deluxe qui devrait normalement mettre l’eau à la bouche de tous ceux qui n’ont encore jamais croisé la route de cette entité mais qui n’en sont pas moins familiers des quelques formations évoquées ci-dessus.
D’ailleurs, ne vous laissez pas tromper par cette illustration probablement réalisée à l’aide d’une quelconque intelligence artificielle (même si à titre personnel je vous avoue volontiers que je la trouve plutôt réussie) puisque c’est là la seule faute de goût apparente de ce premier et pour le moment unique album. Intitulé Towards The Nightside..., celui-ci est paru en janvier 2024 sous les couleurs du discret mais toujours irréprochable Amor Fati Productions. Un disque plutôt généreux puisqu’il est composé de huit à neuf morceaux selon la version choisie (l’avantage est ici à l’édition CD) que le groupe a enregistré probablement chacun de son côté entre 2021 et 2022. Si ces compositions ne sont donc plus de toute première fraicheur, elles n’ont en aucun cas perdu de leur saveur.
Sans surprise au regard du parcours de chacun de nos protagonistes du jour, Secrets verse dans la pratique d’un Black Metal très largement inspiré par celui de la seconde vague. Et forcément avec tous ces synthétiseurs à bord, il ne pouvait s’agir que de Black Metal symphonique cochant là aussi sans grande surprise toutes les cases d’un cahier des charges scrupuleusement respecté. Compositions au long cours s’étirant pour la plupart au-delà des six minutes, nappes et orchestrations synthétiques omniprésentes, cadence plutôt soutenue néanmoins contrastée par quelques baisses de régime permettant d’apporter un soupçon de reliefs, atmosphères cosmiques et lointaines particulièrement immersives... Bref, si les grandes heures du genre sont aujourd’hui loin derrière nous, Secrets fait preuve de pas mal de talent et de savoir-faire afin de nous ramener près de trente ans en arrière. Un voyage dans le temps opéré par le biais d’une production qui sans être un frein à quoi que ce soit, perd tout de même un peu de son charme à cause d’une batterie malheureusement un poil trop synthétique à mon goût, notamment ces cymbales victimes d’un triggue un peu trop net pour être honnête...
Le reste, bien que sans surprise aucune, demeure fidèle aux canons d’un genre extrêmement balisé. On l’a vu, c’est plutôt bon train que Secrets mène donc l’essentiel de ces huit/neuf compositions à grands coups de blasts tranquilles qui apportent tout de même pas mal de rythme à l’ensemble. Naturellement, les riffs de Swartadauþuz et Sortilege ne sont pas en reste puisque les deux hommes nous abreuvent de riffs froids aux atours synthétiques évoquant pas mal ceux de Kyle Earl Spanswick au sein d’Akhlys. Très classiques dans le fond comme dans la forme, ces riffs à l’aura tantôt sombre (notamment dans l’attaque) tantôt plus mystérieuse (surtout lors des passages plus aériens) n’en restent pas moins hyper efficaces, suffisamment en tout cas pour que le manque d’originalité de l’ensemble ne soit en aucun cas un handicap à l’appréciation de ce premier album.
À la manière d’un Dimmu Borgir période Enthrone Darkness Triumphant et Spiritual Black Dimensions, Secrets y va plutôt franco sur l’orchestration et les arrangements. Des nappes synthétiques dans tous les sens avec notamment ces voix féminines et spectrales qui accompagnent chaque composition ou presque. À cela le groupe y ajoute également des notes de clavecin et autres pianos grandiloquents pour des ambiances aristocratiques et décadentes réussies. En effet, malgré leur omniprésences, celles-ci ont tout de même le bon goût de ne pas trop s’imposer et d’accompagner peut-être pas sobrement mais néanmoins élégamment chaque composition, introduction ("Opening Of The Gates"), interlude ("The Chaos Masquerade") et pré-conclusion ("Into The Streams Of Black Inferno") de ce premier album pour un rendu particulièrement immersif et prenant.
Vous l’aurez donc aisément compris, si le Black Metal de groupes tels qu’Emperor, Dimmu Borgir, Limbonic Art, Odium, Obtained Enslavement et tant d’autres fait résonner chez vous une de vos cordes sensibles, il y a fort à parier que la musique de Secrets soit tout à fait votre tasse de thé. Il faut dire qu’avec un tel line-up, il aurait quand même été fort surprenant que le résultat ne soit pas au rendez-vous. Bien entendu, nos cinq gaillards n’ont pas la prétention de chambouler quoi que ce soit mais une chose est sûre, ces derniers n’en sont pas moins appliqués et inspirés. Si vous êtes donc de deux qui ont connu l’âge d’or du Black Metal symphonique et éprouvent toujours beaucoup de sympathie pour le genre ou bien tout simplement que vous êtes tombés dedans plus récemment, ce projet international mené de main de maitre par quelques experts dans leur domaine devrait clairement vous apporter entière satisfaction.
| | AxGxB 2 Juin 2025 - 750 lectures |
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