Besatt - Tempus Apocalypsis
Chronique
Besatt Tempus Apocalypsis
Marre du black à flûte (ZGARD, FINSTERFORST), marre des expériences qui mélangent tout à n’importe quoi (SEMARGL, KHONSHU), marre de ces mélodies à outrance (DRAPSNATT, MYSTIC FOREST) ? Vous avez envie de haine, de satanisme, de rage ! Eh bien vous derrière votre bel écran, qui levez le doigt, approchez donc car BESATT vient de délivrer son tout nouveau crachat, destiné à salir votre visage bien trop épargné ces temps-ci.
BESATT… ce bon vieux groupe polonais soi disant né en 1991 (actif depuis 1996) qui fête là son huitième album et n’a pas pris une ride. Enfin… en y regardant de plus près derrière les corpse paint bien traditionnels, on a du mal à reconnaître les visages… Et ces patronymes… Mais ça alors, le line-up a changé ! Ce ne sont pratiquement plus les mêmes ! Un sacré nettoyage a même été fait depuis le dernier album vu qu’il ne reste plus qu’un seul des membres y ayant participé ! Ce mauvais Demonicon aurait-il eu raison de la majorité des musiciens qui avaient de toute façon déjà pris le train en marche durant les années 2000 ? Peut-être. Soyons rassurés en tous cas de retrouver le fidèle et increvable Beldaroh, fondateur du groupe toujours derrière la basse et les vocaux. Il est désormais accompagné de deux nouveaux venus : Deadlight aux guitares et Devastate à la batterie. Un coup d’oeil au label, et lui aussi a changé ! Undercover Records, le partenaire allemand de 4 albums, s’efface et c’est Witching Hour Productions qui prend le relai. Que de nouveautés mes aïeux ! Mais croyez-le ou non, le changement a parfois du bon et permet de repartir sur de bonnes bases. Bon oui, c’est vrai que les premiers titres de ce nouvel essai ne le confirment pas vraiment vu qu’ils sont une suite logique des travaux passés avec comme mot d’ordre bourrinage, ratatinage et coups dans les burnes. Une « marque de fabrique » qui a perdu petit à petit de son intérêt depuis l’excellent Hellstorm de 2001. Eh oui, déjà 11 ans ont passé depuis cette époque où BESATT était au firmament avec ses rythmes sataniquement entêtants et l’indémodable refrain d’ «Ave Master Lucifer» !
L’efficacité s’est bel et bien effritée par la suite à chaque sortie, et si «Seals of Hate», «Trumpets of Desecration» et «Fallen» ne sont pas mauvais, ils annoncent un album trop prévisible qui défouraille et dépote un maximum sans aucune place au changement. La musique du groupe est alors un bloc massif, fort, quasiment impénétrable qui se voit à peine égratigné par les attaques à coup de riffs death / thrash et l’énorme batterie bien mise en avant. Puissance, force, distance, GORGOROTH période «Ad Majorem Sathanas Gloriam » inside (la pochette et le titre étaient de bons indices aussi)... Ce sont peut-être de bons points, on se demande vite si l’on tiendra sur 9 morceaux comme ça même si l’album est assez court avec 37 minutes. Mais c’est une feinte, un vilain leurre parce qu’à partir du quatrième titre place à de nouveaux éléments pour BESATT qui vont peu à peu fendre la muraille et dévoiler une caverne d’Ali Baba version satanique. Ils n’apportent ni peur, ni faiblesse, et surtout pas de doute, mais des nuances de puanteur démoniaque, au moment même où la monotonie pointait son nez ! Des soli viennent vous chopper par le froc et vous balancent directement sur le pont enflammé des enfers (final de « There… »), des samples d’épée en action vous tranchent au passage (« War Gathering »), des chœurs jouant à chat(anisme) avec le timbre constamment raclé de Beldaroh vous font salir le reste de votre sous-vêtement (« Seven Great Plagues ») et enfin des vocaux féminins au ton grave s’accaparent carrément un couplet sur « Queen Babylon ». Ils sont bien loin des apparitions « coucou, voici ‘quelques gouttes de finesse dans un monde de brutes’ » que proposent beaucoup de formations, mais au contraire tout aussi démoniaques que le reste, à la Agnete Kjølsrud. Ils sont à mettre au crédit d’une certaine Aklu, idéale dans son rôle de maîtresse des ténèbres !
Et là où le groupe est bon, c’est qu’il n’impose jamais ces ajouts plus de 30 secondes. Il les place juste comme il faut, presque en douce, pour apporter ce qu’il fallait d’identité. Ah, le plaisir est facilement centuplé et la durée de vie de l’album avec ! Et même si BESATT ne deviendra toujours pas le groupe préféré de milliers de fans autour du monde, il se dégage enfin de la pente descendante empruntée depuis quelques années. Beldaroh peut remercier Deadlight qui a composé la majorité des titres ! Ah, on me signale dans l’oreillette qu’il aurait justement suivi mon conseil, mais trop à la lettre : les deux nouveaux membres présentés plus hauts ont été « remerciés » et déjà remplacés par Astaroth, Exernus et Colossus !!! Ouh là ! La peur du cheval de Troie à la King ? Dommage de changer cette équipe qui a pourtant réussi à sortir le meilleur album des Polonais depuis longtemps. Bon, on verra donc ce que donnera la prochaine saison. En attendant celui-ci est idéal pour ceux qui ont besoin d’un petit rinçage d’oreilles.
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