Dark Fortress - Seance
Chronique
Dark Fortress Seance
« Puisqu'on est tous fou, et qu'on aime bien inventer des noms tordus dans le Black Metal, on a choisi de pas faire comme tout le monde, et de prendre un nom de groupe qui commence par « dark », histoire de faire original. Puis ensuite, on a décidé que le deuxième mot serait un lieu où l'on peut être, histoire de rendre hommage à Darkthrone ou à Dark Esthour. C'est alors que « Dark Fortress » a surgit tel un « pop » impromptu. Mais ce n'était pas plus mal. »
Voici à peu près comment pourrait débuter une autobiographie du groupe, mais on se rendrait vite compte que ce n'est pas très intéressant. Alors votre bien-aimé serviteur se dévoue et va vous parler du groupe de Black Metal probablement le plus réputé outre-Rhin. Forts de deux premiers albums sortis chez Red Stream, sonnant très Dissection-like, sympas sans casser huit pattes à un canard (depuis que j'en ai vu avec 7 pattes, les enchères ont grimpé), nos six cousins germains se fendent de Stab Wounds, que je n'ai pas (encore) écouté. Cool hein ? Puis, les choses s'accélèrent, signature chez Century Media, et pouf, Seance sort et nous met sur notre séant.
Dingue.
Premières écoutes blabla, je n'accroche pas. Je trouve ça chiant, plat, il se passe rien, aucun morceau ne se démarque, hormis l'intro haineuse et militariste, et le final épique et malsain. Puis j'ai la bonne idée de sortir le casque, et d'écouter tout ça attentivement. Et on peut vraiment dire que j'ai eu une bonne idée. Le disque se révèle en réalité extrêmement riche, fouillé à l'extrême, où tout est à sa place et où rien ne se trouve là par hasard. Il m'a suffit de poser une oreille sur While They Sleep pour m'en rendre compte. Le break atmosphérique inquiétant, les riffs, les effets sur la voix, les paroles… Tout se mélange en une alchimie malsaine et froide. Car si un terme permet de caractériser ce Seance plus que n'importe quel autre disque, c'est bien celui de froid. Autant dans les couleurs de l'artwork avec ce bleu-gris électrique que dans la production et les morceaux, tout aspire et respire la froideur la plus intense. Le son ne dégage aucune chaleur, totalement hermétique, et c'est probablement ce qui gène l'écouteur lambda. Le chant totalement haineux (écoutez Ghastly Indoctrination et Catawomb pour vous en persuader) conspire avec le clavier discret à rendre le tout froidement assassin.
Quant aux guitares… incisives, percutantes et implacables. Tout ce joli tableau se mélange en un maelstrom maladif. Les compositions sont alambiquées, comme je les aime, avec leurs lots de changements de rythmes et de riffs inévitablement accrocheurs (sur Insomnia en particulier). Et oui, accrocheurs, car la musique de Dark Fortress est grandement mélodique, mais des mélodies froides, dissonantes, qui viennent nous hanter dans nos plus profonds cauchemars, comme ils aiment à le dire « Every night your soul is crying / Paranormal oppression… this is the way of sardonic tyranny » (To Harvest the Artefacts of Mockery). Pas des mélodies de tarlouzes à la… à la je sais pas moi, j'écoute pas de la musique de tarlouze !
Seulement s'il y avait une chose à reprocher à cet album, ce serait sa trop grande hétérogénéité. En effet, à côté des tueries que sont Insomnia (raaaah son break à la contre-basse qui te colle des frissons de l'échine jusqu'à la pine), Ghastly Indoctrination et ses roulements militaires, Catawomb ou While They Sleep, on se retrouve avec des morceaux de qualité moindre, comme Revolution : Vanity, Requiem Grotesque ou Poltergeist. Je ne dis pas que ces morceaux sont mauvais, loin s'en faut, mais ils n'égalent pas à mon goût l'insanité des morceaux suscités. On retiendra également Incide, interlude entièrement composée par le futur chanteur du groupe, Morean, aux sonorités totalement grotesques et décadentes, ajoutant du poids à la folie déjà retranscrite dans les autres morceaux.
2006 aura donc été une très bonne année pour la scène Black allemande avec la sortie de cet excellent Seance et du parfait Antithesis de leurs confrères de Secrets of the Moon (comme si j'allais ne pas les citer, vous êtes vraiment naïfs). Maidenant, ze fou gonzeille d'archeter ces disgues le blus rabidement bossible, SCHNELL !
| Krow 5 Mars 2008 - 3257 lectures |
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