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Heaven's Gate - Tales From A Blistering Paradise
Chronique
Heaven's Gate Tales From A Blistering Paradise
Entre deux albums de Canniboul et ses tournées mondiales qui vont avec, le père Mazurkiewicz a tout de même trouvé le temps de renouer avec ses petits copains d’Heaven’s Gate (Tony Foresta, Mike Goo et Jeff Howe) afin de composer et d’enregistrer ce qui n’est autre que leur tout premier album. Un disque intitulé Tales From A Blistering Paradise paru en avril dernier sur le label américain Beach Impediment Records (Long Knife, Mercenary, The Chisel, Impalers, Condor...). Après l’illustration dégoulinante d’Alexander Heir, le groupe a choisi d’utiliser cette fois-ci un cliché vieux de plus de trente ans signé Paul Mazurkiewicz. Celui-ci représente Notre Dame de Clearwater, Floride. Un choix qui ne tient pas du hasard puisqu’après une recherche sur Internet, je découvre que le 17 décembre 1996, une représentation de la vierge Marie (ou en tout cas ce que certains se sont représentés comme telle) est apparue sur les vitres teintées d’une banque de Clearwater. Un « miracle » qui donnera lieu dans les jours qui ont suivi à la venue de plus de 500000 pèlerins pour prier et se recueillir devant les vitres teintées d’une banque floridienne... Triste monde tragique.
Composé de huit nouveaux morceaux pour seulement dix-neuf minutes de musique, Tales From A Blistering Paradise est à peine plus long et plus généreux que son excellent prédécesseur, un EP de cinq titres affiché à un petit peu plus de onze minutes seulement. Autant vous dire que vous n’aurez probablement pas le temps de vous ennuyer à l’écoute de ce brulot Punk / Hardcore toujours aussi cool et vindicatif.
En effet, ce n’est pas une surprise, mais rien n’a changé du côté de Heaven’s Gate puisque ce dernier verse une fois de plus dans la pratique d’un Hardcore simple et ultra efficace laissant naturellement de côté toute notion d’originalité au profit d’une approche aussi classique que redoutable. De fait, personne n’ira non plus se relever la nuit pour crier au génie à l’écoute de ces riffs dépouillés constitués seulement de quelques accords que l’on a très probablement déjà entendus mille fois ailleurs. Sauf que bah voilà, entre l’efficacité et la vitesse d’exécution de ces derniers (sans parler de ces quelques solos tout à fait sympathiques qui au passage participent à l’hystérie collective), la batterie haletante d’un Paul Mazurkiewicz qui tout de même se la donne bien comme il faut afin de nous sortir tout un tas de cavalcades et autres galopades plus ou moins intenses, cette basse hyper saturée qui soutient l’ensemble et le chant arraché et vindicatif d’un Tony Foresta toujours aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de mitrailler verbalement ses auditeurs, on tient là quand même entre les mains une formule d’une efficacité à toute épreuve.
Comme d’habitude, si Heaven’s Gate mène sa barque le couteau entre les dents en donnant l’impression de ne jamais relâcher la pression, Tales From A Blistering Paradise est pourtant truffé de moments moins tendus qui permettent ainsi de calmer le jeu et d’aérer le propos (les premières mesures de "Cassadaga", "Bog Bodies" et "Freedom Square", "The Causeway Cannibal" à 0:28...) mais également d’insuffler une pointe de groove particulièrement redoutable et bienvenue. En effet, quoi de mieux après ces salves de blasts ou de toupa-toupa que de se déhancher sur ces quelques passages chaloupés ("Frail Mary" à 2:11, "Walls" à 2:22, "Cassadaga" à 1:43, "Box Bodies" à 1:23, l’introduction de "Blood And Guts" puis de nouveau aux alentours d’1:16) ?
Une fois que je vous ai raconté tout cela que reste-t-il à dire exactement ? Eh bien pas grand chose en vérité aussi je vais prendre sur moi et laisser ma frustration de ne pas gratter au moins une page sous Pages (l’équivalent de Word pour Mac) par chronique pour mettre fin à celle-ci en vous serinant une fois de plus sur le caractère effectivement peu novateur de l’ensemble mais surtout sur l’efficacité et l’intensité qui s’en dégagent et qui suffisent largement à reléguer au rang de simple détail insignifiant ce manque évident d’originalité. Torché en moins de vingt minutes, Tales From A Blistering Paradise est ce que l’on attend d’un disque de Hardcore. Direct et concis, sans fioritures ni chichis, jouissif avec ce goût inlassable de reviens-y.
| | AxGxB 7 Novembre 2025 - 363 lectures |
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