Sans vouloir minimiser le rôle d’
Antoine Duffour, le bassiste, lorsque
DEATH WHORE sera évoqué dans les conversations, nous aurons naturellement tendance à rappeler les passifs de
Gorgor (batterie) et de
Fabien W. Furter (chant, guitare). Concernant le premier, c’est le parcours modèle :
DEVILIUM («
Pagan at War », un incontournable du
death metal hexagonal),
PHAZM (je ne vais pas expliquer ici pourquoi ce groupe est bon),
AGRESSOR,
BELËF,
IMPERIAL SODOMY,
SVART CROWN. Pour le second,
PHAZM également. Oui, nous sommes en totale confiance au moment de découvrir «
Blood Washes Everything Away » parce que les styles radicaux, les mecs connaissent cela sur le bout des doigts. Petite nuance tout de même, le genre est annoncé ici comme davantage
crust death, il faut donc s’attendre à ce que ça frotte un peu les tympans au papier de verre.
Et c’est le cas hein, sans surprise. Onze titres, trente-trois minutes pour une reprise de volée pleine mâchoire. Avant que tu te relèves, tu auras aussi droit au coup de talon vicieux dans la tempe.
Blackout, fin de partie aurait dit Samuel Beckett. Du
death metal, il y en a, assurément, guerrier, belliqueux comme une méchante émeute urbaine mais pas de celles que nous avons l’habitude de voir à la télé parce que les tirs de mortier depuis un TMAX volé c’est plutôt un truc de fans de rap il paraît. Après, comme tout le monde, je suis victime de la désinformation, ceux qui connaissent leurs classiques savent que les gamins rebelles qui brûlent des poubelles (« Petit agité », Les Bérus), ce sont les punks. Tout ça pour raconter quoi en définitive ? Que dans ce LP hautement corrosif, le
death ne représente qu’une infime part des influences audibles : du
sludge très sale, il y en a (les ralentissements de « Vile Display of Repugnace » par exemple), l’esprit
crust est permanent car le son croustille comme un petit pain suédois, je pense parfois au
NASUM de «
Human 2.0 » (« Noyé dans le sang ») mais un rapprochement avec les Grecs de
VILE SPECIES ne serait pas non plus déconnant, ou encore
STRIGOI tiens, ça aussi ça pèse un maximum... Oui, ce premier jet est tout simplement excellent ! La maxi patate !
Il est excellent parce que boule d’énergie brute, incandescence, truc en fusion permanente et une fois que ses mâchoires se sont refermées sur l’auditeur, c’en est terminé de lui. Les assauts sont punitifs, le jeu de batterie s’avère monstrueux quel que soit les tempos, le chant est ultra maîtrisé, se jouant des rythmes écrasants (« Vile Display of Repugnance ») comme des accélérations
grind, gros niveau. Pas étonnant cela dit, compte tenu des protagonistes en présence, avec cette formule « power trio » qu’on adore, direct dans la gueule.
Clairement, «
Blood Washes Everything Away » n’est ni raffiné, ni
stylé. Les trois déménageurs, si telles étaient leurs ambitions, se sont contentés de structurer leur haine absolue, maturée au préalable sur deux EP, pour se pointer aujourd’hui avec une espèce de dragster hybride, piochant au cœur de ce qu’il y a de plus agressif afin de régurgiter ce véritable manifeste de la sauvagerie citadine.
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