La Toussaint, il y a de fortes chances pour que les Américains de
BESIEGER s’en tartinent le fion mais ils ont pourtant choisi précisément ce jour-là pour rééditer «
Honor in Obliteration », leur démo de 2011, cette dernière étant d’ailleurs à ce jour leur seule sortie discographique. Encore un truc obscur venu du fin fond de l’
underground vous direz-vous ? Tout à fait, et ce même si le nom de
John Heidenrich ne sera peut-être pas étranger aux amateurs de
TRAP THEM, bien qu’il n’ait apparemment contribué à aucun enregistrement lors de son passage à la batterie en 2007… Bref, cette référence
crust va néanmoins me permettre d’introduire le style annoncé du duo : un
death metal rustre, sale et, par conséquent, éminemment
crust, tant par le son que par l’esprit même dans lequel il est joué. En odorama, ça sentirait les pieds restés trop longtemps à macérer dans des rangers humides, la cordite…
Si les quatre titres ici offerts sont présentés comme étant dans la lignée des
ASPHYX et
BOLT THROWER, c’est surtout la dimension chaotique dégagée au cours des onze courtes minutes qui prévaudra, laissant l’auditeur tout flagada dès lors qu’il aura pris connaissance de « Mortarstorm », le titre d’ouverture. Le riffing se montre simple, dépouillé, puisant davantage son inspiration dans le
punk que dans le
metal, les solos n’étant guère plus que de vilaines tartines de clous sur une tranche de pain sec. Aucun effort, qu’il soit mélodique ou technique, les mecs ne semblent jurer que par la démolition façon bulldozer et les salves d’AK-47 pour tenir les badauds à distance.
Et c’est vrai que le temps de quatre compositions, ce discours totalitaire est séduisant d’autant que la paire de tirailleurs n’hésite pas à ralentir parfois la cadence, histoire de mieux miner le sol ou de prendre le temps de clôturer le terrain avec du fil barbelé. De plus, pour un enregistrement amateur fêtant presque ses quinze ans, la production est plutôt bonne, ou tout du moins parfaitement en accord avec le belliqueux contenu, c’est-à-dire finie au papier de verre. Je préciserai également que si
BESIEGER a tendance à écrire des pièces courtes (trois titres sur quatre ne dépassent pas les deux minutes), ils savent néanmoins composer des choses plus « ambitieuses » si je puis dire, à l’image du morceau éponyme qui, du haut de ses quatre minutes, a tout le temps de développer ses ambiances, certes toujours guerrières mais où les riffs ont plus de place pour se développer et se laisser apprécier à leur juste valeur. En effet, sous leurs allures mal embouchées, les compositions gagnent à être attentivement écoutées, le rendu global n’étant finalement pas si éloigné d’une espèce de
war metal qui banderait pour la scène
death européenne du début des années 90 plutôt que pour le
black. À ce titre, «
Honor in Obliteration » et son illustration très « Full Metal Jacket » s’avèrent être bien plus qu’une simple curiosité revenue de l’au-delà mais bien une sortie parfaitement d’actualité qu’il sera difficile de taxer de commerciale tant elles se placent comme une antithèse du marketing moderne.
Donc, oui, aussi con que cela puisse paraître, ce mélange de
death metal et de
crust apparaît comme une franche réussite, peut-être pas totale car je grince quand même pas mal des dents lors des interventions du soliste, mon côté midinette sans doute, cependant suffisamment aboutie pour satisfaire les appétits les plus féroces, quoi que la brièveté de l’enregistrement tend à me laisser un peu sur ma faim, je n’aurais pas craché sur deux chansons supplémentaires, voire même une simple reprise, ne serait-ce que pour atteindre le quart d’heure (américain évidemment).
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