Defy The Curse - Horrors Of Human Sacrifice
Chronique
Defy The Curse Horrors Of Human Sacrifice
Malgré leur taille réduite à l’échelle de l’Europe et du monde les Pays-Bas continuent d’être un vivier impressionnant en matière de Death Metal qu’il soit moderne ou légèrement rétro, et à ce petit jeu on peut souhaiter la bienvenue à DEFY THE CURSE qui sort enfin son premier album après pratiquement sept années d’existence à vivoter. Si en effet le quatuor a vu le jour en 2016 dans le Limbourg il n’avait auparavant sorti qu’un unique Ep avant de prendre son temps pour passer au format supérieur… un choix assumé et qui va s’avérer payant tant il a de bonnes choses à offrir. Articulé autour du guitariste Harold Gielen (LEGION OF THE DAMNED) et de deux anciens membres de COLLISION le groupe va balancer du bon gros son grassouillet aux accents Crust/Hardcore présents et implacables, qui vont faire défiler l’écoute très facilement de par une écriture primitive et simplissime. En effet les gars ne s’embarrassent pas de futilités ici et privilégient l’efficacité aux excès techniques et temporels, et ce même si on va souvent avoir la sensation d’écouter plus ou moins la même chose (via des riffs et patterns relativement identiques), sans que cela n’ait d’effet négatif sur le disque. Car durant un peu plus d’une demi-heure les vieux briscards vont offrir un parfait défouloir joué de façon instinctive et qui n’a d’autre but que celui de faire passer un bon moment sans prise de tête, et de ce côté-là le pari est largement réussi.
Il suffit d’écouter les premières secondes de l’ouverture intitulée « Heading into the Realm of Torment » pour être déjà totalement convaincu par ce qui est proposé tant ça pue la bière bas-de-gamme et l’humidité par tous les pores, en jouant habilement autant sur la vitesse constante du Punk que sur les plans plus lourds et massifs du Swedeath. Expédiant les affaires courantes en à peine plus de deux minutes (comme la plupart des compositions présentes ici) les Bataves offrent donc un album basé majoritairement sur un tempo rapide, mais qui n’en oublie pas de ralentir l’allure et de s’alourdir quand il le faut afin de densifier tout ça. Car déjà que tout cela est relativement prévisible et linéaire il aurait été dommage que cela le soit encore plus, heureusement la durée courte et la qualité de l’écriture font passer cet écueil sans souci, comme sur les plus primitifs et radicaux « Existence Consumed », « Desolate Void » et « Serpent Cult » qui ne débandent pas un instant et offrent un rendu très énervé et bas du front. Néanmoins si tout est grosso-modo identique il y’a quand même quelques différences à noter et qui se révèlent être totalement en raccord avec le reste, comme cela est le cas sur les efficaces « The Tower Of Suffering », « Swarms », « The Oppressor » ou encore « Eidolon Of The Blind » qui sont tous calés sur le même schéma directeur, à savoir une place suffisamment importante laissée à une rythmique alourdie et ralentie (au groove particulièrement intense) au début et à la fin de chacun des morceaux ici présents et où se greffe en son centre une brutale et entraînante accélération, idéale pour secouer les nuques même les plus rigides. Car tout est groovy à fond et donne constamment l’envie de taper du pied, il faut dire que cette grosse basse massive et grassouillette y contribue grandement et qu’il est difficile de résister au jeu rentre-dedans de Boris Janssen qui fait ce qu’il faut pour le faire sonner correctement. On se rend encore plus compte de son rôle prépondérant sur les étouffants et écrasants « Horrors Of Human Sacrifice » et « Panopticon » à l’obscurité plus conséquente et au tempo totalement bridé, qui créent ainsi un sentiment inquiétant de malaise imminent qui sent totalement la Suède… et en particulier la scène de Stockholm et Göteborg, avec toujours cette qualité au programme.
Du coup sans faire de bruit l’entité réussit parfaitement son entrée en matière avec cet opus sympathique qui a tout pour mettre le cerveau en veille et profiter de l’instant, sans jamais être indigeste. Equilibré et agréable ce mélange des genres prouve encore une fois la grande forme de la scène extrême néerlandaise comme on a pu le voir notamment l’an dernier... et cette année semble bien partie pour suivre le même chemin et l’on ne va pas s’en plaindre. Parfaitement calé dans la deuxième division nationale le combo a néanmoins des arguments pour grimper plus haut dans l’avenir, pour cela il devra sans doute hausser son niveau de jeu et proposer plus de variété au risque de rester cantonné dans les éternels espoirs qui n’ont pas confirmé, et qui restent cantonnés aux premières parties des têtes d’affiches… sans espoir d’espérer un jour avoir cette place.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo