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Putrescent - Darkness Embraced
Chronique
Putrescent Darkness Embraced
Jeune groupe californien originaire de Los Angeles, Putrescent n’a peut-être pas agité les foules avec son premier EP passé relativement inaperçu (le pourtant très bon Inhuman Infestation sorti en 2023 et passé d’ailleurs sous silence ici même) mais cela devrait probablement changer grâce à la sortie encore récente d’un premier album qui à défaut d’originalité ne manque certainement pas de cachet ni d’atouts pour espérer convaincre.
Intitulé Darkness Embraced, celui-ci est sorti le mois dernier sur le label Rotted Life Records (Coffin Rot, Décryptal, Noxis, Gosudar, Cavern Womb, Vrenth...) et a pour lui une illustration particulièrement aguicheuse signée des mains talentueuses d’un certain Stewart Cole, artiste australien dont le curriculum-vitae commence à avoir de la gueule (Apparition, Bastard Grave, Charnel Altar, Contaminated, Internal Rot, Noxis...). Une illustration qui devrait en mettre quelques-uns sur le droit chemin puisque j’imagine que c’est en grande partie grâce à elle que vous êtes là aujourd’hui à lire ces quelques lignes...
Composé de quatre chevelus dont deux déjà occupés au sein d’Insineratehymn (Demitree Rivera (basse) et Abraham Garcia (batterie)), Putrescent a choisi le chemin le plus court pour ce premier album. En effet, sur les huit compositions que compte Darkness Embraced on trouve notamment une chouette introduction acoustique intitulée "Infinite Darkness" mais aussi et surtout une relecture des trois titres déjà présents sur le premier EP des Californiens ("Sepulchral Desecration", "Obscure Putrescent Growls Of Death" et "Inhuman Infestation"). Si vous aviez loupé le coche en 2023, voilà donc de quoi vous rattraper. Les autres feront probablement un petit peu la grimace même si les amateurs de supports physiques se réjouiront de pouvoir écouter ces morceaux autrement que sur une cassette.
Bouclé en petit peu moins de trente-six minutes, Darkness Embraced est un album de Death Metal particulièrement scolaire dont l’objectif n’est évidemment pas de révolutionner quoi que ce soit. Un postulat dont vous et moi avons l’habitude et qui ne devrait donc pas être un frein à l’appréciation de ce premier album qui au-delà de ce manque flagrant d’originalité s’avère néanmoins parfaitement exécuté. Car Putrescent à beau allègrement piocher du côté d’Incantation pour composer son Death Metal, il n’empêche que celui-ci le fait avec un certain talent. Un talent tel que l’on en vient une fois de plus à préférer la énième copie plutôt que la version actuelle de l’original...
Enregistré par Allen Falcon (Blade Killer, Pestilent Death, Skeletal Remains....) avec qui les deux garçons d’Insineratehymn ont déjà collaboré par le passé puis mixé et masterisé par Erol Ulug (All Out War, Depraver, Human Corpse Abuse...) qui lui aussi a déjà travaillé précédemment avec Demitree Rivera et Abraham Garcia, Darkness Embraced bénéficie d’une production abrasive qui malgré une certaine opacité fuligineuse n’en reste pas moins parfaitement lisible. Un choix qui permet d’instaurer un climat à la fois pesant et menaçant sur le Death Metal des quatre Américains sans porter atteinte à la bonne compréhension de l’ensemble. Au-delà de cette production fort à propos, la musique des Californiens suit une formule tout ce qu’il y a de plus classique avec d’un côté tout un tas de passages menés pied au plancher (beaucoup de blasts dispensés copieusement sur tous les titres ou presque de ce premier album mais également un petit peu de toupa-toupa comme sur "Darkness Embraced" à 0:34, "Sepulchral Desecration" à 0:10 et 3:49, "Obscure Putrescent Growls Of Death" à 1:24 ou "Black Ceremony" à 4:13) et de l’autre des séquences plus nuancées et souvent beaucoup plus pesantes qui viennent naturellement plomber l’atmosphère et entretenir le caractère résolument terrifiant de ce Death Metal ("Putrid Piles Of Human Flesh" à 4:23, "Sepulchral Desecration" à 0:39, la première partie d'"Obscure Putrescent Growls Of Death", "Black Ceremony" et ses huit minutes pour le moins imposantes, "Inhuman Infestation" à 1:50).
Côté riffs, messieurs Rivera et Garcia font preuve de beaucoup d’application. Suffisamment en tout cas pour reléguer au second plan le fait que tout chez Putrescent évoque le Incantation de la grande époque et ainsi permettre à l’auditeur de se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire sur ces riffs sombres, nerveux et implacables que le duo tricote avec force et panache tout au long de ces trente-six minutes redoutables d’efficacité. Bon, c’est vrai, même là, impossible de ne pas penser à John McEntee et ses acolytes mais pourquoi rechigner lorsque l’on a affaire à un groupe aussi compétent dans ce genre d’exercice. Non, franchement, nos Californiens font le taf avec beaucoup de talent aussi je ne vois pas pourquoi j’irai cracher dans la soupe alors que les derniers albums d’Incantation sont tout de même plutôt en demi-teinte. Enfin, à l’instar de Mortual dont on vient de parler, les deux guitaristes de Pustrescent font également un très bon travail lorsqu’il s’agit d’insuffler un semblant de mélodie à leurs compositions. Car outre ce goût pour les introductions acoustiques particulièrement bien troussées, on trouve également tout au long de ce premier album de nombreux leads et autres solos plus ou moins léchés qui effectivement amènent un soupçon de mélodie tout en restant suffisamment bruyants et chaotiques (voir un brin dissonants) afin de toujours coller à l’intensité du moment ("Darkness Embraced" à 3:38, "Putrid Piles Of Human Flesh" à 4:00 "Sepulchral Desecration" à 4:06, "Obscure Putrescent Growls Of Death" à 2:48). On trouve également d’autres solos comme par exemple sur "Black Ceremony" à 7:13 et "Inhuman Infestation" à 2:31 mais pour le coup ceux-là jouent le jeu de la mélodie de manière bien plus évidente et interviennent lors de moments plus calmes et moins tendus.
Si lui non plus ne réinvente rien avec son Death Metal calqué dans les grandes lignes sur celui d’Incantation, Putrescent ne nous en offre pas moins un premier album particulièrement solide et efficace sur lequel on prendra j’en suis sur plaisir à revenir régulièrement. Tout y est effectivement hyper balisé, de ces accélérations menées tête dans le guidon à ces ambiances sombres et fuligineuses en passant par ces séquences Death / Doom plombées et plombantes sans oublier évidement ce growl profond et finalement assez peu varié mais encore une fois, pourquoi s’arrêter sur le manque d’originalité d’une telle proposition lorsque l’on a des titres de cet acabit à se passer dans les oreilles ? Effectivement, rien de nouveau sous le soleil californien mais peu importe car l’essentiel est ailleurs et ça, Putrescent l’a très bien compris.
| | AxGxB 18 Juillet 2025 - 624 lectures |
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