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Fabulous Desaster - Crucify This!
Chronique
Fabulous Desaster Crucify This!
Si lors de son début de carrière il s’était montré particulièrement pressé et régulier pour sortir de la nouveauté sous différents formats force est de reconnaître ici qu’il a fallu cette fois être beaucoup plus patient pour réentendre du nouveau son du quatuor, vu que depuis l’album
« Off With Their Heads » il y a maintenant plus de six ans ses auteurs se sont montrés particulièrement silencieux. Car jusqu’à la publication d’un nouveau single l’année dernière c’était silence radio ou presque, et de fait la divulgation de cet inédit montrait d’une part que le combo était toujours actif et surtout qu’un troisième opus n’allait plus tarder... et effectivement le voilà enfin parmi nous avec toujours cette même ligne éditoriale calée dans les années 80. En effet si les gars ont pris leur temps ça continue d’offrir ce qu’il faut de brutalité et de primitivité tel que l’ont fait à l’origine leurs compatriotes de SODOM, KREATOR ou encore DESTRUCTION... vu que ce nouveau chapitre reste parfaitement dans la lignée des précédents. Cependant sans se renouveler entièrement il faut reconnaître que celui-ci est sans doute le meilleur jamais publié par ses membres, tant ça se montre plus inspiré et varié que par le passé... bien que la vitesse reste prépondérante et qu’un soupçon de ralentissements supplémentaires n’aurait pas été de refus.
Néanmoins tout cela reste du détail, car même si on aura comme d’habitude du mal à retenir un titre plus qu’un autre et qu’on va avoir parfois le sentiment d’entendre la même chose durant les quarante-cinq minutes d’écoute (qui auraient pu facilement être réduites), pour le reste ça va faire parfaitement le taf en vidant totalement la tête de l’auditeur qui va redemander de ce défouloir permanent où le feeling prime sur le reste. D’ailleurs dès la fin de la courte introduction (« Menace To Sobriety ») les mecs vont délivrer la bonne parole de la meilleure des façons via l’agressif et redoutable « Misanthropolis », qui va nous gratifier d’une longue alternance entre rythmique jouée à fond la caisse et plans mid-tempo épiques et parfaits pour se faire mal aux cervicales. Si raccourcir un peu tout cela aurait été bénéfique on ne va pas faire la fine bouche et apprécier cette débauche d’énergie qui met dans de bonnes conditions pour la suite, et ce même quand l’écriture se montre plus primitive et débridée à l’instar de « Trenchmouth » et « Rip It Up » où ça tabasse frontalement avec comme seul but d’expédier les affaires courantes le plus vite et le plus fort possible. Débridées et rudimentaires ces deux compositions livrent une vision pure de ce fabuleux désastre qui montre qu’il sait aussi être efficace en simplifiant son jeu au maximum et en ne s’éternisant pas, et ce même s’il sait faire preuve d’un peu de subtilité malgré toute la radicalité qui en découle. Preuve en est la partie de basse du sympathique « Coffin Dwellers » qui amène un léger regain d’attention, ou encore les accents médium de « Crucify This ! » et « Before The War » qui renforcent l’efficacité de ces plages furieusement impeccables et à la rapidité prédominante.
Cependant histoire de ne pas trop se répéter les Allemands vont aussi nous offrir des moments plus accessibles et posés, à l’instar du légèrement Heavy « A Hard Days Fight » (clin d’œil à peine voilé aux BEATLES) d’où émerge un soupçon de mélodie durant l’impeccable solo et où le mid-tempo se montre largement mis en valeur avec toujours la même qualité d’exécution, tant le headbanging est ici constant. D’ailleurs on retrouvera cette construction de façon presque identique sur le tout aussi réussi « Ten Year Chaos », au bridage imposant où nulle trace de rapidité n’apparait ici afin de mettre en avant le groove et le côté rampant impeccablement exécuté pour mettre à l’honneur en toute simplicité le secouage de nuque synchronisé. Bien calé entre ces deux passages vivifiants « May Your Mother Wear Black » va remettre à l’honneur l’ensemble des prestations rythmiques, avec toujours ce côté abrasif et cette agressivité de bon aloi où l’on est instantanément scotché dans le bon sens du terme. Le ressenti sera aussi le même pour la conclusion intitulée « Trapped In The Dark » où l’on est pris d’une furieuse envie de se déhancher, tant l’ensemble se montre presque dansant de par ces variations nombreuses et ses riffs qui font toujours mouche immédiatement, clôturant ainsi une galette impeccable et agréable à réécouter régulièrement.
Sincère et bourré de rage celle-ci malgré ses quelques légères faiblesses a tout pour plaire à la majorité même si ça reste encore à l’heure actuelle de la bonne deuxième division d’outre-Rhin, vu qu’il est évident que pour le moment les quatre acolytes ne peuvent prétendre qu’à rester cantonnés aux premières parties comme ouvertures de festivals. Cependant ils n’en ont cure car malgré leur manque de visibilité et la redoutable concurrence ils conservent toute leur motivation, aidés en cela par la stabilité du line-up depuis plus d’une décennie... bref ça reste intègre et ça ne se prend pas le chou pour des conneries, et nombre d’autres musiciens feraient bien d’en faire autant au lieu de se la péter et de se prendre pour les rois du monde. On ne peut donc qu’encourager Jan Niederstein et ses comparses à poursuivre dans cette voie, tant il est toujours appréciable de prendre sa bonne dose de décibels d’un style immortel et toujours omniprésent chez nos voisins germaniques, surtout que parmi toute la "jeune" génération émergente là-bas (EXTINCT, JT RIPPER...) il est clair que FABULOUS DESASTER se place aisément dans le haut du panier, ce qui est toujours un signe positif... la "Deutsche Qualität" comme on dit là-bas !
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