Fabulous Desaster - Off With Their Heads
Chronique
Fabulous Desaster Off With Their Heads
Si (selon la célèbre publicité) la Hollande est l’autre pays du fromage l’Allemagne de son côté reste la championne du Thrash en Europe, car malgré les années et les modes le style reste particulièrement prisé là-bas comme en atteste la vitalité toujours impressionnante de ses vétérans SODOM, KREATOR, DESTRUCTION ou plus récemment DARKNESS, et par les petits jeunes répondants aux doux noms de PANZER SQUAD ou encore FABULOUS DESASTER. Si ce dernier n’est pas encore très connu au sein de cette scène il a tout ce qu’il faut pour le devenir, tant il affine sa musique à chaque sortie depuis ses débuts en 2010 jusqu’à son premier album (le très bon « Hang ‘Em High ») en 2016. Cependant là où ses compatriotes précités ont un son et un style typiquement local, le quatuor de Bonn est lui clairement influencé par la Bay Area (il n’y a qu’à voir son nom largement inspiré par l’album d’EXODUS de 1989), d’ailleurs cela va s’entendre dès les premières secondes de ce nouvel opus avec le très cru et direct « The Dealer ».
D’entrée on se retrouve plongé en plein cœur des années 80 vu que ça débute par des relents de « Hit The Lights » de METALLICA, avant qu’ensuite un riffing à la TESTAMENT (période « The Legacy ») n’apparaisse et conserve son rythme enlevé où la batterie ne va quasiment pas ralentir jusqu’à sa conclusion, pour un rendu très classique et entraînant qui fait le boulot comme il faut. D’ailleurs l’influence de ces deux formations va revenir un peu plus loin avec le très bon morceau-titre pour le premier, dont l’introduction douce n’est pas sans rappeler celle du mythique « The Call Of Ktulu », avant que la mélodie et la technique se fassent plus importantes et permettent ainsi d’obtenir une super compo différente du reste et variée. Concernant Chuck Billy et ses acolytes leur son revient dans le sympathique « Eye For An Eye » où la vitesse est prédominante et seulement interrompue par quelques légères salves de mid-tempo remuant, mais dont le résultat très classique s’éternise trop en longueur.
Car c’est un peu le défaut majeur de ce disque qui a tendance à devenir répétitif au fur et à mesure de son avancée, pourtant les choses se passaient très bien à l’origine avec l’excellent « Nut Up Or Shut Up » qui bien que très prévisible et linéaire (à l’instar de la compo précédente l’agréable « Abra Cadaver ») compensaient ces points défavorables par une énergie et un entrain contagieux, associés à une accroche immédiate et des solos d’une fluidité impeccable. Cela continuait d’ailleurs avec les excellents et redoutables « Shaved Bears » et « The Revenge Of The Mighty Alouatta » joués à fond les ballons et hyper énergiques, dont le rythme global ne faiblit à aucun moment permettant ainsi à chacun des membres de montrer son endurance et sa précision clinique. Pourtant alors que tout se passait sans encombre ce long-format va connaître une baisse de régime et d’attention à force de reprendre les mêmes idées et plans. On s’en rend compte avec le sautillant « Against The Wall » qui traîne en longueur et se termine trop brutalement, ainsi qu’avec « Family Values » plus équilibré et différent du reste, mais qui a du mal à captiver de bout en bout tant il ne semble vouloir jamais finir. Cependant la conclusion qui arrive sous le nom de « Evolutionary Sins » va lui faire regagner de l’intérêt grâce entre autres à son inspiration qui lorgne ce coup-ci vers la fameuse chanson « South Of Heaven » de SLAYER. En effet toute l’introduction lente et sombre se rapproche de l’originale, tout comme les parties de batterie dont on sent que le jeu de Dave Lombardo a été analysé en détail. Proposant ensuite pas mal de cassures et de variations il termine parfaitement les hostilités au bout de trois-quarts d’heure qui filent malgré tout assez rapidement, sans pour autant rester mémorables.
En effet il est difficile au final de ressortir un moment plus qu’un autre, d’autant plus que la production homogène mais manquant de puissance n’aide pas au rendu global de cette galette menée cependant à un train d’enfer. Alors certes elle aurait pu et dû être raccourcie tant son côté primitif devient fatiguant à la longue, alors qu’il était très agréable de prime abord. Néanmoins on adhère assez facilement à la musique qui ne se prend pas la tête et se fait quand même agréable, notamment via les nombreuses parties leads dotées d’un sacré feeling. Sans être la sortie de l’année (elle sonne parfois un peu trop scolaire) ses créateurs font quand même passer un bon moment et servent un gros défouloir sans prétention, à défaut d’être véritablement marquant. Ce qui est positif par contre c’est que le potentiel est là mais malheureusement encore mal exploité, du coup les gars restent encore calés en deuxième division, même s’ils ont les atouts pour grimper dans la catégorie supérieure. Rendez-vous donc pour le prochain épisode de leurs péripéties musicales afin de savoir s’ils y arrivent enfin, ou s’ils resteront cantonnés à ce niveau avec le statut d’espoir n’ayant jamais confirmé, comme tant d’autres avant eux.
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